Édition du 6 mai 2025

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Asie/Proche-Orient

Syrie. Une nouvelle coalition. A sa tête Mouaz al-Khatib. Qui est-ce ?

Une activiste laïque originaire de Homs, un militant communiste chrétien, un ancien député entrepreneur pieux, un homme d’affaires damascène et un cheikh-ingénieur proche des révolutionnaires : la brochette de personnalités qui constituent la nouvelle direction de l’opposition syrienne est impressionnante. Ces visages de « la Coalition nationale syrienne des forces de l’opposition et de la révolution », dévoilés dimanche soir, le 11 novembre 2012, à Doha, au Qatar, ont une représentativité politique réelle en Syrie, du moins à Damas.

Tous sont en effet damascènes, y compris Souheir al-Atassi [1], même si la militante de la Syrian revolution general commission est originaire de Homs. Et tous ont un engagement politique concret qui leur a valu l’emprisonnement, à l’exception de Moustapha al-Sabbagh, hommes d’affaires, membre du Forum des affaires syriennes et qui devient le secrétaire général de la coalition.

A bien des égards, cette coalition nationale syrienne ressemble au Conseil national syrien (CNS) à ses débuts, c’est-à-dire une vaste coalition qui rallie l’ensemble des forces et courants de l’échiquier politique de la Syrie : formations politiques, personnalités indépendantes et forces révolutionnaires Selon le compromis arraché à Doha, le CNS dirigé désormais par Georges Sabra [2] du Parti démocratique du Peuple a obtenu 40% des sièges ; les représentants civils et révolutionnaires 25% [3] ; « les personnalités nationales » 35%.

Les figures nationales qui avaient fait dissidence à l’instar de Aytham al-Maleh ou encore l’avocat chrétien Walid al-Bounni sont rentrées au bercail, d’autres font leur entrée, tel le chrétien Michel Kilo. L’influence des Frères musulmans, tant décriée dans le CNS, y est moindre, numériquement et parce qu’ils auront à composer avec des personnalités et des forces moins conciliantes. L’ancien leader de la confrérie des Frères musulmans, l’Alépin Sadr Eddine Bayanouni, siège tout de même dans la coalition à titre de « personnalité nationale » et d’autres proches de la confrérie.

La surprise de Doha est surtout venue de l’élection à la tête de la nouvelle instance du cheikh Mouaz al-Khatib. Issu d’une famille religieuse prestigieuse, ce cheikh ingénieur, qui a officié à la mosquée des Omeyyades de Damas, est une figure clé de la mouvance islamique syrienne réformiste. À la différence de ses prédécesseurs, des universitaires exilés (Burhan Ghalioun et Abdel Basset Sida), c’est un homme de l’intérieur. Respecté des différents courants de l’opposition, y compris des laïques de toutes les communautés, il a aussi une proximité avec la nouvelle génération et le mouvement révolutionnaire qui pourrait se sentir lésé dans cette nouvelle formule politique.

Cette qualité d’homme de trait d’union est un atout essentiel pour conduire une coalition politique dont les décisions se prennent sur la base du consensus… Une gageure pour toute instance politique quelle qu’elle soit. Mais la légitimité du cheikh de Damas ne lui sera pas d’un grand secours si la communauté internationale et en particulier les « parrains de Doha » (le Qatar, la Turquie, l’Égypte, la Jordanie et la France) rechignent une nouvelle fois à attribuer à la coalition la reconnaissance politique officielle attendue et les ressources afférentes.

Spécialiste de la Syrie, maître de conférences à l’université d’Édimbourg, Thomas Pierret, qui a consacré sa thèse aux Oulémas sunnites syriens sous la dynastie Assad – il est l’auteur de Bass et Islam en Syrie (PUF, 2011) – nous dresse le portrait de Mouaz al-Khatib, religieux atypique au charisme indéniable.

Qui est le cheikh Mouaz al-Khatib ?

