Édition du 23 avril 2024

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Élections fédérales 2015

Élections 2015 : Quel parti dit quoi sur le climat ?

Greenpeace Canada a consulté les principaux partis fédéraux sur leurs plate-formes électorales concernant les enjeux liés à l’environnement. Les résultats n’étonneront personne mais il est bon de se rappeler le positionnement de tous. (PTAG)

Tiré du site de Greenpeace Canada.

Ce que vous devez savoir

Conservateurs : Les Conservateurs sont très clairs à ce sujet : ils ne font même pas semblant de vouloir lutter ou adopter la moindre mesure contre les changements climatiques.

Libéraux : La position des Libéraux est paradoxale. Ils promettent de faire mieux que les Conservateurs aussi bien dans la lutte contre les changements climatiques que dans le développement de nouveaux projets de pipelines de sables bitumineux. Bien qu’ils proposent des initiatives environnementales prometteuses, les électeurs devront attendre après les élections pour savoir comment un gouvernement libéral compte en faire plus pour lutter contre les changements climatiques, ou comment il compte concilier entre l’expansion des sables bitumineux et le respect des limites imposées par la science. 

NPD : La plateforme du NPD reconnaît la nécessité d’agir rapidement pour protéger le climat et promet d’utiliser des instruments politiques, dont la tarification du carbone à l’échelle nationale et les investissements dans les infrastructures vertes, pour déclencher la transition vers une économie basée à 100% sur les énergies renouvelables. Leur proposition d’évaluer les projets sur la base des objectifs internationaux de réduction des gaz à effet de serre (GES) implique qu’aucun nouveau projet de pipelines de sables bitumineux ne devrait être approuvé.

Verts : La plateforme du parti Vert offre la vision la plus claire sur les moyens de réussir la transition vers un avenir fondé à 100% sur les énergies renouvelables et affiche une opposition maruqée contre l’expansion des sables bitumineux. La question reste de savoir comment le parti compte couvrir les frais des investissements proposés dans le secteur de l’énergie verte, étant donné qu’il s’est engagé à redonner aux contribuables la totalité des recettes générées grâce au prix sur le carbone – évaluées à plus de 25 milliards de dollars par an.

Bloc : Le Bloc québécois endosse l’objectif du gouvernement du Québec de réduire ses émissions de GES de 80 % à 95 % sous le niveau de 1990 d’ici l’an 2050. Il appuie aussi une approche qui subdivise une cible nationale de réduction des GES, province par province. Il promet de maintenir et d’améliorer le programme de remise pour l’achat de véhicules écoénergétiques. Veut accroitre le soutien financier aux énergies renouvelables et aux infrastructures écoénergétiques. Souhaite appuyer l’adoption à grande échelle de véhicules électriques et de législations favorisant la mise en marché de véhicules à émissions nulles.

Dans les détails :

Des milliers de Canadien(ne)s ont écrit aux leaders politiques pour leur demander quelle est leur position autour d’enjeux importants tels que l’énergie, le climat et la démocratie. Voici un aperçu de leurs positions :

OUI à une économie basée à 100% sur les énergies renouvelables

OUI au renforcement des lois environnementales et au respect des droits des Premières Nations

NON à l’expansion des sables bitumineux

NON aux forages dans l’Arctique

OUI à une économie basée à 100% sur les énergies renouvelables

Afin d’assurer une économie prospère qui préservera la qualité de l’air et des eaux du Canada, et accélérera notre transition vers une économie basée à 100% sur les énergies renouvelables d’ici l’an 2050.

Conservateurs : Se sont engagés dans le cadre du G7 à abandonner les combustibles fossiles d’ici l’an 2100. Environnement Canada affirme que les politiques actuelles ne permettront même pas au gouvernement conservateur de s’approcher de ses propres cibles en matière de réduction des GES d’ici l’an 2020. Les Conservateurs ont annoncé une cible de 14 % de réduction des GES au-dessous du niveau de 1990 (30 % au-dessous du niveau de 2005) d’ici l’an 2030, sans proposer de politiques nouvelles en vue d’atteindre cet objectif. Au pouvoir, ils ont éliminé les mesures incitatives en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.

