Avec casseroles, tambours, sifflets et pancartes, les personnes participantes ont voulu envoyer un message clair au gouvernement : l’éducation n’est pas une dépense, mais un investissement essentiel pour l’avenir du Québec. Le mouvement exige un réinvestissement massif dans l’éducation publique, de la petite enfance à l’université.
Des compressions qui fragilisent le réseau
Malgré le recul partiel cet été du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, les compressions dans les réseaux de la petite enfance, des écoles publiques, des cégeps et des universités s’élèvent encore à plusieurs centaines de millions de dollars.
La rentrée dans les cégeps est également sombre, puisque la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, persiste et signe avec des compressions supplémentaires de 151 M$.
Résultat : des milliers de postes non comblés et des gels d’embauche, des services réduits aux élèves vulnérables, des rénovations reportées dans des bâtiments déjà vétustes, des activités parascolaires annulées, la disparition de budgets dédiés aux sorties culturelles ou aux activités sportives, etc.
Selon l’Institut de recherche et d’information socioéconomique (IRIS), si on se fie aux données réelles de 2024-2025, l’augmentation réelle du budget de l’Éducation n’est que de 0,7 % pour l’année 2025-2026. Bien loin des 4,4 % nécessaires pour couvrir les coûts de système. Il y aurait donc un manque à gagner de 862 M$ pour assurer les mêmes services qu’en 2024-2025.
« On vit une rentrée marquée par l’incertitude, l’improvisation et le manque de vision. Quand un tiers des élèves a des besoins particuliers et qu’on coupe justement dans les ressources qui leur sont essentielles, on parle d’abandon. On ne peut pas accepter ça comme société », a déclaré Geneviève Simon-Potvin, porte-parole d’Uni-es pour l’école.
Une mobilisation citoyenne en croissance
La manifestation d’aujourd’hui vient couronner une semaine d’actions locales à travers le Québec : messages de soutien devant les écoles, actions symboliques et créatives organisées par des parents et des élèves, manifestations devant les bureaux de circonscription des députées et députés, résolutions lors des assemblées générales annuelles des parents, motions d’appui de syndicats, etc.
« Ce rassemblement, c’est la preuve que la mobilisation fonctionne. Si le gouvernement a déjà reculé partiellement, c’est grâce à la pression citoyenne. Mais ce n’est pas suffisant. Nous voulons l’annulation complète des compressions, sans condition, ainsi qu’un plan clair de réinvestissement massif et durable en éducation publique », a affirmé Adam Pétrin, également porte-parole du mouvement.
Des rassemblements ailleurs au Québec
Le mouvement citoyen tiendra, en outre, deux rassemblements régionaux à Chicoutimi et à Gatineau, afin de permettre à un maximum de gens de montrer leur appui à un réinvestissement massif en éducation, de la petite enfance à l’université.
Les personnes manifestantes sont attendues à l’entrée de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) ainsi que devant les bureaux de la députée Suzanne Tremblay au 59 boulevard Saint-Joseph à Gatineau (secteur Hull).
Pour un Québec qui investit dans son avenir
Uni-es pour l’école réaffirme que l’éducation doit être traitée comme la priorité nationale qu’elle est. Les compressions et l’imprévisibilité budgétaires ne font qu’aggraver la pénurie de personnel, accentuer les inégalités et miner la capacité du système public de remplir sa mission.
« Chaque dollar coupé en éducation est une dette sociale que l’on fait porter aux générations futures. Nous avons besoin de courage politique, pas de demi‑mesures », a conclu Geneviève Simon-Potvin.
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