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Environnement

Nouvelle enquête : La Santé publique sonne l’alarme et presse le gouvernement d’intervenir à la mine Canadian Malartic (Québec meilleure mine)

Québec, samedi 26 septembre 2015 – Dans un nouveau rapport (http://www.sante-abitibi-temiscamingue.gouv.qc.ca/fileadmin/documents/agence/Sante_publique/Ma_sante_et_environnement/industrie_miniere/2015-09-21_Rapport_sondage_DSPu.pdf) qui sera rendu public lundi, la Santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue sonne l’alarme et presse le ministère de l’Environnement d’intervenir rapidement afin de réduire les impacts à la santé causés par la mine à ciel ouvert Canadian Malartic.

Les constats de la Santé publique sont alarmants : plus du tiers des répondants à Malartic se disent affectés par les impacts reliés aux poussières, aux dynamitages et au bruit. Cette proportion double dans les quartiers de la ville situés plus près de la mine : jusqu’à 54% pour le bruit, 74% pour la poussière et 78% pour les dynamitages (Figures 61, 70 et 71 du rapport). Preuve que plusieurs citoyens n’en peuvent plus : près de la moitié des répondants (45%) affirment vouloir déménager de leur lieu de résidence, une proportion qui augmente jusqu’à 57% dans les quartiers situés plus près de la mine.

La Santé publique conclut que les impacts sont plus importants que ce qui avait été évalué au départ et demande au ministère de l’Environnement de mettre « rapidement en place les moyens nécessaires pour réduire » les nuisances causés par la mine. La Santé publique recommande également d’offrir l’option « d’acquisition » et de « relocalisation » des résidents affectés par la mine comme l’une des solutions. La minière s’est notamment engagée lundi, 21 septembre 2015, à considérer cette option dans le cadre de l’élaboration d’un futur « Protocole de bon voisinage ».

Rappelons que la minière Canadian Malartic est actuellement incapable de respecter les normes environnementales en place, avec plus de 162 avis d’infraction depuis 2009, ce qui correspond au taux le plus élevé de toutes les installations industrielles au Québec. Or, la minière demandera bientôt au gouvernement une autorisation pour agrandir la mine.

Revoir l’encadrement des mines à ciel ouvert au Québec

« Nous nous opposerons à tout projet d’agrandissement de la mine à Malartic tant que la minière et le gouvernement ne pourront assurer la protection de la santé et de la qualité de vie des citoyens. Cette logique vaut pour tout autre projet de mine à ciel ouvert situé actuellement dans des milieux habités ou sensibles au Québec », affirme Ugo Lapointe, coordonnateur à MiningWatch Canada et coporte-parole de la Coalition Québec meilleure mine.

L’enquête de la Santé publique a été menée en 2014 auprès de 427 répondants à Malartic. Ses résultats s’ajoutent à ceux déjà publiés en mars 2015.

par l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ), lesquels confirmaient également plusieurs impacts à la santé reliés à la mine. Le résumé de cette récente enquête se trouve au chapitre 5 du rapport.

Quelques citations clefs du rapport de la Santé publique (Septembre 2015) :

« …d’un point de vue de santé publique, les activités de la mine Canadian Malartic nuisent à la qualité de vie et par le fait même à la santé des citoyens et citoyennes concernées... » (42, notre soulignement)

« …les mesures d’atténuation qui ont été mises en place par [la minière] n’ont pas semblé suffisantes. Comparée à la situation qu’avait anticipée la minière dans l’étude d’impact environnementale (EIE) de la première phase du projet, l’exploitation de la mine Canadian Malartic causerait plus de nuisance que ce qui avait été anticipé » (42, notre soulignement)
 
« La Direction de santé publique recommande que le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MDDELCC) voit à… mette rapidement en place les moyens nécessaires pour réduire la nuisance causée par les poussières, les vibrations des sautages et le bruit subi actuellement par la population de Malartic » (Recommandation 1, notre soulignement)
 
« Dans le cas où [la minière] ne serait pas en mesure à court terme d’atténuer à un niveau acceptable les problèmes de dérangement, de bien-être et de qualité de vie (nuisance) subis par la population, la Direction de santé publique est d’avis que le rachat et la relocalisation de propriétés devraient être considérés comme des solutions à ces problèmes » (Recommandation 3)
 
« La Direction de santé publique rejoint l’avis du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) à l’effet que le MDDELCC et le ministère des Affaires municipales et Occupation du territoire (MAMOT) doivent mettre en place un mécanisme d’encadrement pour mieux encadrer les déplacements (ou rachats) massifs de résidences » (Recommandation 5)

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