Édition du 23 avril 2024

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Environnement

La MRC d’Arthabaska et le Québec (comme le reste du monde) méritent mieux que ça

.Cela fait près d’un an et demi que le projet de loi 106 menace des millions d’acres au Québec. En réponse à nos interrogations, on se demande si c’est la MRC d’Arthabaska ou la ville de Victoriaville qui défend ses intérêts.

Quand Victoriaville dit souhaiter soustraire « tout son territoire des activités d’exploitation, de production et de stockage des hydrocarbures », en quoi cette hypothétique préservation aide-t-elle le tiers du territoire de la MRC déjà « claimé » ? Êtes-vous prêts à sacrifier vos 9 municipalités où des permis d’exploitation gazière ont été accordés ?i

Nous n’avons toujours pas eu de réponses satisfaisantes concernant les claims détenus par Junex en Estrie, dans le Centre-du-Québec et dans la Chaudière-Appalaches, qui, bien qu’ils n’aient pas été renouvelés, peuvent l’être en un clic. Comme on peut le voir encore à ce jour sur leur site internet (en bas de page, sous « Appalaches »)ii, même si les minimes redevances n’ont pas été payées au gouvernement, c’est 1 781 370 acres, en grande partie agricoles, qui demeurent menacés, juste dans l’est du Québec ! Ce chiffre est à multiplier plusieurs fois si on considère toute la province.

Savez-vous qu’avec un seul puits d’exploration temporaire de gaz de schiste à Wotton, il a été constaté « une baisse soudaine de la nappe phréatique » ?iii Combien de citoyens et citoyennes de la MRC s’abreuvent à l’eau souterraine ? Faut-il rappeler les sommes considérables investies par les municipalités seulement pour l’eau ?

Est-ce que notre MRC d’Arthabaska va appuyer la demande de l’UPA faite fin 2017 pour que les claims accordés en territoire agricole soient retirés ?iv

Depuis le temps que l’UMQ et la FQM réclament, sans succès, un moratoire, y croyez-vous encore ? Avec le dépôt à l’automne dernier des 4 projets de règlements de la Loi sur les hydrocarbures, on constate que le gouvernement québécois se « garroche » encore plus dans les bras de l’industrie, en réduisant encore les distances permettant la fracturation hydraulique… 175 m d’un village, 275 m d’une école et même… sous notre lit car la loi 106 permettrait l’expropriation…

Vous savez que l’article 246 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme donne préséance aux forages. D’ailleurs, dans un communiqué du 26-10-2017, la FQM dénonce « un échec complet » du Livre vert de 2016.v

Nous ne pouvons détailler ici les risques avérés de la fracturation hydraulique, interdite dans plusieurs États car ce procédé peut être très rapidement désastreux, mais les références scientifiques abondent sur ce sujet.vi Déjà en mai 2014, cette nouvelle faisait l’actualité : « … les émanations de méthane - un gaz à effet de serre - sont de 100 à 1000 fois plus élevées que les estimations précédentes de l’Agence gouvernementale de protection environnementale des États-Unis (EPA). »vii

Un point important à considérer : si le gaz naturel extrait de façon conventionnelle peut apporter certains avantages dans la nécessaire transition énergétique, il en va autrement de celui qui est extrait du schiste car non seulement il détruit le milieu d’extraction mais il génère beaucoup de gaz à effet de serre climaticides.
Ces dérèglements coûtent déjà plusieurs milliards au Canada chaque année !

La MRC d’Arthabaska et le Québec (comme le reste du monde) méritent mieux que ça.
Merci de représenter vraiment les intérêts citoyens pour assurer un avenir à nos enfants, en demandant avec nous l’interdiction de la fracturation hydraulique.

Sylvie Berthaud,
porte-parole du Groupe Vigilance d’Ham, GROUVIDHAM

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