Libéraux : Le Parti libéral ne propose aucune cible de réduction des GES, mais promet de fixer une cible après une consultation avec les provinces. Reconnaît la responsabilité du Canada qui doit contribuer aux efforts internationaux pour maintenir le niveau du réchauffement planétaire sous la barre des 2°C. Promet d’améliorer les mesures fiscales pour générer plus d’investissements dans les technologies vertes et le soutien à la recherche et au développement ainsi qu’à la production des technologies propres. Propose d’établir les bons d’obligations (investissements) verts du Canada pour appuyer les projets d’énergies renouvelables, à petite et à grande échelle. Promet la promotion, par le gouvernement fédéral, de l’utilisation des technologies vertes dans la production de l’énergie, les infrastructures et l’approvisionnement. Propose d’améliorer les normes d’efficacité énergétique pour le secteur commercial et pour les consommateurs. S’engage à soutenir les entreprises exportatrices de technologies vertes et à augmenter les investissements dans le transport collectif d’environ six milliards de dollars au cours des quatre prochaines années, et de près de 20 milliards sur 10 ans.

NPD : Souhaite réduire les émissions de GES de 34 % au-dessous du niveau de 1990 d’ici l’an 2025 à 2030. Promet d’introduire un système de bons d’obligations vertes comme un mécanisme de financement qui permettrait aux Canadien(ne)s d’investir jusqu’à 4,5 milliards de dollars dans les énergies renouvelables et les technologies vertes. Projette de dépenser 200 millions de dollars sur quatre ans pour augmenter l’efficacité énergétique des maisons et des appartements, et investir 150 millions de dollars sur quatre ans pour créer un fond municipal vert qui appuierait l’électrification des transports gouvernementaux et la mise en place de 150 bornes de recharge électrique sur les propriétés fédérales.

Verts : Le parti vert souhaite la quasi-élimination des combustibles fossiles au Canada d’ici 2050. Propose une réduction des émissions de GES de 26 % au-dessous du niveau de 1990 d’ici l’an 2025 et de 80% d’ici 2050. Promet de travailler avec les provinces pour accélérer le retrait des centrales au charbon au Canada, ainsi que l’arrêt de l’exportation du charbon. Promet de travailler avec le secteur des énergies renouvelables au Canada afin de propulser la construction d’infrastructures écoénergétiques et faire en sorte que la majorité de l’énergie au Canada soit produite par des technologies vertes. Projette d’établir une stratégie nationale pour le transport qui comprend de l’investissement dans les réseaux locaux de transport en commun et l’expansion des services ferroviaires voyageurs de VIA Rail. Promet de créer un Fond de capital-risque vert, financé par le gouvernement fédéral, venant en appui aux petites et aux moyennes entreprises écoresponsables.

Bloc : Le Bloc québécois endosse l’objectif du gouvernement du Québec de réduire ses émissions de GES de 80 % à 95 % sous le niveau de 1990 d’ici l’an 2050. Il appuie aussi une approche qui subdivise une cible nationale de réduction des GES, province par province. Appuie le programme de plafonnement et d’échange de droits d’émissions du Québec, et préconise l’expansion de celui-ci auprès de partenaires en Amérique du Nord. Promet d’éliminer les subventions de l’industrie pétrolière. Sur la question du transport collectif et de l’électrification, le Bloc propose un programme qui atteindrait 10 milliards $/année.

Imposer une taxe sur la pollution par le carbone et investir les recettes dans la transition vers les énergies renouvelables

Conservateurs : Fortement opposés à la tarification du carbone.

Libéraux : Le parti promet d’organiser en 2016 une réunion regroupant les provinces et territoires pour établir des cibles de réduction des émissions de GES à l’échelle nationale. Propose d’offrir un financement fédéral tout en permettant aux provinces de fixer leurs propres politiques qui pourraient ou non inclure la tarification du carbone. Promet de supprimer les subventions du secteur des combustibles fossiles afin de respecter l’engagement du Canada vis-à-vis du G20.

