L’idée de cette rencontre est née lors de Blockupy Frankfurt en mai dernier qui s’était soldé par une volonté d’aller plus loin dans la coordination européenne des différents mouvements sociaux et de leurs luttes respectives. En effet, la logique néolibérale appliquée partout en ce moment et d’une manière particulièrement violente en Europe depuis le début de la « crise » a créé de nouvelles résistances et posé de nouvelles questions. Voilà pourquoi cet événement s’est décliné en trois axes (transversaux) : la Dette, les Droits (défense des biens communs, lutte contre le patriarcat, lutte antifasciste, droit au logement, droit au revenu de base universel, résistance à la répression d’Etat, droit à l’éducation et à la santé etc.) et la Démocratie.
Plus ou moins 150 européen-e-s, d’une quinzaine de mouvements différents – principalement issus des assemblées d’indigné-e-s et des mouvements Occupy, ont participé à l’Agora99 et à ses nombreux ateliers et groupes de travail.
Concernant la thématique de la dette, celle-ci était omniprésente dès l’assemblée d’ouverture où il a été unanimement exprimé qu’elle représente l’instrument de domination le plus puissant inventé jusqu’à aujourd’hui. Le lien entre dette, capitalisme et manque de démocratie faisait également consensus au sein des mouvements présents.
Ensuite, dans le sous-groupe thématique nous avons commencé le cycle par un atelier « You are Not a Loan », sur le mouvement Occupy aux Etats-Unis où les autres nationalités (allemand-e-s, italien-ne-s, espagnol-e-s, anglais-e-s etc.) ont pu comparer leurs situations et alternatives. Nous nous sommes concentrés sur l’enjeu des nouveaux traités et mécanismes européens et la logique d’ingérence qu’ils sous-tendent. L’atelier suivant a été dédié au partage des expériences de lutte contre la dette (au niveau national et au niveau local) dans les différents pays. On a parlé de la nécessité d’avoir des outils concrets en matière d’audit prêts à être utilisé par les nouvelles forces qui nous rejoignent ; de notre devoir de lier les différentes luttes existantes à la question de la dette et à la nécessité de l’audit ; du lien profond entre l’audit citoyen et démocratie (dans une entreprise, un service publique, une ville, un Etat...) ; de la certitude que « ne pas payer » ne suffirait pas et qu’il faut aller beaucoup plus loin, sortir de ce système injuste qui a créé la crise de la dette et instauré l’austérité quotidienne dans de nombreux endroits ; de la conscience qu’il s’agit d’un « système dette » mondial et que nos pays doivent également auditer leurs dettes en tant que créanciers ; du fait que le mouvement étudiant se réapproprie la thématique dans de nombreux pays ; de la grande pertinence de faire des campagnes sur le genre et la dette, etc...Enfin, nous avons analysé en sous groupes quelques questions phares : 1. Comment relier les campagnes de bases aux stratégies plus "macro" ? 2. Comment améliorer les flux de communication entre nous pour échanger des informations sur les actions qui se passent ailleurs ? 3. Quels sont nos forces, nos faiblesses et nos besoins ?
Pour les résultats de l’axe Dette présenté à l’Assemblée Générale finale, voir :
http://auditoriaciudadana.net/en/20...
Assemblée Générale durant laquelle le lien avec les autres thématiques a été fait et un calendrier commun établi. Cette rencontre, où énormément d’autres choses ont été discutées (la Grève Générale Européenne du 14 Novembre, par exemple) a été l’occasion de renforcer les contacts internationaux entre personnes travaillant sur les mêmes thématiques et de préparer d’une très belle manière la rencontre de Florence 10 + 10 (http://www.firenze1010.eu/index.php/fr/). Le besoin de se coordonner, d’améliorer les réseaux existants et de renforcer les stratégies communes se fait de plus en plus sentir.
C’est également dans cette logique que le CADTM organise une semaine dédiée à la dette et à l’échange d’expériences du 20 au 24 Novembre à Bruxelles
On ne doit rien, on ne paie rien !