Édition du 13 mai 2025

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Empêchons l’expulsion du député de gauche Glauber Braga du Congrès brésilien : Un appel international à la solidarité

Camarades, ceci est un appel à l’action. Le député fédéral Glauber Braga, figure éminente du PSOL (Parti Socialisme et Liberté), l’un des partis les plus combatifs de la gauche brésilienne, fait face à une attaque politique sans précédent. Son mandat est aujourd’hui menacé, non pas pour une quelconque faute éthique ou morale, mais en raison de sa position intransigeante contre la corruption, l’autoritarisme et le détournement des ressources publiques. Glauber est désormais en grève de la faim au sein même du Congrès brésilien, déterminé à résister à cette agression contre la démocratie et la vérité.

Nous appelons les forces progressistes du monde entier à signer le manifeste international de solidarité et à faire monter la pression contre cette persécution politique.

16 avril 2025 | tiré d’Europe solidaire sans frontières
https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article74566

Suivez Glauber Braga pour rester informé de ce combat :
📷 [Instagram - @glauberbraga_oficial](https://www.instagram.com/glauberbraga_oficial/)
📷 [Ministre Paulo Teixeira - @pauloteixeira13](https://www.instagram.com/pauloteixeira13/)

Pourquoi Glauber Braga est-il ciblé ?

La posture combative et l’intégrité éthique de Glauber Braga font de lui une cible pour l’establishment conservateur brésilien. L’acte qui lui vaut aujourd’hui la tentative d’expulsion est sa dénonciation constante du « Budget Secret » (Presupuesto Secreto) — un mécanisme opaque qui permettait à des parlementaires proches de l’ancien président de la Chambre Arthur Lira de distribuer des milliards de fonds publics sans aucun contrôle démocratique. Rien qu’en 2025, plus de 50 milliards de réals (environ 9 milliards d’euros) ont été alloués de manière discrétionnaire par ce biais.

De la tribune du Congrès à la Cour suprême fédérale en passant par les médias, Glauber a dénoncé avec courage ce système corrompu. C’est cela, et non une quelconque faute, qui lui vaut aujourd’hui d’être persécuté.

Son parcours en témoigne : lors de la destitution de l’ancienne présidente Dilma Rousseff, Glauber fut l’un des premiers à dénoncer un coup d’État parlementaire, qualifiant Eduardo Cunha — l’architecte de cette manœuvre — de « gangster ». Il s’est opposé à la persécution judiciaire de Lula, dénonçant Sergio Moro comme un juge corrompu. Lors des débats sur la privatisation de Petrobras, il osa demander à Arthur Lira s’il n’avait pas honte de brader une entreprise stratégique du peuple brésilien.

Oui, je veux attirer l’attention — sur l’injustice »

Glauber ne recule pas. Depuis la salle plénière du Congrès, il a annoncé sa grève de la faim :

« Je suis en grève de la faim après que la Commission d’éthique a recommandé ma destitution. Certains diront que je cherche à attirer l’attention. Oui, c’est exactement ce que je veux : attirer l’attention sur ce qui se passe ici. Cette tentative de m’expulser est directement liée à mes dénonciations du Budget Secret, orchestré par Arthur Lira, qui s’est acheté une maison de 10 millions de réals (environ 1,8 million d’euros), bien au-delà de ses revenus déclarés. Faut-il se taire pendant que des milliards sont manipulés ? Tout le monde ici sait que je suis persécuté. Je pourrais rentrer chez moi et accepter, mais je ne le ferai pas. Aujourd’hui, ils font taire ma voix. Demain, ils feront taire d’autres. Lira a le pouvoir et l’argent, mais il ne peut pas acheter ce que j’ai dans la tête. »

Le véritable « crime » : avoir défendu l’honneur de sa mère

Le prétexte retenu par la Commission d’éthique ? Le 16 avril 2024, un provocateur d’extrême droite est entré au Congrès avec l’intention manifeste de harceler Glauber. Il l’a insulté personnellement et a également proféré des attaques indignes contre sa mère, alors hospitalisée pour la maladie d’Alzheimer et décédée peu après.