Thomas Pierret. Il s’est fait connaître au début des années 1990, comme prêcheur de la mosquée des Omeyyades à Damas alors qu’il avait 30 ans. C’est un héritage familial : les Khatib, comme leur nom l’indique, ont été prêcheurs à la mosquée des Omeyyades depuis 1870. Par ailleurs, le grand-père de Mouaz présidait le conseil municipal de Damas au moment du retrait des Ottomans. Il est donc issu d’une grande famille d’oulémas dont certains ont eu un rôle politique important. Son père était très respecté même s’il a été prêcheur à un moment difficile [après la répression du soulèvement des Frères musulmans début des années 1980], car il a toujours refusé de chanter les louanges de Hafez el-Assad.

Mouaz al-Khatib a aussi été lui-même très critique à l’égard du régime.

T.P. Oui, quand il a hérité de la chaire de la mosquée des Omeyyades, il a tenu des positions très audacieuses, ce qui lui a valu d’être remercié au bout de deux ans, en 1992. Il a continué à prêcher dans une mosquée du quartier bourgeois d’Arnous jusqu’en 1996, date à laquelle il a été interdit d’officier dans tout lieu de culte. Il a continué à enseigner dans des instituts de charia privés. Pendant dix-sept ans, il n’a plus eu le droit de prononcer le moindre sermon, mais il a ouvert un site web dont les éditoriaux mensuels étaient d’une rare virulence à l’encontre du régime. Dans l’un d’eux, il a écrit comment « les gouvernements révolutionnaires qui dirigent la nation arabe éternelle », en référence au régime ba’thiste, « ont dévoré la vie, la religion et même l’humanité dans l’âme des gens ». En 2007, au moment du plébiscite organisé pour renouveler le mandat de Bachar el-Assad, il a dénoncé le renouveau du culte de la personnalité du président. Le texte qu’il a publié à l’époque, « Le Roi nu et le tisserand habile », directement inspiré du conte d’Andersen Les Habits neufs de l’empereur, était d’une rare pertinence et en quelque sorte prémonitoire puisque ce sont des enfants (ceux de Deraa) qui, comme dans le conte, ont fini par s’écrier : « le Roi est nu ! »

Quelle est sa légitimité religieuse ?

T.P. C’est un religieux mais c’est une figure atypique. Il est d’ailleurs ingénieur en pétrochimie et a travaillé pour la compagnie de pétrole de l’État, à un poste d’expertise.

Il est un « cheikh », un prêcheur, par sa famille et ses fonctions passées à la mosquée des Omeyyades, il a donc de fait une légitimité religieuse. Il est membre fondateur de la Ligue des oulémas de Châm, une association créée cet été et réunissant les grands oulémas de Damas critiques du régime. Cependant, il n’est pas un ‘alim (spécialiste des sciences islamiques) au sens traditionnel du terme. Ses aînés parmi les oulémas le décrivent plutôt comme un da’iya, littéralement un « prédicateur », un terme appliqué aux personnes qui s’engagent moins dans l’étude des sciences islamiques à proprement parler que dans la défense de la religion par le discours et par l’action, éventuellement politique.

Outre ses écrits, al-Khatib dirigeait l’association al-Tamaddun al-Islami (la Civilisation islamique), fondée en 1932. Il a tenté de relancer sa revue, interdite en 1980, et de recréer en Syrie un débat islamique de nature réformiste, mais il en a été empêché par les agences sécuritaires.

Ce cheikh-ingénieur est aussi actif dans le domaine politique. Il est connu et respecté parmi les opposants, aussi bien religieux que laïques. Avant la révolution, il était proche de la frange islamo-conservatrice de l’opposition, c’est-à-dire de figures comme Haytham al-Maleh, Imad al-Din al-Rachid, Yasir al-Ayti ou encore Radwan Ziyadeh. Il a aussi travaillé avec des laïcs dans le cadre de la défense des droits de l’homme.

Vous écrivez aussi à propos de lui qu’il est pour la séparation de l’État et de la religion.

T.P. Il est en réalité pour la séparation de l’État de la religion (fasl al-dawla ‘an al-din), et non de la religion de l’État : il s’agit pour lui de mettre fin à ce que Franck Frégosi appelle le « gallicanisme musulman », c’est-à-dire supprimer la tutelle du pouvoir politique sur les institutions religieuses.

