Édition du 3 décembre 2024

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États-Unis

La chronique de Donald Cuccioletta

L’enjeu californien

Le 7 juin, la primaire de la Californie (547 délégués qui pèseront de tout leur poids à la convention démocrate en juillet) en jeu) sera cruciale pour déterminer le sort de Bernard Sanders et d’Hillary Clinton. Même si Mme Clinton est en avance au niveau des délégués déjà élus, la Californie pourrait faire la différence. Et c’est la même chose pour Sanders.

La Californie est l’état le plus populeux des États-Unis, et donc, cet État dispose de beaucoup de votes (55 représentants et 2 sénateurs) au Collège électoral. Gagner la Californie dans les primaires comporte un gros avantage, en termes de stratégie pour la présidentielle le 8 novembre. La Californie est peuplée de plusieurs communautés qui représentent bien la mosaïque des États-Unis. Des grandes communautés d’Afro-Américains, d’hispanophones, d’Asiatiques habitent le territoire. La Californie est aussi connue comme un état où l’électorat en majorité se positionne comme indépendant (ni démocrates et ni républicains). 

En réalité, une victoire en Californie donnerait un sérieux avantage lors de la convention. Pour Clinton, cela veut dire qu’elle peut oublier Bernie Sanders et se concentrer sur Donald Trump dès maintenant. Par contre, une victoire de Sanders, même si ceci ne lui donne pas la majorité nécessaire pour réclamer la nomination, l’amène en force à la convention où il pourrait exiger des concessions du Parti démocrate et même d’Hillary. Il aura l’attention des congressistes. Il pourra essayer de convaincre les 712 « super délégués » de voter pour lui en argumentant que cela serait antidémocratique si ces supers délégués faisaient pencher la balance vers Clinton dans le cas où elle aurait moins de délégués élus. Un autre enjeu est également ce qui arrivera après la convention dans le cas d’une victoire de Clinton. Plusieurs se demandent dans quel sens Bernie ira. On spécule sur une éventuelle candidature sous la bannière d’un troisième parti. Au Left Forum à New York il y a quelques semaines (c’est un gros rassemblement de la gauche états-unienne), on discutait beaucoup : est-ce qu’un troisième parti est une option faisable ?

L’élection de Californie peut déboucher sur plusieurs choses. Par exemple, dans le cas d’une belle performance, Sanders aura plus de poids pour influencer la plateforme électorale du Parti. Clinton et ses partisans vont devoir y penser deux fois avant de tout refuser. Ils savent que l’appui des indépendants sera déterminante lors de l’élection présidentielle et il faudra solliciter ces électeurs, notamment en Californie, à New York, au Colorado, en Pennsylvanie, qui sont des états importants dans le collège électoral.

À la fin, une victoire de Sanders aurait un effet symbolique bœuf. Cela serait un choc électrique pour le Parti républicain et la population générale, au point où cela pourrait faire basculer bien des choses.

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