Édition du 16 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Syndicalisme

Ça va bien aller ! Les propositions des centrales syndicales québécoises pour la prospérité et le bien-être de tous et toutes !

Deuxième partie de l’article « Le monde d’après ou comment bloquer le retour à la « normale capitaliste »}

Nous présentons ici la deuxième partie de la critique du Document intitulé Relancer et repenser le Québec, présenté en juin dernier par la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD. Nous avons dans un premier article critiqué le fait de placer le dialogue social avec les entreprises et tous les acteurs économiques au centre de leur orientation stratégique. [1].

Thème 2 - Les finances publiques du Québec en temps de pandémie. Des constats rapides, des propositions timides

La crise de la Covid-19 forcera le gouvernement à enregistrer un déficit important, souligne le document. À la fin juin, le gouvernement Legault prévoyait un déficit de 12 à 15 milliards $. Mais les gouvernements d’Ottawa et de Québec, peut-on lire, ont suffisamment de flexibilité fiscale et budgétaire pour aider les citoyens, les citoyennes et les entreprises. Le gouvernement Legault devrait suspendre les versements au Fonds des générations et utiliser cet argent pour mettre à niveau les services publics et financer la relance économique.

Le point le plus intéressant du document des centrales est l’insistance sur le réinvestissement des services publics et dans les programmes sociaux. Des pistes sont esquissées : amélioration de la rémunération des personnes proposées aux bénéficiaires, augmentation des ressources humaines dans les CHSLD, amélioration de l’organisation du travail, développement des services de soin à domicile. Le document ne fait pas vraiment une claire promotion de la déprivatisation des services publics ni de l’importance du renforcement du contrôle des travailleurs et des travailleuses sur leur travail…

Au niveau du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, le document parle des ajustements nécessaires afin d’assurer l’attraction et la rétention du personnel.

Pour ce qui est de la fiscalité, les centrales ne parlent pas d’une véritable redistribution de la richesse. Elles demandent bien au gouvernement d’éviter de se lancer dans la réduction du fardeau fiscal des entreprises, mais elles insistent pour que l’aide faite aux entreprises se fasse sur une base budgétaire ciblée, et non sous la forme d’aide fiscale. Si le projet de loi 61 est critiqué pour les « pouvoirs abusifs que le gouvernement s’accorde", le document salue l’annonce du ministre des Finances d’investir que « 130 milliards de dollars sur dix ans au Plan québécois des infrastructures soit maintenue, voire accélérée.

Le document des centrales semble partager l’opinion du premier ministre Legault et suggère qu’il faudrait accélérer les investissements structurants à court et moyen terme, afin de compenser partiellement une insuffisance à prévoir de l’investissement privé. [2] Et le document ajoute l’importance d’investir dans les secteurs à prédominance féminine comme l’hébergement, la restauration et le tourisme.

Thème 3 - Un Québec proactif en matière de politique industrielle

Constats – relance dans une perspective de croissance sobre en carbone

Voici les constats qui sont faits. La pandémie a fragilisé toute une série de secteurs qui tourneront au ralenti pour toute une période : aéronautique, transport aérien, services personnels, commerce de détail, restauration, tourisme et culture. Il faudra élaborer une relance adaptée à chaque secteur et il sera nécessaire de mettre en place des programmes de soutien ciblés des gouvernements aux entreprises de ces différents secteurs et ce soutien devra se poursuivre encore plusieurs mois. Le document invite les gouvernements à introduire un principe de conditionnalité de ces aides : demande de contrepartie en matière environnementale, plan de décarbonation, création d’emplois sur le territoire, cessation de versement de dividendes...

La pandémie a mis en évidence la dépendance de l’économie du Québec qui s’est traduit par l’essor de la sous-traitance. Le Québec s’est désindustrialisé au profit des pays émergents, particulièrement la Chine. Le Québec doit donc reconstruire sa capacité de fabriquer des produits finis à haute valeur ajoutée. Cela ne se fera pas sans l’engagement des gouvernements à rapprocher les lieux de production des lieux de consommation. Les gouvernements doivent donc se doter d’une politique industrielle globale et structurante, écologique et solidaire. Il faut qu’ils mettent en place une intervention publique qui favorise la diversification et un dynamisme technique du tissu industriel. Pour ce faire, l’État doit assumer un dialogue social pour favoriser la coordination stratégique du développement économique et cela dans le cadre d’une concertation avec les principaux acteurs économiques.

