Édition du 23 avril 2024

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Afrique

Egypte – Campagne « Oui au droit de grève, d’occupation et de manifestation ... Non aux procès militaires et civils des ouvriers et paysans »

Nous reproduisons ci-dessous un un appel une manifestation du Million en Egypte le 8 juillet. « Jugez les assassins des martyrs de la révolution, ne jugez pas les ouvriers » Collectif- 6 juillet 2011

Déclaration n°1 du 4 juillet 2011

Campagne « Oui au droit de grève, d’occupation et de manifestation ... Non aux procès militaires et civils des ouvriers et paysans »

« Jugez les assassins des martyrs de la révolution, ne jugez pas les ouvriers »

Dans une démarche que le système déchu de Moubarak n’a pas osé entreprendre, le Conseil des ministres a promulgué, avec l’accord du Conseil militaire, un décret-loi pénalisant les protestations de nature à interrompre l’activité économique. Le tribunal militaire a promulgué la première peine d’un an de prison avec sursis contre 5 travailleurs employés de la Compagnie Petrojet, tandis que 5 autres salariés de la Compagnie du Canal de Suez ont été transférés au parquet militaire. De nombreux autres travailleurs subissent des sanctions disciplinaires et sont soumis à des poursuites judiciaires pour avoir exercé leur droit de grève : deux des participants à la grève des médecins ont été transférés au parquet ; 6 des paysans, travailleurs et étudiants à l’université d’Al Azhar manifestant pacifiquement devant le Parlement, n’ont été libérés sans la caution de 10.000 Livres égyptiennes exigée, que sous la pression des mouvements de jeunes, qui ont manifesté devant le Parquet pendant la plaidoirie des avocats.

Ces mesures contre le droit de grève légalisent la loi du plus plus fort au détriment de la force du droit. Les pressions nationales et internationales avaient contraint le régime de Moubarak à renoncer à faire condamner des grévistes par les tribunaux, malgré les restrictions légales imposées par le code unifié du travail en 2003, et à se limiter aux sanctions administratives contre les dirigeants de lutte, tantôt licenciés et tantôt déplacés.

Aujourd’hui, c’est au nom de la « défense de la révolution » et de la « protection de l’économie du pays contre les revendications catégorielles », qu’est violé le droit des salariés à utiliser les moyens de pression pacifiques pour améliorer leurs conditions de travail !

Cinq salariés vacataires de la compagnie Petrojet ont été condamnés à un an avec sursis pour « obstacle au travail dans une entreprise publique », après avoir arrêtés par police militaire au milieu de 300 de leurs camarades qui réclamaient, devant le ministère du pétrole, l’embauche définitive promise précédemment. Qui devrait être jugé : ceux qui ne tiennent pas leurs engagements ou ceux qui les réclament ? Il en va de même pour les salariés de la Compagnie du canal de Suez : quatre d’entre eux ont été arrêtés et deux sont recherchés par la police, pour avoir participé à l’occupation par plusieurs milliers d’employés des 7 filiales de la Compagnie, pour l’application des augmentations des salaires de l’accord signé en présence du ministre du travail, du gouverneur militaire de Ismaïliya et du président de la Compagnie. Une fois de plus, les salariés sont transférés au parquet militaire, et l’accord conclu n’est pas mis en œuvre.

Le signataires de cette déclaration refusent le décret-loi pénalisant les protestations sociales et économiques, pour sa violation des libertés et de la déclaration constitutionnelle du 30 mars 2011, qui garantit les droits des travailleurs. Nous nous opposons à ce décret-loi injuste qui veut faire taire les salariés en particulier et les pauvres en général, qui rappellent sans cesse que la justice sociale est au cœur des revendications de la noble Révolution égyptienne, et que tous les Égyptiens, sans discrimination, ont le droit de s’exprimer pour défendre leurs droits.

Nous exigeons :

1- le jugement des assassins des martyrs de la révolution

2- l’abrogation de la loi interdisant la grève

3- la libération immédiate des salariés de la Compagnie du canal de Suez et la satisfaction de toutes leurs revendications.

4- l’annulation des peines prononcées contre 5 salariés de la société Petrojet.

5- l’embauche définitive de tous les vacataires

6- le renvoi des présidents et membres des conseils d’administration des sociétés, agences et banques, qui se sont enrichis en détournant des fonds publics.

7- l’annulation des sanctions administratives contre les salariés dirigeants de lutte qui ont dénoncé leurs pratiques (licenciements, déplacement ou blâmes).

8- l’instauration d’un salaire minimum légal, fonction du prix des biens et services et du nombre moyen de personnes à charge qui garantisse une vie digne aux familles de salariés, ainsi qu’un salaire maximum légal, afin de réduire les inégalités.

9- la liberté de constituer des syndicats indépendants

10- limiter dans le code du travail le pouvoir de licenciement de l’employeur et ce qui est contraire à la stabilité de la relation de travail et la sécurité de l’emploi.

Signataires

 Syndicat général indépendant des employés des impôts fonciers (Real Estate Tax Administration, RETA)

 Syndicat indépendant des employés des minoteries du Sud du Caire et de Guiza

 Syndicat indépendant des employés du ministère du travail à Guiza

 Syndicat indépendant des employés de la société égyptienne des médicaments

 Les employés de Petrojet

 Les employés de la Filature de Al Mahalla

 Mouvement des Jeunes pour la Justice et la liberté

 Mouvement Participation

 Ligue des Jeunes progressistes de la Révolution

 Coalition des Révolutionnaires du Lotus

 Mouvement des Égyptiens libres

 Centre égyptien des droits économiques et sociaux (Egyptian Centre for Economic and Social Rights, ECESR)

 Centre Hichem Moubarak pour la loi (Hichem Moubarak Center for Law, HMLC)

 Centre des services syndicaux et des travailleurs (Centre for Trade Union and Workers Services, CTUWS)

 Organisation arabe de soutien à la société civile

 Fondation Femme Nouvelle (New Women Foundation, NWF)

 Centre des études socialistes (Socialist Studies Centre)

 Parti de la coalition populaire socialiste (Popular Socialist Coalition Party)

 Parti démocratique des travailleurs (Democratic Workers Party)

 Parti communiste égyptien (Communist Egyptian Party)

 Parti du Front démocratique (Democratic Front Party)

 Troupe « Iskandrila »

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