Édition du 16 avril 2024

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Québec

Bilan de la CAQ : Petite liste de ce qu’il ne faut pas oublier

Les élections sont toujours une occasion pour le mouvement syndical d’exprimer ses attentes et sa vision de la société. Le 3 octobre prochain, les Québécoises et les Québécois seront appelés aux urnes pour choisir le prochain parti politique qu’ils souhaitent voir au pouvoir. Dans ce contexte, la FTQ a décidé de mettre en lumière le bilan du dernier mandat de la CAQ pour permettre aux travailleurs et aux travailleuses de faire un choix éclairé sur des sujets qui les touchent prioritairement.

Lire le communiqué de lancement de la campagne.

Un gouvernement ANTIDÉMOCRATIQUE

Gestion de la pandémie à coup de décrets : Sans consultations, la CAQ s’est donné unilatéralement le pouvoir d’imposer les nouvelles conditions de travail du personnel déjà à bout de souffle de la santé et de l’éducation : réaffectation du lieu de travail, modification des horaires, temps supplémentaire obligatoire, suspension et annulation des congés et des vacances.

Prolongation des décrets en lien avec l’urgence sanitaire ; un déni de démocratie  : Avec le projet de loi no 28, la CAQ s’est donné le droit d’imposer, sans avoir à le justifier ni à le démontrer, les décrets et arrêtés ministériels adoptés pendant la pandémie jusqu’en décembre 2022.

Abandon de la réforme du mode de scrutin : Après l’avoir pourtant promis, la CAQ a abandonné la promesse d’une réforme du mode de scrutin. Pas étonnant, la CAQ conserve ainsi la majorité avec seulement 40 % des voix.

Recours au bâillon  : Deux modifications à la Charte des droits et libertés de la personne ont été adoptées sous bâillon, mettant ainsi fin à un débat important pour la société québécoise dans le cas du projet de loi no 21 sur la laïcité de l’État. Le gouvernement a aussi banalisé le recours à la clause dérogatoire, laquelle vise à soustraire des lois des chartes québécoises et canadiennes des droits et libertés, ce qui pose des risques assez graves pour la démocratie.

Un gouvernement ANTI-TRAVAILLEURS ET ANTI-TRAVAILLEUSES

Santé et sécurité du travail  : Les reculs sont nombreux et majeurs en santé et sécurité du travail avec l’adoption de la nouvelle Loi 27 : ajout de nouveaux critères limitatifs pour l’accès à la présomption de maladies professionnelles ; perte des mesures d’accommodement pour les personnes victimes de maladie professionnelle qui sont âgées de 55 et 59 ans ; nouveau délai pour limiter la reconnaissance de lésion professionnelle à 7 ans après le décès de la personne ; limitation de la prédominance du médecin traitant, etc.

Conflits de travail  : À deux reprises, la CAQ a favorisé le camp de l’employeur dans le lock-out à l’Aluminerie de Bécancour. Un parti pris pour une multinationale aux profits indécents plutôt que pour les travailleurs et travailleuses mis à la rue par l’employeur. Du jamais vu depuis Maurice Duplessis qu’un premier ministre prenne position dans un conflit de travail !

Loi anti-briseurs de grève : Toujours rien sur la modernisation de la loi anti-briseurs de grève malgré un jugement du Tribunal administratif du travail (TAT) chez Ash Grove qui montre qu’avec le télétravail, la notion d’établissement ne veut plus rien dire si elle n’est pas élargie.

Retraite : L’adoption du projet de loi no 68 permettant l’établissement de régimes de retraite à prestations cibles transfère dorénavant les risques et les responsabilités des employeurs vers les travailleurs et travailleuses ainsi que les personnes retraitées.

Effritement du dialogue social  : Prétendant vouloir « renforcer la gouvernance des sociétés d’État », le projet de loi n° 4 vient plutôt effriter la qualité du dialogue social au sein de Retraite Québec, du Conseil de gestion de l’assurance parentale et de la Régie de l’assurance maladie du Québec, en affaiblissant la voix des travailleurs et travailleuses à l’intérieur d’instances dont ils sont les financiers et bénéficiaires et par la diminution du nombre d’administrateurs des associations représentatives sur leurs conseils d’administration.

Un gouvernement ARROGANT

Immigration : Une rhétorique toxique sur les enjeux d’immigration persiste dans les interventions de la CAQ. Un exemple récent est la déclaration du premier ministre à l’occasion du récent congrès du parti qui fait porter le blâme au programme de réunification familiale de l’éventuelle « Louisianisation » du Québec. Ce programme permet aux personnes ayant immigré au Québec de faire immigrer leur famille.

CHSLD : Refus catégorique de tenir une enquête publique sur l’hécatombe dans les CHSLD.

Racisme systémique : Refus obstiné de reconnaître le racisme systémique.

Un gouvernement DÉCONNECTÉ DU MONDE ORDINAIRE

Salaire minimum  : Le gouvernement de la CAQ refuse toujours de s’engager à hausser substantiellement le salaire minimum pour permettre à des milliers de personnes de vivre dignement.

Logement : Aucune action structurante pour le logement alors que cette question est pressante.

Services de garde : Loin des résultats pour les familles qui sont toujours en attente.

Aide sociale : Des prestations insuffisantes pour couvrir les besoins de base

Équité salariale : Toujours pas de règlement dans le secteur public.

Assurance médicaments : Le gouvernement refuse de collaborer avec le fédéral pour améliorer le régime d’assurance médicaments du Québec alors que celui-ci coûte trop cher et que 15 % de la population n’a pas accès aux médicaments d’ordonnance faute de moyens.

Privé en santé : Dépôt d’un plan qui ouvre grand la porte au secteur privé dans le réseau de la santé au lieu de donner les moyens nécessaires au secteur public qui garantirait une accessibilité universelle aux soins.

Infrastructures : Le gouvernement semble ignorer la nécessité et l’urgence d’un réinvestissement massif dans les infrastructures publiques. On a qu’à penser à l’état des routes, aux réseaux de transport en commun, à la qualité de l’air dans les écoles, aux CPE et à l’état lamentable de certains hôpitaux.

Services publics : Les dernières négociations du secteur public ont été pour le moins ardues. Le premier ministre négociait sur la place publique alors que les syndicats l’attendaient à la table de négociation. La pandémie a pourtant mis en lumière les nombreux problèmes d’attraction, de rétention et d’épuisement présents dans les services publics depuis trop longtemps. Malgré cela, l’investissement n’a pas été à la hauteur.

Un gouvernement QUI NE FAIT RIEN POUR L’ENVIRONNEMENT

Transport collectif  : Absence de vision et inaction face à la crise à venir du financement du transport collectif et public.

Transition juste : Inaction sur le plan de la transition juste ; Québec refuse d’inclure les travailleurs et les travailleuses dans la lutte contre les changements climatiques et ose dire qu’il « impossible d’en faire plus » – Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, 3 avril 2022.

Un gouvernement qui baisse les bras  : Refus de rehausser leur ambition climatique (cibles de réduction de GES) pour répondre adéquatement à la crise climatique et assumer la juste part du Québec.

Bilan environnemental : Absence complète de cohérence en injectant 5,4 milliards de dollars dans la lutte contre les changements climatiques tout en étant incapable d’évaluer l’efficacité des actions.

Dialogue social : Une fin de non-recevoir pour établir des structures régionales de dialogue social (proposition du G15+).

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