Édition du 16 avril 2024

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Éducation

Rentrée scolaire 2016-2017 - « Après les bâtiments, au tour des élèves svp ! » - Louise Chabot, présidente de la CSQ

MONTRÉAL, le 28 août 2016 - « Nous réclamons que le gouvernement et son ministre de l’Éducation prennent enfin les choses en main pour améliorer la persévérance scolaire et la réussite éducative. Nous avons beaucoup d’attentes quant à la consultation pour une politique sur la réussite éducative annoncée au printemps dernier. Au-delà d’une mise à niveaux nécessaires dans les infrastructures scolaires, ce sont les élèves qui doivent être au coeur des actions politiques en éducation. »

En conférence de presse aujourd’hui, la présidente de la CSQ, et ses collègues des fédérations du réseau scolaire, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) et la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), ont profité de la rentrée scolaire pour rappeler au ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, les éléments essentiels pour une politique qui favorisera véritablement la réussite éducative et la persévérance scolaire.

Favoriser l’égalité des chances et voir l’éducation comme un investissement

Louise Chabot a rappelé qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre l’égalité des chances en éducation. Faut-il rappeler que nous peinons à dépasser de manière significative les 75 % de taux de diplomation avant 20 ans ? Les écoles sont aux prises avec des défis importants, notamment un taux de pauvreté élevé dans certains milieux et l’augmentation des élèves en trouble de comportement et en difficulté d’apprentissage. Selon le ministère de l’Éducation, la proportion d’élèves HDAA a fait un bon de 10 % entre 2001-2002 et 2015-2016 (soit de 12 % à 21 %).

« Il faut agir, notamment, en finançant adéquatement l’éducation, afin de permettre aux commissions scolaires d’offrir des services professionnels et de soutien en nombre suffisant. Elles doivent être en mesure de soutenir les élèves dans leur cheminement et le personnel enseignant dans sa tâche. Il est tout aussi essentiel d’assurer une redistribution équitable des ressources entre les écoles travaillant en milieu défavorisé et celles qui sont situées en milieu aisé. Mais ça ne s’arrête pas là », a prévenu Louise Chabot.

La présidente de la CSQ a mentionné qu’il est également important de favoriser le développement de politiques sociales et économiques progressistes, notamment par des mesures en emploi, en logement et en santé, et avec la mise en place de programmes de soutien alimentaire dans les écoles en milieu défavorisé.

La réalité du personnel au quotidien

Pour sa part, la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini, a rappelé que l’expertise et l’autonomie du personnel enseignant doivent enfin être reconnues.

« Quand on veut placer la réussite en priorité, il est impératif de prendre en compte l’opinion de ceux qui y travaillent tous les jours, c’est-à-dire les enseignantes et enseignants. La réussite suppose des services présents en quantité suffisante, mais également le soutien nécessaire pour les enseignants dans l’exécution de leur tâche. Il faut sortir de cette fausse bonne idée de gérer la performance administrative et statistique de la réussite d’un réseau. Rajouter de la bureaucratie augmentera l’épuisement, mais ajouter des ressources et faire confiance aux enseignants augmentera la réussite ! », a déclaré Mme Scalabrini.

Cette dernière a d’ailleurs rappelé plusieurs mesures demandées par les enseignants pour améliorer la réussite, comme une révision du programme ministériel de lecture-écriture pour le premier cycle du primaire afin de mieux tenir compte des élèves en difficulté.

De son côté, le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, a rappelé qu’il y a 81 corps d’emplois au sein du personnel de soutien et qu’ils ont tous leur importance dans les établissements scolaires : « Chaque jour, un élève rencontre un membre du personnel de soutien entre 20 et 25 fois. Ça c’est de la présence dans le milieu ! Alors comment peut-on être ignoré ? Le personnel de soutien fait partie de la solution en éducation. Concernant l’argent investi dans les bâtiments, il y aurait plusieurs économies à réaliser si le personnel de soutien contribuait davantage à la réfection. Il y aurait donc plus d’argent disponible pour les services aux élèves. »

Quant à la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau, elle a dénoncé le manque flagrant de ressources professionnelles, aggravé notamment par les nombreuses coupes de postes et compressions budgétaires imposées par le gouvernement.

« Si on veut vraiment agir sur la persévérance scolaire, on doit permettre à tous les jeunes, qu’ils soient EHDAA ou non, d’avoir accès aux services dont ils ont besoin et ce, le plus rapidement possible. Les services professionnels sont tellement insuffisants que l’évaluation est souvent le seul service auquel ils ont accès et encore, après de longs mois d’attente ! Et les coupes subies depuis deux ans n’aident en rien les élèves. »

Être à l’écoute du personnel de l’éducation

En terminant, les porte-parole du réseau scolaire de la CSQ insistent pour rappeler au ministre de l’Éducation que l’amélioration de la qualité de l’éducation n’a aucune chance de succès sans l’engagement et la mobilisation de l’ensemble du personnel de l’éducation. Leur expertise et leur expérience bénéficient chaque jour aux jeunes, et ce sont certainement des clés essentielles à la persévérance scolaire et à la réussite éducative.

Pour consulter le portrait de l’éducation dans l’ensemble du Québec

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