photo Omar Haddadou
De Paris, Omar HADDADOU
Ah sacré virus, tu nous as mis dans un drôle de pétrin !
Fléchissement, mais pas essoufflement. Ce sont les termes que l’on pourrait valider à la lumière des différentes déclarations glanées, samedi 28 août, sur la Place Denfert-Rochereau 14 ème arrondissement parisien, point de ralliement de l’un des 3 cortèges autorisés de la manifestation anti Pass Sanitaire en direction de Montparnasse, sous la bannière Gilets Jaunes. Espace baigné d’un soleil dominical « vanghoguien ».
Au même moment, des voix se sont levées dans les grandes villes françaises, telles que Montpellier, Marseille, Strasbourg, Grenoble, Clermont-Ferrand, dénonçant le préalable « liberticide » du document officiel.
Au total, selon la source du Ministère de l’Intérieur, 14.500 manifestants (20.000, d’après les organisateurs) ont battu le pavé, ici à Paris, parmi les 160.000 à l’échelle nationale. Comparativement à la mobilisation précédente, on dénote un marquage de pas corrélé à l’approche de la rentrée scolaire et au grand retour des vacanciers hâlés (Bandes de veinards).
Dans un contexte de plus en plus tendu entre la rue et l’Exécutif, le Ministre de la Santé et de la Solidarité Olivier Véran avait averti que le Pass Sanitaire pourrait être prolongé au-delà du 15 novembre 2021. Levée de boucliers pacifique chez les anti Pass dont Sophie, le bout en train et tribun irréductible du rassemblement du groupe Gilets Jaunes qui, micro à la main, annonce la couleur comme le faisaient autrefois les militants traqués des Droits de l’Homme, sur une tribune de fortune : « C’est de la dictature sanitaire, tempête la jeune femme sous les applaudissements nourris, la galvanisant à forcer le trait. Eteignez vos télés ! Allumez vos cerveaux ! N’écoutes pas ce que vous racontent certains médias ! Rejoignez-nous ! », étoffant ses harangues par des saillies et slogans d’injonctions dignes d’un leader ne mâchant pas ses mots : « Vive la Liberté ! Au nom de notre intégrité, non au Pass Sanitaire, au dépistage. Nous ne sommes pas des cobayes. Non à la manipulation génétique, au naufrage cautionné par les partis politiques et les barons de l’industrie pharmaceutique ». La virulence prend toute sa place dans cette intervention appelant avec force au « rétablissement de la Liberté de choisir » en France, et tressant, dans la foulée et à hautes décibels, des lauriers au dispositif des forces de l’ordre qui, sans contredit, avaient fait preuve d’une grande discipline dans la canalisation de ce mouvement social, dénué de tout débordement et d’infiltration délétère : « Nous remercions, dira Sophie en désignant de sa main l’escorte des CRS sur les flancs du cortège, les policiers qui nous ont accompagnés ». Un compliment qui ne la dispose pas, séance tenante, à mettre de l’eau dans son vin quand il s’agit de rebondir sur la viabilité de la mobilisation et la lutte citoyenne, à l’orée de l’échéance présidentielle d’avril 2022. Puisqu’un rendez-vous d’une nouvelle démonstration de force revendicative, pour début septembre, est pris sous les ovations à tout rompre, des différentes organisations et des manifestants en marche, à l’issue de la dernière intervention de l’un des ténors du rassemblement triptyque parisien :
« A la rentrée, nous irons à l’Assemblée nationale manifester pacifiquement » prévient la militante à l’aura étendue.
O.H
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