Édition du 10 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Frais de scolarité

Appel des étudiants et étudiantes à l'action collective !

Nous nous devons d’agir sur le monde tel que nous voulons le voir devenir. Par conséquent, je vous invite tous et toutes à ne pas payer vos droits de scolarité si vous voulez que le monde de demain soit un monde où tous ont accès à une éducation gratuite et de qualité. J’espère ici faire voir la pertinence et l’efficacité d’un tel moyen de pression collectif à ceux qui se sentent déjà interpellés par ce message.

D’abord, refuser la tarification de l’éducation. C’est déjà démontrer que le savoir n’est pas un bien marchand, mais un bien public qu’on ne peut vous confisquer. Allez assister à vos cours gratuitement, faites-vous dire que vous avez « volé » l’université et le gouvernement et que vous devez lui restituer ce qui lui appartient. Impossible, du moins jusqu’à ce qu’ils inventent une machine à formateur les cerveaux.

Ensuite, si vous refusez de payer et continuez d’assister à vos cours, comment un gouvernement réussira-t-il à empêcher les étudiants de la grande province de Québec à simplement continuer la routine qui les mène tous les matins à l’Université ?

Enfin, le déni de l’existence des frais de scolarité par les étudiants mènera possiblement à une des deux situations suivantes :
Nous nous rendrons compte que l’argent supposé provenir des frais de scolarité ne représentant que 12% du revenu des universités n’est pas nécessaire à leur bon fonctionnement ;
Les principaux et recteurs des universités, devant le constat imminent de la banqueroute du réseau universitaire québécois et devant le péril des salaires qu’ils se versent, changeront leur fusil d’épaule et réclameront du gouvernement une augmentation du financement public en éducation pour pallier au refus des étudiants d’assumer la responsabilité de l’État.

À tous les coups, un tel moyen de pression appliqué de façon solidaire par l’ensemble des étudiants du Québec permettra de faire reculer le gouvernement sur les hausses de 1625$ annoncées dans le dernier budget sans compromettre leur éducation dans le court terme. Les étudiants complèteront leur session au lieu de payer de leur temps à manifester pour défendre leurs droits. C’est une action que tous peuvent facilement accomplir considérant qu’elle ne demande pas de mobiliser les gens au sens strict du terme, mais ne demande qu’à rompre l’habitude que tous n’ont pas d’aller payer leurs droits de scolarité la date venue. En ce sens, c’est une action de contestation qui a un réel pouvoir politique et dont l’efficacité est non-négligeable.

Ceci est un appel à l’action collective, pas une discussion sur la légitimité des hausses imposées par le gouvernement. Vous pouvez trouver légitime de demander aux étudiants de payer davantage pour avoir accès à l’éducation. Néanmoins, vous ne pouvez nier qu’il est contre l’intérêt individuel et immédiat de chaque étudiant de payer pour une éducation alors qu’il pourrait, pendant une, deux, voire trois sessions, assister à ses cours de la même façon qu’auparavant, ne pas déranger sa routine sans débourser un sous.

Je ne tente ici de convertir personne qui ne soit déjà convaincu. J’en ai déjà trop fait. Je retourne à mes affaires et vous aux vôtres. Peut-être nous croiserons-nous dans un cours, les poches un peu moins vides qu’à l’habitude.

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