Ce qu’on appelle par convention la communauté internationale, c’est-à-dire les classes politiques occidentales, apparaît plus divisée sur cette question. Elles se partagent entre partisans de sanctions commerciales et économiques envers l’État hébreu (France, Irlande, Belgique entre autres) s’il met son plan annexionniste à exécution, et d’autres comme les États-Unis et le Canada qui s’y opposent (comment s’en surprendre ?)
Ce dernier groupe ( auf le gouvernement Trump bien sûr) s’oppose verbalement à l’annexion israélien mais aussi à tout moyen de pression pour en freiner la progression. L’attitude de Justin Trudeau est exemplaire à cet égard. On sait que Trudeau est un grand ami d’Israël. Le candidat démocrate à la présidentielle américaine de novembre prochain, Joe Biden s’oppose lui aussi au plan israélien d’annexion….mais aussi à des sanctions. En ce qui concerne le « gauchiste » Bernie Sanders, il exprime son désaccord avec le mouvement BDS mais aussi à sa criminalisation. J’ignore sa position vis-à-vis d’éventuelles sanctions contre Tel-Aviv. Mais celle qu’il a adoptée à l’endroit de BDS peut laisser croire qu’il ne doit pas être un partisan de mesures de pressions sur Israël, à moins qu’elles ne soient faibles, peut-être, après tout, il est lui-même juif, même libéral. Il serait bon qu’il fasse connaître son opinion là-dessus dans les meilleurs délais.
Qu’on me pardonne, je l’espère la relative vulgarité de la comparaison, mais les partisans du rejet du projet annexionniste israélien qui s’opposent toutefois à des sanctions pour en interdire la réalisation ressemblent à un passant témoin de l’agression sexuelle d’une femme par un voyou, qui condamne l’acte mais refuse d’intervenir pour secourir la victime.
En transposant dans le cas du conflit iscraélo-palestinien, prétendre rejeter l’expansionnisme israélien mais sans exercer de pressions efficaces sur son gouvernement constitue un non sens, une hypocrisie ridicule.
Des pressions commerciales en ordre dispersé, par ailleurs, seront insuffisantes pour forcer les dirigeants israéliens à renoncer à leurs politiques agressives en Cisjordanie. Il faudrait au contraire , de toute urgence, une concertation de plusieurs puissances pour refréner les appétits territoriaux israéliens, un tir groupé en quelque sorte, pour forcer Tel-Aviv à reculer sur ce sujet vital.
Au premier chef, beaucoup pour la suite des choses, dépendra d’une éventuelle (mais hélas improbable) réorientation de la politique américaine en faveur des Palestiniens et Palestiniennes dans ce dossier délicat. Tant que la classe politique des États-Unis s’accrochera à son appui fanatique envers Israël, aucun réel déblocage dans les relations violentes israélo-palestiniennes ne sera possible. Même chose dans le cas d’Ottawa.
Tant que les grandes puissance qui soutiennent l’État hébreu ne conditionneront pas leur appui à un retrait israélien de Cisjordanie et de Jérusalem, la situation entre ces deux nations restera explosive.
C’est ce à quoi mème inévitablement la politique du double standard en faveur d’une des parties en présence, marquée par la ruse sotte, l’habilité imbécile.
Jean François Delisle.
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