Un projet scindé pour mieux le faire passer ?
Le projet Arianne Phosphate prévoit le transport de quelques trois millions de tonnes d’apatite produites annuellement par bateau, ce qui nécessitera la construction d’un terminal maritime. Cette partie n’a cependant pas été soumis au BAPE et fait plutôt l’objet d’une évaluation environnementale fédérale, séparée.
« Le promoteur semble avoir tronqué le projet en vue d’en faciliter l’acceptation. En excluant toute analyse des impacts sur le milieu marin et les milieux riverains, on passe sous silence une grande partie des impacts reliés au projet. Cela crée un dangereux précédent » affirme Dominique Bernier, coordonnatrice de la Coalition.
Transport routier : la sécurité publique et l’environnement mis à mal
Le tracé routier retenu pour le transport du concentré de phosphate soulève également de nombreuses inquiétudes et a été remis en question par le BAPE. « Beaucoup d’intervenants s’inquiètent des impacts du transport du concentré par camion sur de longues distances. La construction d’une infrastructure portuaire industrielle supplémentaire dans le fjord du Saguenay, rendue nécessaire par le tracé retenu, viendrait ajouter l’insulte à l’injure » affirme Ugo Lapointe, coordonnateur de Mining Watch Canada et porte-parole de la Coalition.
« Nous partageons l’avis du BAPE : le choix de ce tracé repose sur des motivations principalement économiques et Arianne Phoshate devrait évaluer la faisabilité financière de l’utilisation d’infrastructures de transports ferroviaire et portuaire existantes pour le transport du concentré produit », ajoute Dominique Bernier.
Une rentabilité financière plus qu’incertaine
« Dans le contexte actuel, où le prix du phosphate est stagnant ou en baisse, il est peu probable qu’Arianne puisse vendre son concentré d’apatite au prix souhaité, aussi pur soit-il. Dans le contexte ou Mine Arnaud vient de perdre son partenaire principal et où Arianne phosphate n’a encore signé aucune entente avec de potentiels acheteurs, le gouvernement doit refuser de cautionner un autre canard boiteux » conclut Dominique Bernier.