Cela n’en fait pas pour autant un laïque dans la mesure où il est favorable à ce que les lois s’inspirent de principes religieux. De son point de vue, cela n’est pas une atteinte à la séparation qu’il appelle de ses vœux, laquelle est institutionnelle plutôt que philosophique. Le modèle américain permet de comprendre cette approche : il y existe une séparation radicale entre institutions politiques et religieuses, sans que cela n’empêche les principes religieux d’infuser les institutions étatiques (prestation de serment sur la Bible dans les tribunaux, devise In God We Trust sur les billets de banque).

Quelles sont ses relations avec les Frères musulmans ?

T.P. Mouaz al-Khatib n’a jamais été membre des Frères musulmans, mais il entretient de bonnes relations avec la branche damascène du mouvement, celle de l’ancien dirigeant Issam al-Attar, qui vit en exil en Allemagne. Après la scission des années 1970, les Frères de Damas ont été marginalisés au profit de la branche nord du mouvement, ceux d’Alep et de Hama, reconnue par la direction de la confrérie en Égypte. Ils n’ont plus prétendu représenter les Frères musulmans et leur leadership en Allemagne s’est essentiellement préoccupé de réislamisation en Europe. Ils ont toutefois gardé des sympathisants en Syrie. L’avocat Aytham al-Maleh, lui-même très proche de Mouaz al-Khatib, peut être considéré comme l’un des principaux sympathisants de cette mouvance à l’intérieur du pays, jusqu’à son départ en 2011.

En quoi, Mouaz al-Khatib et le courant émergent du « réformisme politique » dont il est une des figures majeures, sont-ils des héritiers des Frères musulmans ?

T.P. À mon sens, ce courant n’est pas nouveau, c’est une continuation de l’action des Frères musulmans mais dans un contexte différent. « Réformisme politique » signifie que la priorité est celle de la transformation du système politique – par la réforme avant 2011, et par la révolution depuis lors. Cet agenda s’ancre dans la conviction qu’aucun changement n’est possible à l’ombre d’un régime dictatorial qui maintient la société dans un État d’arriération. Cette approche est distincte de celle des réformistes théologiques, qui aspirent à réformer la théologie musulmane et la charia pour les rendre compatibles avec la « modernité ».

La priorité de ce courant est la réforme du système politique sur un modèle libéral avec multipartisme, élections libres, libertés civiles et politiques, respect des droits de l’homme.

Avant la révolution, al-Khatib était parfois en contradiction sur ce point avec ses partenaires actuels de la Ligue des oulémas. Ceux-ci souhaitaient également de telles réformes (encore que dans une perspective généralement moins libérale), mais accordaient la priorité à des revendications portant sur l’islamisation de l’État plutôt que sur sa libéralisation.

On peut donc dire que c’est démocrate ?

T.P. Oui, c’est un démocrate mais avec un fort attachement aux normes et à l’identité islamique. C’est un islamiste authentiquement modéré qui a coopéré avec des opposants laïques de toutes confessions et s’est prononcé de manière claire et répétée contre le confessionnalisme. Par ailleurs, il s’est longtemps prononcé contre la lutte armée et n’a évolué que tardivement sur ce point.

Il bénéficie aussi d’une légitimité populaire ?

T.P. En dehors du monde religieux au sens strict, il est surtout connu auprès de la jeunesse éduquée pieuse essentiellement à Damas et dans une moindre mesure à Homs (le régionalisme est très fort en Syrie, si bien qu’il y est difficile d’acquérir une popularité à l’échelle nationale). Les réseaux d’al-Khatib s’étendent notamment aux banlieues de Damas où la classe moyenne qui n’a plus les moyens de vivre dans le centre côtoie les milieux populaires. C’est dans une de ces banlieues, Douma, qu’il a prononcé son premier discours public après le début de la révolution, à l’occasion d’une veillée funèbre organisée en l’honneur de manifestants tombés sous les balles de la police.

Quel a été son rôle dans la révolution ?

T.P. Il s’est manifesté dès le mois de mars, notamment en organisant des réunions avec des intellectuels laïques. À la fin du mois, il a signé avec eux une lettre ouverte dans le quotidien libanais al-Safir demandant des réformes à un moment où cela était encore possible, le pensaient-ils. Comme je l’ai déjà mentionné, il a aussi prononcé des oraisons funèbres en hommage aux victimes de la répression. Après avoir été arrêté à plusieurs reprises, il est resté longtemps silencieux tout en essayant de mettre en place des initiatives de dialogue entre le régime et l’opposition. L’attitude du régime l’a finalement convaincu de la vanité de telles initiatives. Craignant pour sa vie, il a quitté la Syrie en juin dernier.

