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Éducation

Projet de loi 86 sur la gouvernance des commissions scolaires - « Insuffisant et décevant » - Louise Chabot

QUÉBEC, le 4 déc. 2015 - « Nous sommes extrêmement déçus de constater qu’il n’y a rien, dans ce projet de loi, pour améliorer la réussite des élèves, pour stimuler l’engagement du personnel de l’éducation et pour définir la vision du gouvernement en éducation », s’est exprimée la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) réagissant ainsi au dépôt, par le ministre de l’Éducation, du projet de Loi modifiant l’organisation et la gouvernance des commissions scolaires en vue de rapprocher l’école des lieux de décision et d’assurer la présence des parents au sein de l’instance décisionnelle de la commission scolaire.

Insuffisant pour améliorer la réussite des élèves

Pour la présidente de la CSQ, il est extrêmement difficile de voir en quoi ce projet de loi améliorera de façon concrète la réussite de tous les élèves puisqu’il consiste essentiellement à brasser des structures : « Nos jeunes manquent cruellement de ressources pour les accompagner vers la réussite. Ce ne sont pas les dollars annoncés la semaine dernière ni ce projet de loi, qui répondront à ce besoin. »

Insuffisant pour stimuler l’engagement du personnel de l’éducation

Du point de vue du personnel de l’éducation, le projet de loi est extrêmement décevant puisqu’il n’apporte rien de concret et va même jusqu’à mettre de côté certaines catégories de personnel en excluant le personnel de soutien des lieux de décision, une mesure totalement inacceptable.

« Du côté des enseignants, le ministre a beau prétendre qu’ils sont des experts de la pédagogie, il faut beaucoup plus que ça pour valoriser la profession et attirer les meilleurs candidats, comme lui-même affirme vouloir le faire. C’est tout un paradoxe d’affirmer d’un côté que ce sont de grands spécialistes de la pédagogie alors que ce sont les conseils d’établissement qui voient leur pouvoir renforcé sur ces mêmes enjeux », affirme la présidente.

Insuffisant pour contrer les inégalités

La CSQ dénonce avec vigueur la plus grande décentralisation vers les écoles, car elle génère des inégalités autant entre les écoles qu’entre les groupes d’élèves. Celles-ci s’observent à travers l’accès inégal à certains services éducatifs comme l’aide aux devoirs, l’orthopédagogie, l’orthophonie ou des services de récupération. La décentralisation introduit également la possibilité, pour les écoles, de recourir à la sous-traitance pour certains services, dont des services professionnels et des services de soutien, ce qui entraine à coup sûr des inégalités de service.

« Nous sommes d’avis que si le ministre veut confier de nouveaux pouvoirs aux écoles, il faudra qu’il s’assure de donner aux acteurs scolaires les moyens et les conditions nécessaires pour les exercer pleinement. Dans le contexte actuel, avec les coupes que subit à répétition le réseau scolaire, je ne peux que m’inquiéter. Il ne faut pas se leurrer, sans le temps et les moyens nécessaires il sera difficile d’en faire plus », ajoute la présidente.

Insuffisant pour définir la vision du gouvernement en éducation

La CSQ présentera son analyse plus exhaustive du projet de loi dans le cadre des consultations en commission parlementaire prévues après les fêtes : « Nous constatons que ce projet de loi ne permet pas de définir la vision du gouvernement en éducation et nous profiterons des consultations pour lui exposer en quoi ce projet de loi ne tient pas la route », conclut Louise Chabot.

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