Cette planification doit viser le renforcement des filières ou grappes industrielles comme le secteur des biocarburants, le secteur de l’intelligence artificielle et du télétravail et les grappes des technologies propres. Une transition vers une économie sobre en carbone est une occasion d’une relance massive de l’économie. Cette transition pour être juste doit aider les travailleurs et les travailleuses qui subiront les effets négatifs de ces transformations. Le document croit pouvoir réaliser cette transition juste en instaurant des cadres de concertations à tous les échelons y compris dans les milieux de travail afin de pouvoir utiliser l’expertise des travailleurs-euses pour la décarbonation.

Pour réaliser ces perspectives, les centrales appellent à ralentir la mondialisation par souci de résilience nationale. Il faut élaborer un Buy Quebec Act et utiliser l’approvisionnement public comme levier pour la relance de l’industrie québécoise. On peut définir soutient le document un accroissement de la capacité de production québécoise tout en définissant une préférence nationale et en se conformant aux accords de l’OMC et aux accords de libre-échange.

Pour le document des centrales, il ne s’agit pas de rejeter toute mondialisation, car cette dernière a permis l’exportation d’avions, d’aluminium et de papier qui secteurs importants de la structure industrielle du Québec. Mais,le libre-échange doit s’inscrire des circuits économiques courts (tout au plus continental)

Un capitalisme vert et national pour faire face à la triple crise sanitaire, économique et écologique, une démarche illusoire et dangereuse

Le document des centrales syndicales se cramponne à l’illusion productiviste et voit dans la marche à la carboneutralité une nouvelle voie vers une réindustrialisation massive. Cette perspective sous-estime la profondeur de la crise. Le document défend qu’en soutenant le capitalisme vert, les travailleurs et les travailleuses du Québec pourront convaincre le patronat et ses représentant-e-s politiques d’accepter leur offre de concertation et d’éviter ainsi les politiques d’austérité qu’ils nous préparent. C’est là nourrir les illusions et semer la désorientation.

Le patronat avec lequel on appelle à collaborer ont déréglementé le capital financier, privatisé les services publics, dévalorisé la condition salariale, affaibli les organisations syndicales et à cherché à se soustraire aux impôts. Il en a découlé une véritable explosion des inégalités.

Les acteurs économiques et politiques ont refusé de se rendre aux injonctions des scientifiques et ils ont continué à exploiter les énergies fossiles. Ils ont cherché à libérer les échanges de toute contrainte institutionnelle en faisant la promotion du libre-échange. Pour continuer à piller les richesses du Sud, ils n’ont pas hésité à se lancer dans des guerres pour protéger leur prédation. La rupture avec ces politiques économiques nécessitera les mobilisations les plus larges et les plus déterminées pour casser l’emprise de la classe dominante sur des choix qui devraient revenir à la majorité populaire. Dans ce contexte les appels au dialogue avec la classe dominante est pour le moins pathétique.

Thème 4 - Autonomie du Québec dans les secteurs stratégiques

La crise de la COVID-19 a provoqué des pénuries pour certains biens essentiels. Les fondements de cette situation sont clairs. C’est la logique néolibérale de l’exportation des capitaux vers des lieux de production pourvue d’une main-d’oeuvre bon marché qui a conduit au déstockage pour des biens essentiels, comme les biens médicaux (appareils respiratoires, masques, et produits permettant les tests sur la diffusion du virus. La division internationale du travail est-elle que les productions finales mobilisent une série importante d’intermédiaires dispersés partout sur la planète. C’est ainsi que la Chine comme toute une série de pays du Sud sont devenus l’atelier du monde et que des produits comme les masques chirurgicaux, les blouses, les gants, les désinfectants , les réactifs pour les tests étaient massivement produits en dehors des pays du Nord.

Cette situation et le refus des gouvernements de réquisitionner les entreprises (respect de la propriété privée oblige !) pour produire les biens essentiels pour la protection de la population ont conduit au rationnement des équipements de protection et ont placé les travailleuses et travailleurs de la santé dans des situations dangereuses. Ce sont les politiques néolibérales qui ont permis que de nombreuses personnes âgées soient frappées mortellement par la pandémie.

Non seulement les chaînes de valeurs mondiales (division internationale du travail) représentent un risque en période de pandémie, mais écrit le document, la mondialisation néolibérale représente un risque pour la sécurité et la résilience des économies nationales.

La réponse stratégique, dit le texte, passerait dont par la réorganisation de l’économie mondiale de manière à favoriser la résilience des économies nationales. Il faudrait produire local, régional ou même Nord-Américain pour minimiser les risques de rupture de stock. Cela passera par une réindustrialisation permettant d’augmenter l’autonomie pour les biens stratégiques essentiels.

Il faudrait donc renforcer la capacité de production des secteurs stratégiques et cela passe par une présence plus proactive des gouvernements dans les secteurs stratégiques qui doivent assumer un leadership permettant l’encadrement des activités du secteur privé dans ces secteurs stratégiques.

