Amériques
Le tour du monde des résistances féministes s’est poursuivi le 19 septembre sous le thème de l’extractivisme et les ressources naturelles. Les panélistes étaient Aurora Valentina du Pérou et Alejandra Laprea du Venezuela.
Qu’est-ce que l’extractivisme ?
Tout d’abord l’animatrice a rappelé que l’extractivisme est un mode d’accumulation de richesse qui implique d’extraire des ressources et de les vendre sur les marchés (souvent internationaux). L’extractivisme va jusqu’à avoir recours au pillage et à la dépossession des peuples.
les luttes et résistances
Pour Alejandra Laprea, les luttes menées sont ancrées dans la résistance aux grandes multinationales qui saccagent les terres et les territoires et qui tentent de contrôler les richesses du Venezuela. Le Venezuela est un pays avec une grande quantité d’or et de pétrole, de minéraux rares pour la technologie, avec une biodiversité incroyable et beaucoup d’eau douce. Les ressources de ce pays, qui est une porte d’accès à l’Amérique du Sud, sont convoitées. Le blocus subit depuis 10 ans a affecté l’économie du Venezuela, ce qui a mené selon Alejandra Laprea à un retard important dans le développement du pays et à une dépendance aux dollars américains. Le peuple vénézuélien réclame un commerce libre. Il y a quelques années, le peuple vénézuélien a décidé de mener sa propre révolution pour que les richesses naturelles soient au service du peuple. Le peuple doit résister constamment pour s’assurer que les ressources naturelles, tout comme les systèmes de santé et d’éducation, demeurent au service de la population.
Aurora Valentina nous a expliqué être très impliquée dans les luttes aux côtés de deux communautés autochtones qui sont menacées par une minière canadienne. Dans ce projet, pour lequel la population n’a jamais été consultée, les eaux sont à risque d’être contaminées. C’est déjà arrivé par le passé, de l’arsenic a été détecté. Les conséquences importantes sur la santé et sur la pénurie d’eau sont bien réelles. Des démarches sont faites pour sensibiliser les dirigeant-e-s des communautés et pour fortifier ce mouvement. Des jeunes soulignent l’importance des emplois fournis par cette minière qui est considérée comme « une vache à lait ». Malheureusement, ce lait est contaminé, et contamine les eaux. Il y a eu plusieurs marches pour empêcher la minière de déployer ses machines. On tente de faire taire le mouvement de mobilisation, notamment en accusant les communautés mobilisées d’avoir volé des équipements. La lutte se poursuivra !
Alejandra Laprea dénonce que l’embargo imposé au Venezuela vise à contrôler les ressources du pays et les mettre entre les mains des multinationales. Les conséquences sont importantes : rationnement de l’eau et de l’électricité, manque d’accès aux vaccins de la COVID, confiscation de traitements pour les diabètes. Les impacts de ces restrictions sur les femmes sont importants. Le système capitaliste est en crise, et cette crise se fait sur le dos des femmes. Leur charge de travail augmente, elles doivent régler les problèmes d’eau, combler les lacunes du système hospitalier et elles ont moins de possibilités économiques. Les femmes s’organisent et créent des propositions pour une économie nouvelle, telle qu’un projet de coopératives pour la gestion des résidus solides, pour le recyclage du plastique, du carton et du verre afin de les convertir en nouveaux objets. Aussi des centaines de femmes s’organisent autour des écoles afin de fournir du matériel et de la nourriture en élevant des animaux. Elles se forment sur l’économie féministe afin de faire avancer des circuits de production et de consommation.
Pour Aurora Valentina, la lutte contre les violences vécues par les femmes et l’accompagnement des organisations leur venant en aide sont centraux. Les entreprises minières ont amené beaucoup de violence au Pérou : abandon par les maris partis travailler à la mine, manque de protection des femmes, manque de nourriture pour les enfants, maltraitance. Un autre problème rencontré est la pénurie alimentaire. Les femmes ne savent plus comment nourrir leur famille, il n’a a pas assez de production agricole.Au Pérou, si on se bat pour défendre son territoire, on se fait persécuter, menacer, insulter par la police et par les minières. Le gouvernement et la police défendent les minières, donc une minière canadienne, qui détruisent les territoires autochtones. Des gens ont été condamnés et ont dû fuir pour éviter la prison et les persécutions. Dans toutes les régions, les femmes sont mobilisées et actives. Il y a des femmes qui font des activités artisanales leur permettant de gagner leur vie. Il faut chercher des stratégies, il faut continuer de se battre, pour faire reculer les entreprises minières.
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