« Il y a de toute évidence un problème avec la façon dont l’information circule dans le réseau. D’un côté on entend le gouvernement lancer publiquement des directives et de l’autre on nous rapporte qu’elles ne sont pas respectées sur le terrain. À l’inverse, on entend des revendications du terrain auxquelles aucune solution n’est apportée à brève échéance par les dirigeants des établissements. Ces informations de première main sont pourtant essentielles pour éviter un autre Herron », explique Manon Massé.
Travailleurs et travailleuses qui se déplacent d’un établissement à l’autre, personnel qui n’a pas accès aux équipements de protection, dépistage insuffisant du personnel ; ces nombreux enjeux sont courants dans les résidences de personnes âgées.
« Un comité indépendant, comprenant des représentants des usagers et des professionnel-le-s de la santé, auraient comme mandat de recevoir les constats anonymes du terrain et s’assurer qu’un suivi rapide puisse être fait avec les établissements problématiques, plutôt que d’attendre qu’il soit trop tard », poursuit Mme Massé. Cette proposition est notamment proposée l’Association québécoise des infirmières et infirmiers, les Médecins québécois pour le régime public (MQRP) et le Regroupement Récifs.
La solution : des conditions décentes pour le personnel
Pour la députée de Taschereau et responsable du dossier aîné-e-s pour Québec, il ne fait pas de doute que le problème de pénurie de main-d’œuvre dans les résidences pour personnes âgées est dû aux conditions de travail risibles pour le personnel.
« Les descriptions crève-cœur de la situation au CHSLD Herron sont le résultat d’un manque de personnel qui, lui, sévit partout. Qui a envie d’aller mettre sa santé en péril, travailler sans équipement adéquat, être en surcharge constante de travail tout en étant payé moins de 19$ l’heure, même avec la dernière prime ? Blâmer les syndicats à ce moment-ci pour le non règlement des conventions collectives est une déresponsabilisation inquiétante, affirme Catherine Dorion qui s’inquiète que le désastre de Herron se reproduise ailleurs. Des changements peuvent être faits dès maintenant. On n’a jamais vu un syndicat dire non à une amélioration des salaires et des conditions de travail. C’est une urgence nationale et le seul moyen de ramener du monde rapidement sur le plancher. »
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