Édition du 30 avril 2024

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Arts culture et société

Feguerson Thermidor, L'histoire d'une ville mère et fils

... Tout le monde sait, à présent, que la poésie mène quelque part. Un quelque part, hâtons-nous de dire, situé à mi-chemin du réel et de l’imaginaire. Et, à notre humble avis, avouons-le sans ambage, c’est vers ce quelque part que nous convie l’auteur de ce recueil de poèmes.

Si les peintres ont, en effet, besoin de couleurs pour inventer leur monde à eux. Les poètes, quant à eux, appellent les mots à leurs rescousses. Des mots, bien entendu de toutes les couleurs et peu importe leur sexe. Voilà donc ce qui différencie un peintre d’un poète. Néanmoins, notre soucis, le plus persistant qu’il soit, ce n’est point de nous ’attarder, le plus longtemps possible, dans une stérile comparaison entre deux faiseurs de rêves, à savoir, un peintre et un poète. Notre ambition va plus loin. Elle consiste, à bien des égards, à proposer, aux lecteurs avides de réalisme merveilleux et de tout ce qui touche à l’esthétique, la lecture de :"Le sein gauche de la ville des Gonaïves est une CIGARETTE" de Feguerson Thermidor.

D’entrée jeu, le livre s’ouvre sur une affirmation où le poète laisse échapper, non sans le vouloir sa magie du verbe  : "Toi qui n’as pas de sexe où la misère a déjà bu ton sang"
Et il insiste :"Dis-moi Pourquoi tu traces le chemin de tes anges dans l’ancre du désespoir "
Le poète eppelle ses maux en sens inverse sur les trottoirs où les miroirs sont atteints de cécité. Où chaque nuit apporte son lot de douleurs, souvent trop lourdes à porter.

 :"Laisse-moi te dire la religion de la nuit quand les hommes-diables s’agenouillent devant la nudité de ton corps pour ciseler et dévorer ton clitoris ". Mais, de qui parle le poète ?

Personne ne le sait, sauf lui-même.

 :"Gonaïves

Ville de sang

Ville au visage violé

Où chaque maison possède son cimétière et connaît le langage des morts... "

On sait maintenant, de qui il parle. De qui… ?

Seuls les poètes ont la capacité de jouer sur le sexe des mots, et vont jusqu’à donner une âme à chaque objet. Nous aimons, admirablement, la façon dont il idéalise sa ville natale, qu’il porte d’ailleurs au fond de lui, comme un gros morceau de soleil.

Le livre est, magnifiquement, bien travaillé. Chaque mot est ciselé avec précision. Chaque vers est un chant de cygne. La poésie est restée debout, d’un bout à l’autre, de ce recueil. Rien n’est laissé au hasard ni à la fainéantise. Le poète sait pertinemment ce qu’il fait. Car, il maîtrise son art. Il manie avec dextérité ses ciseaux lui permettant de tailler des
rêves, aux fins fonds du réel…

Tout compte fait, "Le sein gauche de la ville des Gonaïves est une CIGARETTE "est un livre à lire et à relire, à chaque nouvelle lune en attendant le prochain lever du soleil.

Valmy Yacinthe

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