NPD : Le parti propose de créer un système de plafonnement et d’échange de droits d’émissions avec une valeur marchande sur les émissions de carbone ; les revenus de ce système seraient octroyés aux gouvernements provinciaux pour être réinvestis dans le secteur des technologies vertes. Les provinces ayant un régime de tarification du carbone équivalent ou meilleur que celui que le NPD proposera au niveau fédéral pourraient se retirer du système fédéral. Le NPD promet de rediriger 240 M$ en subvention des combustibles fossiles vers le secteur des technologies vertes.

Verts : Le parti vert souhaite établir la tarification du carbone par le moyen d’un système de commissions et de dividendes afin de réduire la consommation de combustibles fossiles et stimuler les investissements du secteur privé dans les technologies vertes, les énergies renouvelables et les emplois verts. Selon leur programme, le prix du carbone pourrait débuter à 50 $/tonne de dioxyde de carbone (CO2), puis augmenter à 200 $/tonne d’ici l’an 2030. La totalité des recettes générées par la tarification du carbone serait directement redistribuée aux citoyens sous la forme de dividendes. Le montant nécessaire pour financer les investissements proposés dans les infrastructures vertes proviendrait de l’élimination des subventions fiscales et des paradis fiscaux, et de l’introduction d’un impôt foncier et d’une taxe sur les transactions financières.

OUI au renforcement des lois environnementales et au respect des droits des Premières Nations

Renforcer les lois environnementales au Canada de manière ouverte et collaborative en se basant sur la science

Conservateurs : Le gouvernement conservateur a affaibli toutes les lois environnementales les plus importantes pour accélérer le développement des pipelines. Il a également réduit au silence les scientifiques et coupé les fonds de la recherche sur le climat.

Libéraux : Le Parti libéral promet de remplacer le processus d’évaluation environnementale de Harper par un nouveau processus plus exhaustif, efficace et équitable, permettant de renforcer la surveillance, d’assurer une prise de décisions fondée sur des données probantes et permettre au public d’y participer pleinement. Prévoit de moderniser et de rétablir la confiance dans l’Office national de l’énergie et de réviser le processus actuel d’évaluation environnementale au niveau fédéral pour y inclure l’analyse des répercussions en amont et les émissions de GES. Promet de veiller à ce que la Couronne exécute pleinement son devoir constitutionnel en consultant et en respectant les peuples autochtones en matière d’examens de projets et d’études d’impact. Propose de procéder à un examen complet des modifications de la Loi sur les pêches et de l’élimination de la Loi sur la protection des eaux navigables, adoptées par les conservateurs, et ce, dans le but de rétablir des mécanismes de protection délaissés, puis de les moderniser.

NPD : Le NPD promet de travailler avec les provinces, le secteur industriel, les peuples autochtones et autres communautés pour remanier et renforcer le processus d’évaluation environnementale du Canada. Ce processus devra être accessible, juste et transparent, tenir compte de l’impact climatique des projets, et respecter notre nouvelle obligation internationale de réduire les GES.

Verts : Promet de restaurer les dispositions pour la protection des habitats naturels conformément à la Loi sur les pêches et la Loi sur la protection des eaux navigables et revoir la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale. Promet d’implémenter une nouvelle législation pour assurer que toutes nouvelles lois et règlements soient fondés sur des données probantes et que celles-ci doivent être transparentes, rigoureuses, conformes à l’éthique scientifique, faciles d’accès, intelligibles et libres de toute ingérence politique. Promet de promulguer une législation sur l’accès public à la science afin de permettre aux scientifiques de discuter librement de leurs conclusions avec les médias et le grand public sans censure ni ingérence politique. Une telle législation obligerait également de rendre accessible toute recherche scientifique subventionnée par le gouvernement.

Bloc : Promet de réétablir le fonds pour la recherche sur le climat et d’introduire une loi permettant aux fonctionnaires publics de parler librement des recherches financées par le public. Appuie l’application du régime québécois d’évaluation environnementale sur tous les projets prévus dans la province. Promet de réformer l’Office national de l’énergie pour la rendre démocratique et crédible.