En réaction, Glauber a défendu l’honneur de sa mère et a expulsé le provocateur. C’est ce geste, profondément humain, qui lui vaut aujourd’hui une demande d’expulsion du Congrès. Qui parmi nous n’aurait pas fait de même ?

Une procédure truquée, dirigée par les corrompus

La procédure lancée contre lui est truffée d’irrégularités et de conflits d’intérêts. Le rapporteur du dossier, Paulo Magalhães, est lui-même compromis : en 2001, il a agressé un journaliste à l’intérieur du Congrès. Il est donc disqualifié moralement pour juger qui que ce soit. Son rapport est biaisé, truffé d’incohérences, et défend ouvertement Arthur Lira — qui n’est même pas censé être au cœur de cette procédure.

Fait révélateur : Magalhães a lui-même reçu des millions de réals du Budget Secret, ce qui entache toute sa légitimité. Le rapport demandant la destitution de Glauber n’est rien d’autre qu’un rapport acheté.

L’impunité pour l’extrême droite, la sanction maximale pour la gauche

Le contraste est accablant. Voici quelques cas récents passés sous silence :

  • Chiquinho Brazão, accusé d’être l’un des commanditaires de l’assassinat de Marielle Franco, est toujours rémunéré comme député, bien qu’en résidence surveillée.
  • Delegado Da Cunha, auteur de violences contre son ex-compagne, n’a écopé que d’un blâme jamais lu publiquement.
  • Carla Zambelli, qui a poursuivi un journaliste avec une arme à feu en pleine rue pendant la campagne de 2022, n’a jamais été sanctionnée malgré les conclusions du Tribunal suprême fédéral.
  • Daniel Silveira, condamné pour avoir incité à des actes antidémocratiques et fait l’apologie de la dictature, n’a été démis de ses fonctions que grâce à la justice, et non à la Commission d’éthique.

Face à ces faits graves, le « cas Glauber » n’est ni un crime ni une faute : c’est un acte de résistance. Et pourtant, c’est lui qu’on veut chasser du Congrès.

Une défense large et historique de Glauber

Ce qui est frappant — et inspirant — dans cette affaire, c’est l’ampleur et l’unité du mouvement de soutien. C’est, de l’avis général, la mobilisation la plus unifiée de la gauche brésilienne depuis des années : toutes les tendances du PSOL, y compris celles rarement d’accord entre elles, se sont ralliées. Des secteurs encore plus à gauche, comme le PSTU, ainsi que des membres du gouvernement Lula, ont aussi pris position. Ce front commun, du radical au modéré, est exceptionnel.

Des figures du PT, comme sa présidente Gleisi Hoffmann, des ministres, ainsi que de nombreux mouvements sociaux sont venus exprimer leur solidarité, certains rendant visite à Glauber sur place, dans le Congrès même, alors qu’il mène sa grève de la faim. Le ministre du Développement agraire, Paulo Teixeira, lui a personnellement témoigné son soutien.

Mais malgré cette vague de soutien, le danger est réel. La droite reste majoritaire à la Chambre des députés et pousse avec vigueur pour que Glauber soit destitué. Ce sont les mêmes forces conservatrices qui ont orchestré la destitution de Dilma Rousseff en 2016 qui mènent aujourd’hui cette offensive.

Et pendant ce temps, le président Lula reste silencieux.

Votre voix compte. Rejoignez le combat.

Nous sommes à un tournant. Glauber Braga est visé non parce qu’il aurait commis une faute, mais parce qu’il dit la vérité et dérange les puissants. Le faire taire créerait un dangereux précédent — pour le Brésil, mais aussi pour toutes celles et ceux qui, dans le monde, luttent contre l’autoritarisme et pour la justice.

La pression internationale peut faire la différence. Votre signature, votre mobilisation, peuvent aider à sauver ce mandat démocratique.

*Signezle manifeste international de solidarité

Ne les laissons pas faire taire l’une des voix les plus courageuses de la gauche brésilienne. Glauber doit rester.
P.-S.

Cet article est compilé à partir de sources et témoignages publiés dans les médias brésiliens.

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