Quels sont les secteurs stratégiques identifiés ? Ce sont le secteur pharmaceutique, le secteur des équipements médicaux et le secteur bioalimentaire.

Dans le secteur pharmaceutique, le document des centrales affirme que les gouvernements d’Ottawa et de Québec doivent soutenir les entreprises privées et, particulièrement les projets crédibles et investir des sommes importantes dans les entreprises concernées. Mais, les gouvernements ne doivent plus laisser les entreprises déterminer seules les priorités de recherche. Le gouvernement du Québec doit mettre sur pied un régime d’assurance-médicament entièrement publique en remplacement du système hybride qui existe au Québec. Dans le secteur des équipements médicaux, la même logique s’impose. Les gouvernements doivent prévoir de nouvelles mesures pour que les entreprises augmentent leur capacité de production afin de s’assurer que ce type de marchandises soient produites au pays en quantité suffisante par le privé ou par les sociétés d’État.

La perspective de nationaliser les pharmaceutiques n’est pas soulevée. La volonté politique des gouvernements d’aller à l’encontre des capitalistes du secteur n’est pas mise en doute. Le contrôle démocratique en ce qui a trait aux besoins en médicaments n’est même pas évoqué. La solidarité internationale pour répondre aux besoins des populations du monde aux prises avec la pandémie ne semble pas pertinente et n’est pas évoquée. C’est comme si la résilience nationale face à une pandémie mondiale pouvait être à la hauteur du défi posé par une telle crise sanitaire. Le capitalisme national bridé par des gouvernements des élites ayant en fin compris les bienfaits de la démondialisation semble l’horizon du document des centrales syndicales québécoises,

Le secteur bioalimentaire doit se donner comme objectif d’améliorer l’autosuffisance alimentaire. Les gouvernements doivent déclarer certaines entreprises agricoles comme essentielles pour faire face aux crises pandémiques et aux crises météorologiques et doivent prévoir des programmes pour soutenir ces industries. Les gouvernements doivent également s’assurer que les grands joueurs de la distribution s’approvisionnent auprès du secteur bioalimentaire québécois.

On ne soulève pas la nécessité du démantèlement de l’agrobusiness dans le domaine de la production et de la distribution qui impose une agro-industrie d’exportation centrée sur un minimum de denrées le plus souvent carnées (porc, bœuf, poulet), On ne soulève pas la question de l’interdiction des pesticides chimiques. On reste silencieux sur l’industrie de la viande basée sur l’élevage intensif et on ne se prononce pas sur la nécessité de diminuer l’alimentation carnée. C’est le projet d’une véritable transition vers une agriculture écologique libérée de la tutelle des monopoles de l’agrobusiness qui est esquivé. Mais surtout, on défend une orientation qui pose les perspectives de l’agriculture que dans une optique de résilience nationale, sans poser le problème d’une véritable coopération internationale alors que la famine frappera une partie de plus en plus importante de la population de la planète.

Il est certain qu’il faut remettre en question mondialisation capitaliste qui s’appuie sur division internationale guidée par la recherche de la surexploitation de la main-d’oeuvre du Sud, sur une gestion à flux tendu et le refus de tenir en compte les coûts économiques et écologiques du commerce lointain. La volonté de production de proximité ou de souveraineté alimentaire sont des préoccupations importantes. Mais les pays développés ne peuvent penser reconstruire leur en niant l’existence et le maintien de la misère au Sud. Si la démondialisation s’identifie à la préférence et à la résilience nationales, il sera impossible de faire face aux défis posés par la triple crise économique, écologique et sanitaire.

Il faudra une véritable altermondialisation pour assurer la sauvegarde des écosystèmes, la gestion et la répartition des ressources rares et le partage international des nouvelles technologies pour permettre de sortir du productivisme capitaliste et de la croissance à tout prix. Afin de répondre aux besoins de l’humanité, il faut porter les combats à l’échelle d’un monde où tous les humains pourront échapper à la logique du capital.

Comme l’écrit Maïka Sondarjee : « Si la crise du coronavirus (COVID-19) de 2020 démontre une chose, c’est la nécessité des réponses multilatérales aux crises globales. Seule une réponse coordonnée peut mitiger les effets de la pandémie et ce fut un exemple accéléré de gestion multilatérale d’une crise internationale. L’Occident ayant été plongé dans une décroissance accélérée majeure pour éviter des morts supplémentaires, la leçon à tirer est qu’il faudra opérer de la même manière pour gérer la crise climatique ou celle de la reproduction sociale. Les crises comme celle de la COVID-19 démontrent l’importance d’une position internationale solidaire qui doit s’incarner dans nos relations Nord-Sud. » [3]

Face à la catastrophe grandissante des ruptures radicales s’imposent.

