Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/10/15/les-femmes-paysannes-sont-des-femmes-la-violence-a-legard-des-femmes-rurales-en-afrique-australe-et-orientale-persiste/?jetpack_skip_subscription_popup
Dans les zones rurales, la lutte pour éradiquer la violence sexiste s’avère difficile. Le nombre de femmes maltraitées et tuées continue d’augmenter malgré les campagnes contre la violence faite aux femmes et la diffusion massive d’informations. Les paysannes de notre mouvement qui font intégralement partie des communautés rurales, sont également touchées par cette réalité. La discrimination et la violence à l’égard des femmes peuvent se produire à la maison, dans les lieux publics et même dans les lieux où nos organisations et nos mouvements prennent des décisions.
La Via Campesina Afrique australe et orientale (LVC SEAf), en partenariat avec l’UNAC, lance aujourd’hui officiellement sa publication intitulée « Les paysannes sont des femmes : portrait de la violence à l’égard des femmes rurales en Afrique australe et orientale, volume II ». Ce rapport est riche de témoignages poignants et met en lumière les formes multiples de violence auxquelles sont confrontées les paysannes de la région.
Cette publication s’appuie sur le premier volume intitulé « Les paysannes sont des femmes : comprendre la violence à l’égard des femmes rurales en Afrique australe et orientale ». Le premier ouvrage mettait en lumière les réalités quotidiennes et les stratégies que les femmes utilisent pour résister à l’oppression et transformer leurs communautés. Ce nouveau rapport révèle d’une part, le déni systématique des droits fonciers des femmes et leur déplacement en raison de l’accaparement des terres et des projets extractivistes, mais aussi les menaces qui pèsent sur la souveraineté semencière. En effet, l’agriculture industrielle, les lois restrictives sur les semences et les OGM sapent les systèmes semenciers gérés par les paysan⋅nes. Le patriarcat au sein des organisations paysannes limite la participation des femmes aux espaces de direction et de prise de décision. De plus, la violence sexiste, y compris les violations des droits sexuels et reproductifs, les mariages forcés et les pratiques traditionnelles néfastes, ainsi que l’exclusion des jeunes femmes et des femmes handicapées, les rendent vulnérables et sous-représentées.
« La majorité des terres en Afrique du Sud appartient toujours à des agriculteurs blancs, et peu de femmes y possèdent des terres. La plupart du temps, nous, les peuples autochtones d’Afrique du Sud, sommes exploités de nombreuses façons alors que nous travaillons comme main-d’œuvre bon marché dans ces fermes appartenant à des Blancs. Même certains de nos collègues et alliés masculins dans la lutte continuent de discriminer les femmes en matière d’accès à la terre. » – Constance Marubini
Malgré ces défis, le rapport documente également des exemples de résistance, de résilience et de solidarité de la part de femmes qui ont obtenu des titres fonciers collectifs, créé des banques de semences communautaires et accédé à des postes de direction au sein de mouvements paysans.
« Avant d’acquérir mon autonomie grâce au programme de formation sur le Féminisme paysan et populaire de La Via Campesina, je ne savais pas que j’avais le droit de faire figurer mon nom sur notre titre foncier. Je pensais que la terre était réservée aux hommes. Les enseignements de LVC SEAf m’ont donné le courage de parler à mon mari et d’exiger que mon nom soit ajouté. Aujourd’hui, mon nom figure sur le titre foncier, ce qui signifie que personne ne peut me prendre la terre sur laquelle je travaille. Je me sens en sécurité, respectée et habilitée à continuer de nourrir ma famille et ma communauté. » – Beatrice Katsigazi
« Cette publication n’est pas seulement une recherche, c’est un appel à l’action. Elle nous rappelle que la lutte pour la souveraineté alimentaire ne peut être séparée de la lutte pour la justice de genre. Les femmes rurales ne sont pas seulement des victimes ; elles sont des leaders et des actrices du changement, et nous devons les soutenir. » – Susan Owiti
En tant que femmes paysannes, nous appelons les gouvernements, nos alliés et les autres parties prenantes à :
– Investir dans les services ruraux, les mécanismes de protection et l’accès à la justice pour les survivantes de violences sexistes.
– Garantir l’égalité des droits des femmes à la terre, aux semences et aux territoires.
– Respecter et promouvoir le leadership et la participation des femmes paysannes dans les espaces politiques et décisionnels.
– Unir leurs efforts pour démanteler les systèmes oppressifs du patriarcat, du capitalisme et du néocolonialisme qui perpétuent les inégalités.
Ce rapport s’inscrit dans le cadre de la campagne mondiale menée par La Via Campesina pour mettre fin à la violence contre les femmes et de l’engagement du mouvement à promouvoir le féminisme paysan et populaire comme outil pour construire l’égalité et la souveraineté alimentaire. Cette publication est disponible dans 4 langues en anglais, français, Portugais, et Swahili
Télécharger le rapport :Women-Peasants-are-Women-French-
Women Peasants Are Women : Portraying Violence against Rural Women in Southern and Eastern Africa
https://viacampesina.org/en/2025/09/women-peasants-are-women-portraying-violence-against-rural-women-in-southern-and-eastern-africa/
Publicación : “Las campesinas son mujeres” – Retratando la violencia contra las mujeres rurales en África del Sur y del Este
https://viacampesina.org/es/las-campesinas-son-mujeres-retratando-la-violencia-contra-las-mujeres-rurales-en-africa-meridional-y-oriental/
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