Rappelons qu’au tout début de la campagne électorale, la FIQ a lancé une invitation à chacun des chefs des principaux partis politiques afin de les rencontrer. « On peut comprendre qu’Option nationale et le Parti vert du Québec, disposant de moyens plus modestes pour effectuer tout le travail qu’exige une campagne électorale, n’aient pu répondre positivement à notre demande de rencontre, mais dans le cas de Jean Charest et de François Legault, c’est difficilement excusable », de souligner la présidente.
Retour sur les rencontres avec Pauline Marois et Dr Amir Khadir
La rencontre avec la chef du Parti Québécois a eu lieu le 21 aout alors que celle avec le coporte-parole de Québec solidaire s’est tenue le 24 aout. « Dans les deux cas, ce fut l’occasion de parler du réseau de la santé dans une vision large et de l’importance de valoriser le travail des infirmières, des infirmières auxiliaires et des inhalothérapeutes. Les deux partis semblaient réellement préoccupés par les problèmes soulevés et partageaient plusieurs des aberrations que la Fédération dénonce depuis longtemps. La main-d’œuvre indépendante, la gestion déficiente ainsi que certaines pistes de solutions ont été discutées. Je qualifie mes deux rencontres de cordiales, franches et teintées d’une réelle écoute », d’expliquer madame Laurent.
Jean Charest délègue le Dr Yves Bolduc
Le chef du Parti libéral du Québec, Jean Charest, a répondu à la demande de rencontre de la FIQ par l’entremise du Dr Yves Bolduc. « C’est le chef de parti que nous souhaitions rencontrer car, au bout du compte, c’est lui qui a le dernier mot et non le ministre de la Santé. La Fédération a tout de même accepté de rencontrer monsieur Bolduc le 28 aout mais, soyons honnêtes, il n’y a pas eu d’engagements précis sur les pistes de solutions que nous proposons. Par contre, ce fut le moment d’interpeler le PLQ sur les millions de dollars promis pour le réseau de la santé depuis le début de la campagne alors que, quelques mois plus tôt, ce même parti nous martelait qu’il n’avait pas d’argent pour corriger certaines injustices liées à l’application de la convention collective comme par exemple, le chevauchement des infirmières auxiliaires », de poursuivre la présidente.
Lors de cette rencontre, si monsieur Bolduc a partagé le constat de la Fédération quant aux problèmes actuels de gestion, il n’y a pas de nouveau sous le soleil du PLQ. « Les annonces publiques en santé nous ont été répétées et lorsque nous avons demandé à monsieur Bolduc si la santé était exclue de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne, il n’était pas en mesure de nous répondre. Donc, au bout du compte, je dois avouer que cette rencontre ne nous a pas permis d’en apprendre davantage sur la vision globale du parti quant à l’avenir de notre système de santé public », de constater madame Laurent.
Le cas de la CAQ
Pour la Fédération, le silence du chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, quant à l’invitation lancée par la FIQ n’est pas une surprise. Ses nombreuses déclarations à l’endroit des organisations syndicales ne laissent planer aucun doute sur ses intentions. « Monsieur Legault n’a peut-être pas les mains attachées avec les syndicats, mais les a-t-il avec les membres des chambres de commerce ? Être à l’écoute des professionnelles en soins qui sont au cœur du réseau de la santé, ce n’est pas un signe de soumission, mais bien une attitude digne d’un politicien qui souhaite réellement améliorer les choses. Visiblement, monsieur Legault ne l’a pas compris », de souligner la présidente.
Par ailleurs, les déclarations du Dr Barette à l’endroit des infirmières sont de très mauvais augure. « Monsieur Barrette a déclaré, lors d’une entrevue à professionsante.ca, que "le problème à régler chez les infirmières, c’est le nombre". Faire une telle allusion démontre clairement que le Dr Barrette ne connait vraiment pas le travail que font quotidiennement des milliers d’infirmières. Je dois avouer que ses propos frisent le mépris. Les professionnelles en soins sont prises avec un fardeau de tâche extrême, des heures supplémentaires à outrance, des conditions d’exercice difficiles. Si le Dr Barrette aspire à devenir ministre de la Santé, il aurait intérêt à retourner sur le plancher afin de constater que, comme il l’a fait avec les médecins de famille, tout n’est pas mathématique », de conclure madame Laurent.