Les émissions annuelles de CO2 ont augmenté de 60% depuis le sommet de la Terre de 1992, les événements climatiques extrêmes sont de plus en plus fréquents, la biodiversité s’effondre, les conditions de l’alimentation du genre humain sont menacées, les déplacements obligés de millions de personnes seront bientôt une réalité incontournable. On ne bâtira pas un refuge prospère à l’abri des frontières nationales. Il faut s’opposer pied à pied à la logique des forteresses assiégées qui tend à s’imposer dans les pays capitalistes avancés. Les problèmes sont mondiaux et ils ne pourront être résolus que dans le cadre d’une coopération et d’une planification internationales. Ils ne pourront se résoudre sans remettre en question de la domination des décideurs économiques et politiques actuels qui défendent le système capitaliste..

C’est cette situation que refuse le texte des centrales. La perspective de collaboration de classe est clairement affirmée : « En particulier, il nous faut retrouver un meilleur équilibre entre la stricte logique du marché et une économie où tous les partenaires socio-économiques mettent l’épaule à la roue pour faire les choses autrement, de manière plus démocratique, plus respectueuse de l’environnement et en ayant à cœur la protection du bien commun. [4]

Construire une alternative véritable en rupture avec la logique du capitalisme actuel

Il faut mettre de l’avant des revendications qui répondent aux besoins déjà ressentis par la majorité populaire et qui portent en elles la possibilité de rupture avec le système capitaliste lui-même.

• Réduire le temps de travail sans baisse des salaires pour créer des emplois et engager une véritable décroissance.
• En finir avec l’exploitation des énergies fossiles et planifier le passage aux énergies renouvelables ;
• Développer es services publics de santé gratuits en mettant fin à la privatisation et en accordant un contrôle aux travailleurs et travailleuses et aux usagers-ères sur le travail de soin fourni.
• Réinvestir en éducation et en finir avec les subventions au secteur privé.
• Réquisitionner des logements vides, créer de logements socialisés pour ne laisser personne à la rue comme on le voit présentement.
• Développer des transports en commun, diminuer l’usage de la voiture et assurer la gratuité des transports en commun gérés par un service public unifié.
• Refuser le gaspillage et exiger des produits réparables et recyclages.
• Arrêter la production de secteurs entiers, au premier rang desquels l’industrie d’armement, la publicité et l’industrie du luxe, nuisibles socialement et nocifs pour l’environnement.
• Développer une agriculture agroécologique qui lutte contre le réchauffement climatique et interdire des intrants chimiques (engrais, pesticides, herbicides, fongicides…) ;
• Reprendre en main, planifier, décider et contrôler démocratiquement l’économie par l’expropriation du secteur de l’énergie, de l’agrobusiness et de la finance…
• Inscrire ces revendications dans le cadre d’un combat internationaliste, car c’est uniquement au niveau planétaire que nous pourrons véritablement surmontée les défis poser par la triple crise écologique, économiquie et sanitaire.

Ce ne sont là que quelques pistes. Des plans de transition ont été élaborés au Québec et ils mettent de l’avant des propositions souvent très précises. Ils peuvent nous inspirer dans la mesure où ils serviront de base à la convergence des luttes les plus larges et les plus massives possible contre le Capital. C’est une tout autre optique que celle proposée dans le document des Centrales syndicales « Relancer et repenser le Québec, qui contient certains constats intéressants et certaines revendications importantes, mais dont l’orientation stratégique proposée ne permettra pas à la majorité populaire de faire face aux défis que nous sommes appelés à relever. Les débats d’orientation ne sont pas un luxe. Ils sont nécessaires pour éclairer l’avenir que nous voulons construire et éviter des impasses désastreuses. .


[1Voir le thème du document des centrales : Dialogue social et concertation au niveau national, régional et local : un incontournable, Relancer et repenser le Québec, pp. 4 et 5

[2FTQ, CSN, CSQ, CSD, Relancer et repenser le Québec, p. 15

[3Maïka Sondarjee, Perdre le sud, Éditions Écosociété, p.31

[4FTQ, CSN, CSQ et CSD, Relancer et repenser le Québec, juin 2020, page 44

Bernard Rioux

Militant socialiste depuis le début des années 70, il a été impliqué dans le processus d’unification de la gauche politique. Il a participé à la fondation du Parti de la démocratie socialiste et à celle de l’Union des Forces progressistes. Militant de Québec solidaire, il participe au collectif de Gauche socialiste où il a été longtemps responsable de son site, lagauche.com (maintenant la gauche.ca). Il est un membre fondateur de Presse-toi à gauche.

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