La Syrie en révolution a-t-elle trouvé un leader qui lui ressemble ?

T.P. On ne peut pas dire de Mouaz al-Khatib, fils d’une prestigieuse famille damascène, qu’il ait le profil type du révolutionnaire syrien, plutôt modeste et provincial ou banlieusard. En réalité, sa qualité n’est pas tant d’être représentatif que de faire le pont entre différents univers : les hommes de religion et les activistes politiques, les opposants islamistes et laïcs, les anciens et les jeunes ou encore la majorité sunnite et les autres communautés.

Quelle influence peut-il avoir sur le terrain face aux dynamiques de radicalisation, de l’émergence de radicaux islamistes et des tensions confessionnelles ?

T.P. Il se situe dans un discours d’union nationale, explicitement anti-confessionnel. Dans ses interventions, il fait ainsi référence aux alaouites en tant que communauté opprimée par le régime. Néanmoins, il n’est pas sûr que ce discours d’apaisement suffise face à des peurs qui, à l’origine, n’étaient pas entièrement rationnelles (durant les premiers mois, les slogans dominants parmi les manifestants étaient « le peuple syrien est un ! » et « une seule main ! ») et qui se sont renforcées face à la polarisation confessionnelle bien réelle observée ultérieurement.

S’agissant de la radicalisation de l’opposition armée, la situation est encore plus problématique. Quels que soient les qualités de Mouaz al-Khatib et le respect dont il fait l’objet, la coalition qu’il dirige ne pourra pas imposer son autorité aux groupes armés en l’absence de ressources financières à redistribuer. Le rôle des États soutenant l’opposition syrienne sera donc essentiel. L’avenir nous dira si les Occidentaux, en particulier, prendront acte de la représentativité et de la cohérence du nouvel organe représentatif de l’opposition syrienne, ou s’ils continueront à invoquer divers prétextes pour justifier leur posture de retrait par rapport au conflit.


[1] Souheir Atassi, née à Damas en 1971 d’une famille politisée et originaire de Homs, activiste et opposante qui soutient la laïcité en Syrie. Elle est l’une des figures les plus populaires de la révolution syrienne (85’000 personnes qui suivent sa page Facebook). Avec l’arrivée de Bachar el-Assad au pouvoir et ses promesses de réforme, elle a animé un Forum de discussion pour le dialogue démocratique. Avec l’arrêt du « printemps de Damas » en été 2001, le Forum fut fermé et ses animateurs furent arrêtés, dont Souheir Atassi. Elle a recommencé à animer le Forum sur Facebook en 2009. Avec le début de la révolution, elle a participé à la manifestation pacifique devant le Palais de la Justice pour réclamer la libération des détenus d’opinion… Elle s’est fait arrêter avec une trentaine de personnes dont 10 femmes. Après sa libération, elle a continué ses activités en vivant en clandestinité. Elle témoignait sur les chaînes arabes de ce qui se passait en Syrie. Elle recevait des menaces de mort pendant toute cette période qui a suivi sa détention. Elle a quitté la Syrie fin 2011 à la demande de l’Organisation générale de la Révolution syrienne, dont elle était membre, pour diffuser la voix de la rue syrienne à la communauté internationale. Elle a participé à la réunion de l’opposition syrienne à Doha en tant que représentante de cette organisation. (Rédaction A l’Encontre)

