L’analyse du projet d’expansion du Port de Montréal à Contrecœur soulève d’importantes préoccupations quant aux impacts qu’aurait la réalisation de ce projet. En unissant leurs voix sous une même bannière, les chevaliers de la Table ronde espèrent faire contrepoids aux chants des sirènes économiques largement joués lors de l’annonce du projet. Ils veulent aussi faire connaître au grand public l’ensemble des enjeux environnementaux qui touchent le projet. Nous sommes particulièrement inquiets de la destruction annoncée d’éléments de l’habitat essentiel du chevalier cuivré dans le fleuve Saint-Laurent près de Contrecœur.
La Table ronde pour la défense du chevalier cuivré demande aux autorités gouvernementales, nommément Pêches et Océans Canada et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec de faire preuve de transparence en rendant publics dès maintenant tous les avis scientifiques internes traitant de l’impact du projet d’expansion du Port de Montréal à Contrecœur sur le chevalier cuivré. Des séances d’information publiques se tiendront à la fin du mois de février et il est crucial que les citoyens ainsi que le promoteur du projet puissent prendre connaissance au préalable de ces informations.
Nous invitons Pêches et Océans Canada à honorer rapidement l’engagement de prendre un arrêté ministériel pour activer la protection de l’habitat essentiel du chevalier cuivré, tel que prescrit pour la sauvegarde des espèces en voie de disparition par la Loi fédérale sur les espèces en péril.
Quant à la population de rainette faux-grillon que l’on retrouve sur le territoire qui serait impactée par le projet, nous demandons à Environnement et Changement climatique Canada d’adopter sans délai un arrêté ministériel pour protéger la partie de son habitat essentiel située sur les terres fédérales. Le ministère est actuellement en retard de 20 mois sur le délai prescrit par la Loi sur les espèces en péril. Rappelons que le déclin de la rainette faux-grillon se poursuit de plus belle dans le sud du Québec et que la population de Contrecœur est l’une des dernières de la Montérégie.
Enfin, nous demandons aux ministères fédéraux responsables de clarifier, au bénéfice du promoteur, le cadre légal de la Loi sur les espèces en péril applicable au projet. À notre grande surprise, l’étude d’impact présente des scénarios incompatibles avec le respect de cette loi et il nous apparaît improductif d’entretenir de faux espoirs sur la possibilité de mener à terme le projet tel qu’il est actuellement présenté.
Au delà de son impact sur la biodiversité, le projet augmenterait la pression sur les milieux naturels terrestres et aquatiques environnants et serait une source importante de pollution de toutes sortes (chimique, atmosphérique, sonore, lumineuse) ainsi que de conflits d’usage. Parce qu’ils ont demain à cœur, les membres de cette Table suivront de près l’évolution du dossier afin d’assurer que les enjeux environnementaux seront réellement tenus en compte.
Les chevaliers de la Table ronde sont, de gauche à droite sur la photo :
Daniel Green, co-président, Société pour vaincre la pollution
Tommy Montpetit, chargé de projet rainette faux-grillon, Ciel et Terre
Martine Chatelain, porte-parole, Coalition Eau Secours
Alain Branchaud, directeur général, Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec)
David Fletcher, porte-parole, Coalition verte-Green Coalition
Louis Bernatchez, professeur, Département de biologie, Université Laval
Sophie Paradis, directrice du Québec, Fond mondial pour la nature (WWF-Canada)
Sylvain Perron, analyste, Fondation David Suzuki pour le Québec
Olivier Kolmel, chargé de la campagne forêt, Greenpeace Canada
Alain Saladzius, président, Fondation Rivières
Christian Simard, directeur général, Nature Québec
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