Édition du 17 juin 2025

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Syndicalisme

La démission de Jacques Létourneau

Le signataire de ce texte, qui est conseiller syndical de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), avait de la suite dans les idées en qualifiant le geste démissionnaire du président de la CSN Jacques Létourneau, en Costa Concordia ou à la poubelle de l’histoire. Rien de moins !

Je ne m’arrêterai pas à ces affirmations pour le moins imagées, car ce qui retient surtout mon attention, c’est de voir l’auteur s’exprimer comme s’il était un membre de la CSN et qu’il avait participé à l’élection du président de la centrale le 20 janvier dernier.

Eh bien non. L’auteur de ce texte est salarié de la CSN, et en tant que salarié, il se devait de demeurer discret sur l’annonce du président. Permettez-moi d’étoffer mon propos. Les salarié-es de la CSN n’ont pas droit de vote. Ce sont les membres en règle de la confédération qui donnent les mandats nécessaires à leurs syndicats afin que ceux-ci élisent leurs représentants au comité exécutif de la CSN.
Le rôle d’un conseiller ou d’une conseillère syndicale consiste à soutenir les syndicats à travers les différentes étapes de la vie de leur accréditation dont entre autres la syndicalisation, la négociation de la convention collective et l’appui à la mobilisation.
En signant son texte à titre de conseiller de la FSSS–CSN, l’auteur parle-t-il au nom de la fédération ou en son nom personnel ? Il y a ici un mélange des genres qui crée de la confusion.

Les conseillères et conseillers de la CSN ont un devoir de réserve en ce qui concerne le processus électoral des officiers de la confédération. Je vais aller plus loin. Il est exceptionnel, à la CSN, d’entendre ou de lire dans les médias traditionnels les commentaires d’un salarié-e sur tout ce qui touche la négociation d’une convention collective ou de toutes les luttes du mouvement. Ce sont les élu-es qui s’expriment sur ces sujets. Il en a toujours été ainsi à la CSN, c’est l’une de nos spécificités. Raison de plus, alors, pour mettre ce devoir de l’avant lorsqu’il s’agit d’une démission, aussi fracassante soit-elle.

Qu’on ne s’y trompe pas : c’est aux membres de la CSN qu’il revient d’approuver ou de condamner publiquement la conduite de leurs représentants.

Cela ne veut pas dire qu’il faut réfréner les opinions personnelles, mais celles-ci doivent être exprimées dans les bons forums. Dans le cas qui nous occupe, la place publique est assurément un mauvais choix.

Est-ce que Jacques Létourneau a pris la bonne décision en démissionnant à ce moment-ci de son mandat ? En demeurant en poste après l’annonce de sa démission ? Les élu-es de la CSN en jugeront et agiront au besoin. Cela dit, malgré tout le respect que j’ai pour les salarié-es du mouvement, une chose est sûre : ce n’est certainement pas à eux de le faire !

Pierre Prégent, salarié retraité de la CSN

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