[2] Georges Sabra, qui a été élu président du Conseil national syrien (CNS), le 9 novembre 2012, est né le 11 juillet 1947 à Qatana, une petite ville de garnison située au sud-ouest de la capitale syrienne, dans le gouvernorat de Damas campagne. Diplômé de l’Institut de formation des maîtres en 1967, il exerce dans diverses écoles de Damas et de Damas campagne. Titulaire d’une licence de géographie de l’Université de Damas (1971) et d’un diplôme d’enseignement à distance de l’Université d’Indiana (1978), il travaille durant une dizaine d’années (1970-1980) à la mise au point de programmes éducatifs télévisés, dont il est l’un des pionniers en Syrie. Il a rédigé nombre d’articles et d’études dans son domaine de spécialité, mais également des récits et des contes pour enfants. Il adhère au Parti communiste syrien en 1970. Lorsque celui-ci se scinde en deux, en 1973, sous l’impulsion de Riyad Turk qui refuse à la fois la soumission de Khaled Bakdach aux directives de Moscou et l’instrumentalisation des communistes par Hafez el-Assad au sein du Front national progressiste, il le suit. Il milite alors au Parti communiste/Bureau politique (PC/BP), également désigné en Syrie sous le nom de Parti communiste/Riyad Turk.

En 1980, suite aux campagnes d’arrestations dont un grand nombre de ses camarades sont victimes, à commencer par Riyad Turk… qui passera près de 18 ans en cellule d’isolement sans être jamais jugé, il assume des responsabilités croissantes à la direction de son parti. Lui-même est l’objet de poursuites en 1984, ce qui le contraint à se réfugier dans la clandestinité durant 3 ans. Mais, alors qu’il avait été élu, en 1985, au Comité central du PC/BP, il est finalement découvert et arrêté, en 1987. Condamné à 8 ans de détention par la Haute Cour de Sûreté de l’Etat, il purge sa peine à la prison de Sadnaya. Il est remis en liberté en 1995.

En 2000, il est désigné par son parti pour le représenter au sein du Rassemblement national démocratique, dont il est promu membre de la direction. Lors du 6ème congrès, tenu en 2005 par le PC/BP, qui procède à cette occasion au changement de son nom pour s’intituler Parti démocratique du Peuple, il est élu à son Comité central et à son Secrétariat central. A ce titre, il contribue aux travaux préliminaires de la Déclaration de Damas pour le Changement national démocratique. Plateforme réunissant les partis et les personnalités d’opposition favorables à une ouverture contrôlée, progressive et pacifique de la vie politique en Syrie, la Déclaration est rendue publique le 16 octobre 2005. Georges Sabra fait partie de son secrétariat provisoire.

Riyad Seif – qui est aussi à la direction de la nouvelle coalition, dont les premiers éléments sont mis en place à Doha – a été libéré de prison en 2006 après 5 ans de détention pour son activité durant le « Printemps de Damas ». En décembre 2007, il préside le secrétariat général de la Déclaration de Damas aux côtés entre autres de Geroges Sabra.

Quant à Georges Sabra, dans les 6 premiers mois de la révolution en Syrie, il est l’un des meneurs dans sa ville de Qatana. Il est arrêté à deux reprises : du 10 avril au 10 mai et du 20 juillet au 20 septembre. Menacé dans sa vie et craignant pour celle des membres de sa famille, il est contraint de quitter la Syrie au printemps 2012. Il rejoint Paris et adhère aussitôt au Conseil national syrien (CNS), où il est l’une des voix de la Déclaration de Damas. Il déclare le 12 novembre 2012, propos rapporté par le quotidien Libération du 13 novembre : « Nous n’avons pas seulement besoin de pain et d’argent, nous avons besoin d’armes pour nous défendre » (Rédaction A l’Encontre, source Blog du quotidien Le Monde : Un œil sur la Syrie.)

[3] Les Comités locaux de Coordination, qui avaient annoncé, le 9 novembre, qu’ils se retiraient du CNS, font partie de la Coalition. Ils y sont représentés par l’avocat et journaliste Omar Edelbi, internationalement connu pour ses nombreuses interventions sur des chaînes de télévisions étrangères. (Rédaction A l’Encontre ; source Blog du quotidien Le Monde : Un œil sur la Syrie.)


* Cet entretien a été publié sur le site Médiapart. Caroline Donati est l’auteur de L’exception syrienne : entre modernisation et résistance, La Découverte 2009, réédité en 2011.

Thomas Pierret

Spécialiste de la Syrie, maître de conférences à l’université d’Édimbourg, Thomas Pierret, qui a consacré sa thèse aux Oulémas sunnites syriens sous la dynastie Assad – il est l’auteur de Bass et Islam en Syrie (PUF, 2011).

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