Respect des droits issus des traités

Conservateurs : le gouvernement conservateur ne reconnait pas le droit à un consentement libre, préalable et éclairé tel qu’il figure dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Libéraux : Le Parti libéral promet d’appliquer les recommandations de la Commission de vérité et de réconciliation, à commencer par la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

NPD : S’engage à travailler de concert avec les peuples autochtones sur la base de nation à nation, avec un cabinet ministériel dédié aux enjeux autochtones.

Verts : Promet de respecter l’esprit et l’objet des accords de revendications territoriales, ainsi que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Bloc : Le Bloc reconnaît les peuples autochtones comme des peuples distincts qui ont le droit de décisions sur les projets de développement dans leurs territoires. Il appuie les accords de “Nation à Nation” et reconnaît la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Abroger le projet de loi C-51, qui vise injustement les défenseurs de l’environnement et des intérêts autochtones

Conservateurs : Ils ont voté en faveur de cette loi dite antiterroriste.

Libéraux : Ils ont voté en faveur de la loi C-51, mais ont affirmé qu’ils la modifieraient s’ils parviennent à former un gouvernement.

NPD : Le parti a voté contre la loi C-51, et a affirmé qu’il le rejettera s’il forme le prochain gouvernement.

Verts : Le parti a voté contre la loi C-51, et a affirmé qu’il le rejettera s’il forme le prochain gouvernement.

Bloc : Le Bloc a voté contre la loi C-51 et présenterait un nouveau projet de loi qui clarifierait et limiterait les pouvoirs des agences de sécurité.

NON à l’expansion des sables bitumineux

Jusqu’à preuve du contraire, aucun nouveau projet de sables bitumineux et d’infrastructures connexes ne peut être autorisé car incompatible avec un plan de réduction rapide de la pollution par le carbone et la sauvegarde de la biodiversité, la protection de la santé humaine et le respect des droits issus de traités.

Conservateurs : Ardents défenseurs des sables bitumineux.

Libéraux : Le parti s’est dit en faveur de l’expansion des projets de sables bitumineux, mais souhaitent une plus grande protection environnementale. Il est opposé au projet de pipeline Gateway, mais en faveur du pipeline Keystone XL. Les Libéraux se disent en faveur des projets de pipelines Energie Est et Transmountain, mais affirment que les pétrolières devront faire valoir leurs projets.

NPD : Favorise le raffinage domestique du bitume. Le parti est opposé aux projets de pipelines Gateway et Keystone XL. Il affirme que les projets de pipelines Energie Est et Kinder Morgan ne pourront être approuvés sans un processus d’examen environnemental strict, qui comprend l’évaluation des GES en amont, dans le cadre d’un engagement national de réduction des GES.

Verts : Le Parti vert veut mettre fin à l’expansion des sables bitumineux. Il promet de protéger les emplois existants dans ce secteur et d’en créer de nouveaux en mettant à niveau et en raffinant la production courante, et en favorisant l’acquisition de nouvelles compétences chez les travailleurs licenciés ou qui désirent faire la transition vers des emplois stables à long terme. Le parti est opposé à toute nouvelle exportation de bitume brut.

Bloc : Opposé au projet de pipeline Energie Est et au transport ferroviaire de pétrole de Belledune. Revendique un droit au véto pour le Québec à l’égard du transport d’hydrocarbures et d’autres matières dangereuses sur son territoire.

NON aux forages dans l’Arctique

L’expansion des activités pétrolières dans l’écosystème fragile de l’Arctique est incompatible avec l’objectif de maintenir le réchauffement climatique en dessous de niveaux dangereux.

Conservateurs : En faveur des forages dans l’Arctique.

Libéraux : Aucune position publique.

NPD : Aucune position publique sur les forages dans l’Arctique, mais le Chef Thomas Mulcair s’est publiquement opposé aux détonations sismiques.

Verts : Clairement opposé au forage dans l’Arctique, l’un des projets les plus dangereux dans l’histoire de l’Humanité.

Bloc : Aucune position publique.

Keith Stewart

Blogueur pour le site de Greenpeace Canada.

Patrick Bonin

Blogueur pour Greenpeace Canada. Il est aussi responsable de la campagne énergie-climat pour l’organisme.

http://www.greenpeace.org/canada/fr/

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