Forgé au coeur même de l’empire américain, le cinéma hollywoodien obéit à une structure de concentration économique et financière où cinq grands studios, les majors, se partagent production et distribution, et doivent être rentables pour satisfaire leurs actionnaires. En un mot, Hollywood est une industrie puissante qui carbure au capitalisme et qui a tout intérêt à le défendre.
Dans ce contexte, les artisans du septième art jouissent-ils de la liberté de créer des oeuvres réellement critiques ou sont-ils condamnés à produire des films de propagande ? Pour Claude Vaillancourt, les réalisateurs possèdent une certaine marge de manoeuvre pour aborder des enjeux plus ou moins subversifs. Les films hollywoodiens se classent ainsi en trois grandes catégories : le cinéma du statu quo, qui se contente de reproduire l’ordre social établi ; le cinéma du questionnement, qui dénonce certains problèmes sans remettre en cause cet ordre ; et le cinéma subversif, où le documentaire occupe une place de premier plan.
L’auteur démontre en quoi le cinéma hollywoodien, malgré la montée des Netflix et autres Amazon et les répercussions de l’affaire Weinstein, demeure un instrument privilégié pour transmettre les valeurs américaines (individualisme, famille, manichéisme, respect des institutions, richesse matérielle), contribuant ainsi à « fabriquer le consentement ». Il reconnaît en même temps à certains films une grande liberté de ton. Une analyse tout en nuances qui assume pleinement la subjectivité du jugement sur l’art.
À propos de l’auteur
Claude Vaillancourt est romancier, essayiste, conférencier, musicien, enseignant, militant altermondialiste et cinéphile depuis toujours. Président d’Attac-Québec et membre du collectif de rédaction de la revue À bâbord !, il est notamment l’auteur des essais Mainmise sur les services (Écosociété, 2006) et L’âge économique (M éditeur, 2016) et des romans Les sirènes
de Zicatela et L’inconnue (Québec Amérique).
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