Édition du 30 avril 2024

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Le mouvement des femmes dans le monde

8M au Chili : La coordinatrice féministe classiste appelle à une journée de protestation dans tous les territoires

Notre appel est de lutter l’indépendance de classe, de nous organiser dans tous les territoires, d’avancer dans la combativité, de construire des organisations féministes et populaires qui répondent aux besoins réels et immédiats de notre classe.

29 février 2024 | tiré de Rébellion

Ce 8 mars, nous appelons à la tenue de journées de protestation dans tous les territoires contre ce système politique et économique qui continue de rendre nos vies précaires, contre cette démocratie qui continue de sentir la dictature et la guerre ; et contre le régime patriarcal qui continue de perpétuer la violence contre nos corps, nos vies et nos communautés.

Camarades, nous sommes dans un moment politique de grande incertitude. Alors que les hommes d’affaires et les partis tentent de parvenir à un accord pour gérer la crise actuelle que nous traversons, en ne protégeant que leurs intérêts ; tandis que les féministes libérales tentent de continuer à institutionnaliser nos luttes ou de les réduire à quelques droits ; Nous avons au fond l’énorme tâche de nous retrouver et de nous retisser pour affronter ensemble ce régime de mort. C’est pourquoi, ce 8 mars, nous appelons à la désobéissance et à la rébellion, à descendre dans la rue et à déployer de manière créative différentes méthodes de lutte qui améliorent la vie des peuples et de leurs communautés, des femmes, des dissidents, des enfants et de toute la classe ouvrière.

La Journée internationale de la femme travailleuse nous oblige à regarder les conditions actuelles que nous vivons, où nous sommes toujours maintenues en esclavage dans un travail salarié avec des conditions de travail de plus en plus précaires, des salaires misérables et sans parler des garanties sociales minimales qui nous permettent de protéger notre sécurité, notre santé et notre éducation. Alors que dans le secteur privé, dans des millions de foyers, nous continuons d’être victimes d’exploitation dans le cadre du travail domestique et des soins, souvent dans des conditions de violence physique, sexuelle et économique. En tant que femmes et dissidentes, nous continuons à prendre soin du peuple, nous continuons à développer des tâches fondamentales pour que tout l’appareil productif soit possible, et il est temps d’élaborer des stratégies qui peuvent mettre fin à ces abus, confronter les patrons et proposer des alternatives pour politiser les soins et socialiser le travail domestique.

Nous dénonçons l’inefficacité de l’État en matière de protection des femmes et des dissidents, pour nous ils continuent d’être un élément perpétuel et complice de la violence qui nous harcèle, nous viole, nous tue et nous emprisonne chaque jour, ainsi que les médias, l’éducation sexiste et coloniale et les appareils répressifs. En tant que féministes autonomes et classistes, nous ne croyons qu’au pouvoir de notre organisation pour faire face à cette vague de violence, de féminicides et de crimes haineux contre la population LGTBQ+. L’État ne s’occupe pas de nous, nos camarades prennent soin de nous, et c’est pourquoi il est urgent d’élever la légitime défense. Que l’amour profond pour notre classe, pour nos filles/fils, nos mères et nos grands-mères nous pousse à descendre dans la rue et à lutter pour une vie digne, qui nous permette de nous épanouir pleinement.

L’histoire nous a montré que la seule façon d’avancer vers la conquête de notre émancipation est la lutte organisée et autonome. Nous ne sommes pas dupes des fausses histoires des puissants qui, alliés aux féministes libérales, cherchent à apaiser notre lutte, à nous rendre léthargiques avec des promesses de lois qui n’arrivent pas et si elles arrivent, ce ne sont que des patchs très éloignés des changements structurels dont nous avons besoin. Nous ne faisons pas confiance à l’État ni aux gouvernements en place, et encore moins à leur démocratie, qui, lors des honneurs qu’ils ont rendus à l’assassin de Piñera, nous a montré très clairement que la torture, les mutilations, la violence politique et sexuelle sont une partie fondamentale de ce régime. Boric et ses marionnettes serviles au pouvoir, avec leurs discours froids, maintiennent et aiguisent les lois répressives, criminalisant les protestations légitimes, emprisonnant et assassinant ceux d’entre nous qui décident de se soulever et de se rebeller contre ce système. À bas la loi anti-OPA, à bas la loi sur la gâchette !

Nous sommes solidaires des peuples d’Amérique latine et du monde qui se rebellent aujourd’hui contre la domination capitaliste, le colonialisme et l’impérialisme. Nous soulignons la lutte des peuples frères de Palestine, d’Argentine, d’Équateur, du Pérou, du Salvador, de Bolivie, qui vivent aujourd’hui les conséquences désastreuses de la cupidité et de la cruauté de ce système capitaliste, patriarcal et colonial.

Notre appel est de lutter pour notre indépendance de classe, de nous organiser dans tous les territoires, d’avancer dans la combativité, de construire des organisations féministes et populaires qui répondent aux besoins réels et immédiats de notre classe. Avançons dans l’articulation et l’union de nos luttes, dans la construction de l’autonomie populaire, pour continuer à construire des assemblées, des cordons d’économie solidaire, des réseaux d’approvisionnement, de communication et d’éducation populaire et féministe, pour continuer à lutter pour l’habitat et un logement décent, pour continuer à dénoncer le vol des AFP et à lutter pour la sécurité sociale ; continuer à défendre la terre contre l’exploitation forestière et l’extractivisme ; de continuer à construire et à lutter pour la production et la reproduction d’une vie digne pour nos peuples.

  • Que ce 8 mars soit celui de la lutte, pour soulever la protestation populaire dans tous les territoires !
  • Face à sa démocratie corrompue, meurtrière et libérale ; Ce 8 mars, organisation, unité et lutte populaire !
  • Face à la crise capitaliste, patriarcale et coloniale ; résistance féministe, ouvrière et populaire !
  • Si vous n’avez pas les moyens d’acheter du pain, vous qui travaillez, vous vous battrez !
  • S’ils s’obstinent à nous tuer, le moyen est de se rebeller !
  • Contre la double exploitation, comme la rébellion !
  • Liberté aux prisonniers politiques mapuches, à la révolte et aux subversifs ! Démilitarisation des Wallmapu maintenant !
  • Liberté immédiate pour les enfants de Katty Hurtado et Nabila Rifo !
  • Nous nous défendrions aussi !

Coordonnatrice féministe classiste

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