Nous republions ci-dessous des articles qui nous permettent de jeter un regard sur les politiques gouvernementales au Québec et au Canada des derniers mois (janvier-juin 2023) et sur les luttes de résistance menées par différents mouvements sociaux.

Le Canada continue à démontrer son inféodation aux projets politiques des États-Unis et il approfondit son cours militariste. Ses politiques d’immigration s’alignent également sur les politiques américaines comme l’a démontré l’accord Trudeau-Biden. Le gouvernement Trudeau refuse toute sortie des énergies fossiles malgré des discours trompeurs. Le Canada subit les conséquences de ses politiques irresponsables. C’est ainsi que de vastes projets d’exploration des énergies fossiles en haute mer sont acceptés et que la fin des subventions au capital fossiles dont la fin est annoncée depuis des années est sans cesse repoussée. Les forêts brûlent dans plusieurs provinces. Les nations autochtones sont noyées sur les promesses, mais leurs conditions de vie restent souvent difficiles.

Le gouvernement de la CAQ s’appuie sur une forte députation et prétend parler au nom de la majorité de la population du Québec alors qu’il n’a été élu que par une minorité. Il utilise une démagogie contre les personnes migrantes qui seraient responsables de bien des maux de la société québécoise. Il multiplie des discours contre les nouveaux arrivants et il libère ainsi la parole xénophobe en espérant renforcer sa rente électorale. Sous la direction de Paul Saint-Pierre Plamondon, le PQ a commencé à reconstruire sa base électorale en plaçant l’indépendance au centre de sa politique. Mais, il n’hésite pas à user également des discours identitaires et à développer la méfinance envers l’immigration. La montée de la droite et de l’extrême droite se nourrit de cette démagogie identitariste.

Sur le plan social, en éducation et en santé, le gouvernement Legault propose des contre-réformes qui visent la privatisation des réseaux et la centralisation de ce qui en reste. Alors qu’il faudrait un réinvestissement massif dans le secteur public, il présente le privé comme la roue de secours à tous les problèmes. Il propose, dans ses négociations avec les travailleuses et travailleurs du réseau, des offres qui ne leur permettront pas de préserver leur pouvoir d’achat. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement de la CAQ a refusé de reconnaître la réalité de la crise du logement. L’offre de logement n’est pas à la hauteur des besoins et le coût des loyers ne cesse de grimper. Un secteur important de la population voit ses conditions de vie se détériorer.

Apôtre de la croissance verte, son projet est celui d’un Québec extractiviste, fournisseur des entreprises américaines en métaux rares et en électricité. Les entreprises minières ont multiplié les "claims" dans plusieurs régions du Québec. Ces entreprises sont en train de démontrer la préséance de la Loi des mines sur le pouvoir des municipalités et des MRC. Dans le domaine de l’énergie, la privatisation est aussi à l’ordre du jour, alors que le développement des énergies renouvelables, éoliennes et solaires, sont confiées à des entreprises privées, souvent des multinationales étrangères.

Les résultats des dernières élections a montré que Québec solidaire risque de plafonner, particulièrement en région. Le bilan tiré de cette situation est resté superficiel. Le manque d’ancrage du parti ne concerne pas seulement les régions, mais concerne également l’implantation dans les secteurs syndicaux et populaires. Des discussions politiques essentielles sur les conditions d’une contre-offensive aux attaques du gouvernement Legault sont esquivées. Une approche essentiellement électoraliste et communicationnelle ne saurait être une réponse aux défis auxquels fait face le parti de gauche.

Le mouvement syndical est confronté à des défis importants alors que le gouvernement Legault saccage le secteur public et semble prêt à découdre pour imposer ses politiques. La mise sur pied d’un front commun dans le cadre des négociations en cours est un acquis précieux. L’automne sera sans doute chaud. Les mobilisations syndicales devront être à la hauteur des défis qui lui sont posés par ce gouvernement.

Les femmes constituent la majorité de la main-d’œuvre dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Ces travailleuses doivent donc affronter de plein fouet l’offensive gouvernementale. La crise de la COVID a contribué à approfondir la violence contre les femmes. Les féminicides se sont multipliés. La mobilisation du mouvement des femmes pour la défense de leur intégrité physique s’est développée. La surexploitation et l’oppression s’articulent à la réalité du racisme systémique dont le gouvernement refuse de reconnaître la réalité. Les défis sont considérables et les luttes se multiplient, mais restent le plus souvent fragmentées.

Le mouvement écologiste se heurte aux refus du gouvernement Legault (et Trudeau) de reconnaître l’urgence de la lutte aux changements climatiques. En 2019, les manifestations contre la crise climatique avaient atteint des sommets. Des centaines de milliers de personnes avaient marché dans les rues de Montréal et dans diverses villes du Québec. La pandémie de la COVID a porté un dur coup à cette dynamique. Ces derniers mois, le mouvement écologiste s’est remis en marche, mais à partir d’un stade beaucoup moins avancé en termes de mobilisation. La journée de la terre le 22 avril a permis de voir se concrétiser cette remobilisation. Le lancement de la campagne pour faire sortir le gaz des bâtiments et la multiplication de projets verts dans différentes régions montrent bien que ce mouvement à de profondes racines. La multiplication des évènements météo extrêmes va sans doute nourrir l’urgence de se mobiliser. Les débats sur la nécessité de dépasser la simple politique de pression sur les gouvernements ne pourront que se développer.

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