Par contre, un parallèle intéressant est à faire avec ces « marginaux radicaux indépendantistes pur et dur » auquel faisait référence François Legault au débat d’hier et cette espèce menacée à travers le pays. L’incompréhension fulgurante du concept de RIP (Référendum d’initiative populaire) témoigné hier lors du débat et du point de presse par M. Legault et par les commentateurs de TVA, tous plus neutres les uns que les autres, semble très similaire à l’incompréhension de la CAQ, du PLQ et d’une certaine mesure du PQ face à l’urgence d’agir en matière de protection de nos forêts. Alors qu’à peine 5% de nos forêts publiques sont actuellement protégées, les coupes forestières avancent dans les dernières portions de forêts vierges, aux abords des régions subarctiques.
Les grands partis sont durs de la feuille
À moins de deux semaines du vote, après 4 débats d’un divertissement extrême, et des annonces quasi quotidiennes, les 3 grands partis ont réussi à complètement ignorer les enjeux forestiers, la conservation et la biodiversité. Pourtant, alors que la province se sort d’une proposition gouvernementale agressive d’exploitation industrielle du Nord, le Plan Nord, il y aurait urgence d’adresser ces enjeux si importants. Encore la semaine dernière, un sondage Léger Marketing réalisé pour l’AQLPA et Greenpeace montrait que la très grande majorité (85%) des Québécois et Québécoises demandent à ce que les partis politiques s’engagent à protéger les écosystèmes du Nord AVANT toute accélération de l’exploitation des ressources forestières, minières et énergétiques du Nord du Québec.
Encore aujourd’hui, les 3 grands partis tombent dans le panneau du Conseil de l’Industrie Forestière qui oppose constamment la conservation et la rentabilité de l’industrie forestière. Ainsi, le PQ achète les positions du CIFQ, la CAQ est fort intéressée et le PLQ est en réflexion. Alors que Québec Solidaire, le Parti Vert et Option Nationale apportent un vent de fraicheur face à la conservation et la gestion forestière, les partis conventionnels sentent le renfermé.
La nouvelle loi sur l’aménagement durable des forêts sera en vigueur à partir d’avril 2013. Avec ce changement de régime, c’est le gouvernement, et non les compagnies, qui décidera du « comment » et du « où » nous couperons nos forêts publiques. Cette prise en charge de l’aménagement forestier par nos décideurs doit se traduire par une réelle modification des façons de faire, tant en terme des coupes forestières qu’en terme de niveau de protection de nos forêts. Quand on voit les grands partis plier à la liste d’épicerie de l’industrie forestière, il y a de quoi s’inquiéter de prendre le ravin, avec les caribous !