Alors que plusieurs n’iront pas aux États-Unis pendant la semaine de relâche et cet été, Rodolphe Christin va plus loin : faut-il vraiment *partir *pour *être *en vacances ? Comment envisager le voyage dans un contexte de crise écologique et géopolitique ? Si la découverte de l’ailleurs peut encore avoir un sens, une nouvelle voie doit être tracée.
L’essai *Peut-on voyager encore ? - Réflexions pour se rapprocher du monde*, du sociologue Rodolphe Christin, paraîtra *en librairie le 26 février prochain.*
*À propos du livre*
Dégradant ce qu’elle prétend mettre en valeur, l’industrie touristique témoigne bien de l’ambiguïté de notre rapport au monde, entre manque et excès. En tant que production du capitalisme, elle impose sa logique partout où elle débarque, pesant ainsi sur l’aménagement du territoire, l’accès au logement et à l’eau, l’achalandage des routes et sentiers, le volume de déchets, le coût de la vie… Elle transforme l’ailleurs étranger en ici familier, l’exotisme en quotidien.
Dans un contexte de crises environnementales, géopolitiques et sociales, comment dès lors envisager le voyage, bien souvent réduit à une photo vite oubliée ? Notre responsabilité partagée de « sauver le monde » implique-t-elle de renoncer à sa rencontre ? Pourquoi valorise-t-on davantage le fait de *partir *en vacances plutôt que d’*être* en vacances ?
Que faire, ou plutôt, que vivre à la place du tourisme ?
Si l’on admet que la découverte de l’Autre et de l’ailleurs peut encore avoir un sens, une autre voie doit être tracée. C’est ce que propose Rodolphe Christin dans *Peut-on voyager encore ?*. Le sociologue, qui se fait ici philosophe, nous invite à penser les nouveaux chemins écosophiques à emprunter pour se rapprocher du monde, à commencer par celui de notre
quotidien. « Les voyages de demain seront des voyages de retour. », nous dit-il, avec l’ambition d’approcher ce qui est déjà proche, de parcourir, sentir et aimer des territoires que nous n’habitons peut-être pas complètement, après tout.
Ne faudrait-il pas en effet repenser notre rapport au travail et poser les bases d’une politique du temps libre radicalement renouvelée, plus soucieuse de nos milieux de vie ? En tant que rapport au monde à la fois poétique, pratique et écologique, l’écosophie, à défaut de nous promettre une croisière excitante en Antarctique pour assister à la fonte des derniers glaciers, pourrait bien nous offrir les clés d’une expérience personnelle et concrète de l’inconnu qui soit riche en émotions, en
sensations et en apprentissages, tout cela en harmonie avec le vivant.
*À propos de l’auteur*
Rodolphe Christin est sociologue et essayiste. Fréquemment sollicité sur les enjeux liés au tourisme et au voyage, il est l’auteur de *Le travail, et après ?* (avec Jean-Christophe Giuliani, Philippe Godard et Bernard Legros, 2017), *Manuel de l’antitourisme *(2017) et de* La** vraie vie est ici* (2020).
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