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Concessionnaires automobiles du Saguenay-Lac-Saint-Jean Un lock-out sauvage… très révélateur !

Publié le 23 mai 2013 par Félix Cauchy-Charest

Réunis en Conseil général à La Malbaie, les déléguées et délégués de la CSQ ont eu le privilège d’accueillir ce matin Georges Bouchard, président du Syndicat démocratique des employés de garages du Saguenay-Lac-Saint-Jean, affilié à la Centrale des syndicats démocratiques (CSD). Un syndicat dont les 450 membres et leur famille subissent un dur lock-out depuis le mois de février dernier, imposé par leurs employeurs, 25 concessionnaires automobiles de la région.

Des conflits de travail provoqués par des patrons

Après les lock-out sauvages vécus ces dernières années, notamment chez Quebecor et chez Rio Tinto Alcan à Alma, ce nouveau conflit de travail provoqué une fois de plus par des employeurs, et non pas par des employés, fait mentir les utopistes de la droite qui essaient de nous faire croire que les syndicats n’ont plus leur raison d’être en 2013.

À les entendre, la solidarité entre les travailleuses et les travailleurs pour défendre leurs droits et améliorer leurs conditions de travail serait devenue désuète.

Un monde qui n’a pas changé

La réalité est bien différente et les 450 employés des concessionnaires automobiles du Saguenay-Lac-Saint-Jean peuvent en témoigner. Chaque jour qui passe, depuis plus de trois mois, leur rappelle que le monde a bien peu changé.

Parlez-en à Georges Bouchard, parlez-en aux syndiqués du Journal de Montréal, du Journal de Québec, des Éditions du Réveil au Saguenay, parlez-en aux syndiqués de l’usine de Rio Tinto Alcan d’Alma, parlez-en aux employées et employés de Couche-Tard ou de Wal-Mart qui ont subi des fermetures parce que leur employeur refusait de reconnaître leur droit de se syndiquer.

Une nouvelle solidarité… patronale

Les syndicats sont loin d’avoir perdu leur raison d’être, bien au contraire. Nous assistons depuis quelques années à une offensive sans précédent des dirigeants d’entreprise pour affaiblir les organisations syndicales et imposer leurs volontés aux travailleuses et aux travailleurs. Si les syndiqués ne se tiennent pas debout, nous subirons de graves reculs de nos droits et de nos conditions de travail, qui auront d’importantes conséquences pour nous, pour nos enfants et pour nos petits-enfants.

Dans leur opération de lock-out visant à écraser leurs employés, les concessionnaires automobiles du Saguenay-Lac-Saint-Jean peuvent compter sur l’appui de 860 autres concessionnaires à travers le Québec, qui alimentent un fonds spécial en leur faveur. Comme quoi la solidarité est loin d’être passée de mode. La preuve : les patrons eux-mêmes récupèrent maintenant la solidarité à leur compte pour faire reculer les droits des syndiqués.

Le militantisme syndical comme protection contre le capitalisme sauvage

Le capitalisme sauvage est bel et bien de retour… et la seule façon qu’ont les travailleuses et les travailleurs d’y répondre est de revenir eux-mêmes à un syndicalisme plus militant que jamais.

Parlez-en aux employés de garages du Saguenay-Lac-Saint-Jean… et manifestez-leur votre solidarité.


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2 commentaires au sujet de « Concessionnaires automobiles du Saguenay-Lac-Saint-Jean Un lock-out sauvage… très révélateur ! »

Le 24 mai 2013 à 8 h 51 min, François Desjardins a dit :

Un gouvernement voulant faire un pays neuf, pourrait, tout comme dans le cas récent de l’agriculture, écrire une politique de l’oeuvre, et donc se concentrer sur les conditions de l’oeuvre, ce qui bien sûr touche une qualité de vie et impose un minimum d’hygiène mentale. Suis-je clair ? Une telle politique viserait non seulement le fait qu’il y ait travail ou non, mais aussi les conditions qui entourent le travail et son résultat : l’oeuvre. Balises donc imposées, entre autres, aux conditions de fermeture et de lock out inscrites dans une vision sociale. Mettez donc quelqu’un là-dessus.

Le capitalisme ne peut qu’être sauvage : devenant très socialiste quand il s’agit de gratter sur nos impôts pour recevoir des subventions, sa vraie nature revient au galop quand ils s’agit de gratifier sa SEULE vraie patrie : le profit.

Naïf peut-être, je crois qu’il a besoin de se faire « calmer le pompon » : ne vient-on pas de constater que les coupes sauvages n’ont pas aidé des pays en difficulté ?

Il n’est pas dans l’intérêt même pour un capitaliste pur de s’auto détruire, mais c’est un peu ce qui est en train de se produire : voyage à Détroit peut-être pour comprendre ça : ce ne sont pas les quartiers et les gratte-ciels désertés qui vont acheter des automobiles.

Etc.

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Le 24 mai 2013 à 10 h 31 min, Francois Laurier a dit :

Avec tout le respect :

« Après les lock-out sauvages »

 La CSD est un des syndicats les plus extrémistes dans l’automobile.

 Ils ont fait monter les coûts des techniciens à un point tel qu’ils ne sont plus compétitif avec les Canadian TIre , Magasins de pneus et autres indépendants

 La semaine de 4 jours est impossible à gérer, avec les contraintes d’ancienneté et des équipes. Les concessionnaires en général n’ont qu’un personnel minimum le vendredi, ce qui affecte énormément leur rentabilité

 Le salaire d’un tech A avec les avantages est près de $100,000. Alors svp, ne comparez pas cela avec WalMart

 La flexibilité requise pour gérer la formation des techniciens est absente. Il est impossible de faire former les plus jeunes, qui sont pourtant l’avenir de la profession, dans les programmes accélérés des manufacturiers. La formation est attibuée par ancienneté.

 Qui pensez-vous est le plus apte à suivre des cours demandant de la technologie sophistiquée et des connaissances poussées en électricité ?

 La productivité est aussi une grave lacune. Les griefs sont levés pour harcèlement quand les employés se font mesurer et évaluer.

 »Dans leur opération de lock-out visant à écraser leurs employés, les concessionnaires automobiles du Saguenay-Lac-Saint-Jean peuvent compter sur l’appui de 860 autres concessionnaires à travers le Québec, qui alimentent un fonds spécial en leur faveur »

Ceci est faux. Les syndicats sont indépendants. Ce n’est certainement pas la TCA qui va fournir pour la CSD. La vérité est que les finances de la CSD seront lourdement affectées par le conflit. D’autant plus que des négo s’en viennent à QUébec et que ce ne sera guère plus rigolo.

Rio-Tinto

J’ai rencontré un dirigeant du Brésil par hasard dans un Hôtel de Baie Comeau.

Ils peuvent produire ailleurs et le temps de mettre Alcan ç genoux est révolu. Le prix de l’aluminium a descendu et ils n’ont pas à regarnir les stocks. En bref, ils pouvaient faire face à la musique trés longtemps. Il est connu que les employés d’Alcan sont des privilégiés . La population a pas trop de sympathie pour eux.

Pour ce qui est des employés des média, internet, sur lequel je vous écris a changé la donne. Tout ceci se fait sans papiers. Selon un spécialiste que j’ai rencontré en machinerie d’usine de papier journal, il n’y aura plus d’imprimés dans 5 ans. Cette industrie agonise. Aucun syndicat ne pourra y changer quoi que ce soit.

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Louise Chabot

Présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) (depuis 2012)

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