9 janvier 2024 | tiré du site de Greenpeace Canada
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« Il est terrifiant que les entreprises de combustibles fossiles influencent la recherche académique sur l’efficacité énergétique et l’atténuation des changements climatiques. Alors que la science nous dit que nous devons nous éloigner rapidement des combustibles fossiles, elles détournent les esprits les plus brillants vers la recherche sur les moyens d’augmenter l’extraction du pétrole et du gaz », a déclaré Nola Poirier, chercheuse principale et rédactrice chez Greenpeace Canada.
Le rapport explore l’investissement considérable de l’industrie des combustibles fossiles dans les universités canadiennes, en particulier dans les domaines de l’extraction pétrolière et gazière et des émissions, établissant un parallèle inquiétant avec le précédent historique des entreprises de tabac finançant la recherche médicale. Une autre préoccupation est que la proximité de l’argent des combustibles fossiles compromet la recherche essentielle sur le climat et l’énergie de ces départements et institutions. Le financement des combustibles fossiles peut influencer les sujets de recherche, les orientant vers des intérêts alignés avec l’industrie, tels que la recherche axée sur la capture et le stockage de carbone, soutenue par le secteur fossile et douteuse en tant que solution aux changements climatiques, au détriment des technologies d’énergie renouvelable plus prometteuses.
« La recherche académique doit être indépendante et fondée sur des données probantes. Mais les entreprises pétrolières et gazières ne sont pas neutres. Elles ont un intérêt financier direct dans l’énergie fossile, dans le maintien du statu quo, et il a été démontré qu’elles ont volontairement retardé et minimisé les actions contre les changements climatiques », a déclaré Poirier. « Lorsque l’industrie des combustibles fossiles finance la recherche académique et peut affecter des dons à des projets spécifiques qu’elle soutient, cela entre en concurrence avec la recherche cruciale pour accélérer la transition énergétique et contrer les pires impacts des changements climatiques. »
Ce problème n’est pas unique au Canada. En 2022, des universitaires, scientifiques, chercheur·se·s du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et bien d’autres ont signé une lettre ouverte appelant les universités aux États-Unis et au Royaume-Uni à interdire le financement des combustibles fossiles dans la recherche sur les changements climatiques, l’environnement et la politique énergétique. La lettre déclarait : « Nous croyons que ce financement représente un conflit d’intérêts inhérent, est contraire aux valeurs académiques et sociales fondamentales des universités, et soutient les tactiques d’écoblanchiment de l’industrie. »
Les compagnies pétrolières et gazières ont réalisé d’énormes profits ces dernières années, et leurs coffres bien remplis signifient qu’elles disposent des fonds nécessaires pour investir et influencer la recherche académique. « En plus de leur impact néfaste sur la recherche critique sur le climat et l’énergie, ces investissements massifs des combustibles fossiles dans la recherche académique servent à légitimer les entreprises pétrolières et gazières, les combustibles fossiles en général, et les soi-disant solutions climatiques soutenues par l’industrie », a déclaré Poirier. « En permettant à ces entreprises d’investir dans la recherche sur la politique énergétique et climatique, et en égalant leur financement dans de nombreux cas, le gouvernement subventionne l’industrie et sabote ses propres efforts pour atténuer les changements climatiques. »
En réponse à ces découvertes troublantes, Greenpeace Canada plaide pour une fin du financement de la recherche sur la politique énergétique et le climat par l’industrie des combustibles fossiles, et souligne également la nécessité d’aligner ces recherches avec les objectifs environnementaux mondiaux et de protéger l’intégrité de la recherche climatique solide provenant des institutions canadiennes.
FIN
Notes aux médias
[1] Le rapport en français se trouve ici. Erratum page 4. Correction : des projets liés au pétrole et au gaz ont reçu 31.5 millions de dollars (31 595 650.$) et non 31 595 650 millions de dollars.
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