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« Force impériale » contre la liberté et la démocratie avec le soutien des différents partis communistes à travers le monde. L’idée même de solidarité internationale était fortement écorchée par ce mépris de la démocratie et de l’autodétermination des populations. Le campisme, les chars comme quelques années plus tard le mur de la honte contribuèrent à briser l’espoir d’un avenir commun.
Le nouveau pouvoir en Égypte nationalise la société qui exploite le canal de Suez. Les forces armées de la Grande-Bretagne, de la France et d’Israël (il n’y avait pas alors de ministres d’extrême droite comme aujourd’hui) interviennent militairement contre Égypte.
« Force impériale » et affiliés contre le droit des peuples à décider par et pour eux-mêmes. En intervenant au côté de puissances coloniales, le gouvernement israélien, comme il le fera plus tard en défendant l’apartheid en Afrique du Sud, affiche clairement son orientation.
Dans un cas comme dans l’autre, des États étrangers interviennent contre le droit d’un peuple. Hier comme aujourd’hui, certain·es préfèrent choisir de soutenir un « camp » plutôt que le droit inaliénable des peuples…
Un tel choix ne relève ni du réalisme, ni de simples choix « idéologiques ». Un pareil choix sape les solidarités humaines et toute légitimité politique. Il contribue à fermer les voies de l’émancipation possible de toutes et tous.
Si certain·es ne veulent toujours pas soutenir les populations ukrainiennes et leur résistance contre l’invasion armée de la Fédération de Russie, toujours pas soutenir les refuzniks et les réfractaires en Russie et au Bélarus, les autres ne veulent pas stopper immédiatement l’intervention de l’État d’Israël à Gaza malgré la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza (CIJ). Massacres et violences sexuelles, probables crimes de guerre, possibles crimes contre l’humanité (crimes relevant de la Cour pénale internationale – CPI). Nul·le ne devrait se taire quels qu’en soient les auteurs et les complices : colons israéliens, hiérarchie militaire et membres du gouvernement israélien, membres des bandes armées du Hamas ou autres, industriels et gouvernements livreur d’armes.
- Impérialisme et colonialisme, quels sens ont eu ces mots, comment analyser la domination d’un État sur un autre État ou sur des populations assujetties ?
- Faisons un détour par l’histoire de l’Irlande, de sa colonisation par l’Angleterre. Quels sont les effets produits sur les populations colonisées comme sur les populations du pays colonisateur ?
- Mais qu’en est-il aux marches des empires, par exemple de l’empire tsariste, de l’URSS après la révolution d’octobre puis la dictature stalinienne, de la Fédération de Russie au capitalisme autoritaire ?
Il faudrait aussi revenir sur les pays à décoloniser (liste des territoires non autonomes selon l’ONU), dont par exemple la Nouvelle-Calédonie/Kanaky et Mayotte (séparée des Comores en violation du droit international, un peu comme la Crimée par Vladimir Poutine). Parler de colonisation, de décolonisation, implique aussi de parler de son propre pays… et de débattre de la polysémie des mots et des notions employées par les un·es et les autres…
Aujourd’hui, si le capitalisme domine sous diverses formes tous les continents de la planète, les contradictions ne cessent de s’accumuler. Les regroupements des États par pôles « les collaborations contradictoires et conflictuelles » entre eux, l’importance prise par les grandes entreprises multinationales, l’allongement et la complexification des chaînes de production de la valeur, le rôle désormais politique et déterminant des GAFAM participent ensemble à la montée des conflits, à la marche à l’armement sinon à la guerre.
Il y a, aujourd’hui encore, beaucoup d’illusions réelles ou entretenues sur les modalités de construction et de fonctionnement politique des BRICS+. Le peu de place (un euphémisme) accordée à la démocratie politique et sociale ou à l’autodétermination des peuples en est une, la référence aux « pays non alignés » en est une autre. Sous couvert d’indépendance, de rupture avec l’« impérialisme dominant » se crée sous nos yeux un collectif de dictatures plus ou moins maquillées. Laissons l’illibéralisme aux illettré·es. Ce nouvel alignement doit être étudié précisément.
Il n’est pas non plus inutile de rafraîchir nos mémoires avec des débats plus anciens portés par exemple par Otto Bauer ou Rosa Luxemburg…
Restent des apories dans les projets résolument internationalistes et démocratiques. Penser une construction d’éléments de droit international, définir la défense des droits des êtres humains comme cadre général, imaginer une souveraineté populaire non réductible aux États sont des défis qu’il convient aussi de relever.
Enfin, si, comme indiqué depuis le numéro 0, « Cette revue en devenir n’a pas (encore) de comité de rédaction », au-delà de discussions collectives dans divers réseaux, il fallait en assumer les premiers numéros. Ce que nous avons fait à trois, Didier Epsztajn, Michel Lanson et Patrick Silberstein. Trois, ce n’est pas beaucoup… et c’est peu divers.
Il faut donc avancer pour répondre à toutes celles et à tout ceux qui nous ont fait part de leur intérêt pour notre démarche.
Avancer, c’est offrir la possibilité aux lecteurs et aux lectrices et aux futur·es collaborateurs et collaboratrices de se rencontrer et d’échanger sur les positions qui ont fait accord, en particulier sur l’Appel pour une gauche démocratique et internationaliste.
Les 25 et 26 mai, au Maltais rouge, Adresses avec Left Renewall organise des Rencontres internationalistes avec des « ateliers » sur Israël/Palestine, urgences démocratiques, colonialisme et antisémitisme et la guerre en Ukraine, résistance d’un peuple à l’impérialisme russe et potentialisation de la lutte de classe en temps de guerre.
Un débat sur l’avenir de la revue Adresses conclura les travaux de ces deux jours.
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