Tiré du blogue de l’auteur.
La journaliste de TVA fut bien claire sur ce point : « Au moins cinq femmes auraient été chassées » du chantier, en ayant été soit déplacée, « soit carrément privées de salaire ». On a aussi évoqué des cas d’intimidation, de menaces et de violence verbale.
Le sous-titre de l’article accusait les leaders religieux : « Les dirigeants de deux mosquées ont fait des pressions sur un entrepreneur pour qu’il n’y ait aucune femme sur des chantiers ».
Ces accusations sans fondement ont mis les responsables de la mosquée en danger, en plus d’alimenter l’islamophobie partout au Québec. Voir ce témoignage de l’avocat de la mosquée :

Une histoire démentie
Dès la préparation du reportage, les responsables des mosquées visées ont pourtant clamé haut et fort leur innocence, mais la journaliste ne voulait rien entendre. Elle les interrompit sèchement : « Est-ce que ça vous dérange que je sois une femme pis que je vienne vous poser des questions ? ».
Comme elle refusait d’écouter réellement leur version des choses – elle ne prend même pas la peine de mentionner leurs noms dans l’article – ils ont émis un communiqué niant vigoureusement avoir revendiqué quoi que ce soit à propos des femmes : « Nous avions effectivement demandé l’accès au stationnement, sur l’heure du midi les vendredis, mais n’avons jamais demandé l’exclusion de personne ».
CBC et La Presse ont ensuite accédé à l’entente elle-même pour se rendre compte qu’on n’y faisait aucune demande d’accommodement concernant les femmes :

Même son de cloche de la part de Serge Boileau, qui gère le chantier :

Pourquoi TVA a lancé la nouvelle ?
On peut très bien imaginer que l’entrepreneur M.-A. Perreault, qui revenait de deux semaines d’absence, ait mal interprété les faits. C’est lui qu’on aperçoit au début du reportage, affirmant qu’une de ses employées fut prise à partie : « on l’intimidait, on lui criait des injures, qu’elle avait pas d’affaire là. »
Mais si elle n’avait « pas d’affaire là », était-ce parce qu’elle se trouvait sur le site du stationnement un jour de prière – contrevenant ainsi à leur entente – ou parce qu’elle était femme ?

Perreault poursuit par un commentaire plutôt xénophobe : « On est chez nous ici pis les femmes ont les mêmes droits que tout le monde ». Le 11 décembre, il avait aussi publié un texte sulfureux dans lequel il paraissait investi d’une mission :

Du côté de TVA, on s’en remettait aveuglément à la journaliste Cloutier qui laissait entendre qu’elle avait vu ledit contrat, stipulant que les femmes devaient être repoussées des chantiers. La chef d’antenne Julie Marcoux a ainsi déclaré avec conviction :

Que rétorquer à des gens qui ont « la preuve papier » ?
Backlash islamophobe
Il n’en fallut pas plus au chef de La Meute pour déclarer la guerre à la mosquée en invitant tous ses membres à la manif de vendredi prochain :

Dans son empressement, Maikan oublia même de fermer la section commentaire sur leur page publique, ce qui nous permet de voir maintes représailles proposées par leurs militants.es. Plusieurs promettent par exemple de concocter un « méchoui au porc » pour provoquer les méchants musulmans :

Remarquons que dès l’origine (avant l’annonce de La Meute), le reportage TVA annonçait qu’une manifestation s’organisait expressément pour troubler la prière du vendredi : « Les collègues des femmes visées songent à perturber la prière de vendredi en organisant une manifestation devant ces mosquées ».
Quelles conséquences ont les « fakes news » islamophobes sur l’univers mental de certains militants identitaires ? Je crois que ce Meuton résume très bien la situation :

Messieurs les Meutons, vous ne disiez pas que l’islam c’est pas une « race » ?
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