Est-ce déplacé ?

Certains ont parlé de la crise, vous vous souvenez, l’an passé, la pire crise depuis 1929. Time a choisi comme personnalité de l’année : Ben-Shalom Bernanke, celui qui nous a tous sauvés de la crise !

Sur le site juif.org [1] on nous explique qui est Ben-Shalom Bernanke ?
On le sait tous, il est le Président de la prestigieuse et puissante « Federal Reserve of America », la Banque Fédérale des États-Unis. On dit qu’il occupe le poste équivalent à celui de Stanley Fischer en Israël, lui on le connaît moins.
Il semble que le monde juif démontre un talent incroyable pour l’économie.
On dit sur juif.org [2] : « Comme l’on sait, les juifs s’occupent de finances depuis des milliers d’années, mais ces dernières années, les juifs sont à la tète du système financier mondial. Le président de la Réserve Fédérale, Ben-Shalom Bernanke, est juif, de même que son prédécesseur, Alan Grinspan, considéré par beaucoup comme l’un des principaux responsables de la politique qui a causé la crise. Le président du Fond Monétaire International, Dominique Strauss Kahn, et le président de la Banque Mondiale, Robert Zoellick, sont juifs, ainsi que de nombreux haut-fonctionnaires dans les banques d’investissement et les grands fonds de couverture dans le monde. De plus, de nombreux prix Nobel d’économie sont juifs et parmi eux, le lauréat de cette année, Paul Krugman. »
Dommage que ces gens dignes des Nobel économiques et personnalité de l’année ne soient pas portés un peu plus vers l’environnement.

Le « Time » justifie ainsi sa décision : « Il faut être reconnaissant à cet homme, Ben Bernanke, grâce auquel l’économie américaine n’a pas plongé dans les abysses comme il était à craindre suite à la crise ». « Il est l’acteur principal qui dirige la plus grande économie du monde, et sa manière créative d’agir a fait que 2009 a vu un léger rétablissement de l’économie et non la catastrophe que tout le monde annonçait ». Le Rédacteur en Chef de « Time », Richard Stengel, ne tarit pas d’éloges sur le patron de la Banque Fédérale : « Bernanke a non seulement tiré les leçons de l’Histoire, mais il l’a écrite lui-même et la empêché de se répéter ».
Bref, on dit que ce bon homme a littéralement sauvé le monde !
Peut-on dire qu’il a sauvé « la planète » ?

En tout cas, il donne « l’illusion » d’avoir sauvé, non pas notre mère, La Terre, mais ce système que l’on nomme "le capitalisme".

L’an dernier, avant que Monsieur Bernanke sauve le monde, on disait que le capitalisme était en crise. On observait que ce système, basé sur l’exploitation, l’injustice et l’inégalité avait causé la crise qu’on disait "alimentaire". Une crise "alimentaire" qui avait besoin, non pas d’aliments pour nourrir les affamés, mais de dollars.

En effet, la nourriture était sur les tablettes et dans les entrepôts, mais le tiers monde n’avait plus les "moyens" financiers pour manger.

Les affamés sont morts de faim et on a sauvé les banques et sauvé ceux qui se sont sauvés avec les profits. Et hop ! Ben Bernanke est devenu "personnalité de l’année". Une vraie mère Teresa.

Le capitalisme est donc plein de fric et de vigueur, mais la planète se réchauffe. Pourquoi donc ?

Lors de son discours à Copenhague [3], Chávez a mentionné un slogan des manifestants à l’extérieur.

Le slogan disait : « Si le climat était une banque, vous l’auriez déjà sauvé ! »
Devrait-on demander la solution à Ben Bernanke qui a sauvé le monde pour qu’il vienne sauver notre mère, La Terre ? Monsieur Bernanke a-t-il tout simplement activé le poêle qui nous réchauffe l’atmosphère ?
Mais d’où vient donc ce réchauffement climatique ?
Vient-il de la surchauffe de l’économie ?

« Las causas », comme disait Chávez, nous devons chercher les causes.

Le dernier livre d’Hervé Kempf : « Pour sauver la planète sortez du capitalisme » [4] dit :
« Le capitalisme, après un règne de deux cents ans, s’est métamorphosé en entrant dans une phase mortifère : il génère tout à la fois une crise économique majeure et une crise écologique d’ampleur historique.
Pour sauver la planète, il faut sortir du capitalisme, en reconstruisant une société où l’économie n’est pas reine mais outil, où la coopération l’emporte sur la compétition, où le bien commun prévaut sur le profit. »
Comme le disait Evo Morales, dans son discours [5], il faut viser le vivre « bien » et non pas le « vivre mieux en consommant plus ». 
Monsieur Morales note qu’il y a deux types de Présidents dans les pays du monde. Deux discours ayant des différences notables. Pourquoi donc ?
Parce que sur la Terre, il existe deux modes de vie distincts et totalement différents.

Deux "cultures" de vie totalement différentes : le vivre bien et le vivre mieux.
Le vivre « mieux » est basé sur l’exploitation du voisin, l’exploitation des ressources naturelles, l’exploitation de notre mère, La Terre, la privatisation des services de base comme l’eau, tandis que le vivre « bien » c’est vivre en solidarité, en égalité, en complémentarité, en réciprocité avec son voisin, son frère. 

En termes "scientifiques" on appelle ces deux modes de vie, le capitalisme et le socialisme. En Bolivie, les indigènes disent, le vivre « mieux » et le vivre « bien ».
Lorsque nous parlons du changement climatique, nous devons débattre sur ces deux modes de vie, sans quoi nous ne résoudrons jamais rien.
Si nous voulons nous en sortir, nous devons parler de ces deux modes de vie. De la surconsommation, du luxe, du gaspillage. 
Tous s’alarment sur les changements climatiques, mais aucun dirigeant des pays riches ne veut admettre que ces changements sont causés par le mode de vie capitaliste.

Pour le Président Morales, les causes de la détérioration de la planète, sont claires. Le système capitaliste engendre un saccage éhonté de notre mère La Terre. Evo Morales dit que nous devons nous attarder aux causes, parce que si on ne cible pas les causes, jamais nous ne pourrons rien régler.
Evo Morales dit qu’en Bolivie le "no-mentir" est une obligation sacrée. Il donne en exemple la nouvelle Constitution bolivienne basée sur trois grands principes :
Ne pas voler
Ne pas mentir
Ne pas être fainéant.

Il demande donc aux dirigeants des pays riches de ne pas mentir, et d’avouer quelles sont les causes du réchauffement climatique. Il demande aussi plus de transparence dans ces réunions entre présidents. Il veut que les gens puissent savoir tout ce qui se dit.

Chávez a noté qu’à l’extérieur "gronde le peuple." Il a fait part d’un autre slogan, noté lors de son passage à travers ce peuple qui gronde : « Ne changez las le climat, changez le système. »

Il cite un autre livre d’Hervé Kempf : « Comment les riches détruisent la planète » [6] :
« Nous ne pourrons réduire la consommation matérielle, sur le plan global, sans faire descendre les puissants de quelques marches. Il est nécessaire de consommer moins et de répartir mieux ».
Chávez a tenté de faire prendre conscience à l’assistance que « 7% de la population mondiale est responsable des 50% des émissions polluantes, alors que 50% des plus pauvres sont responsables des 7% des émissions de GES ».
Il a aussi mentionné que les États-Unis avec une population d’environ 300 millions de personnes consomment 20 millions de barils de pétrole par jour, alors que la Chine avec une population 5 fois supérieure consomme seulement 5,6 millions de barils de pétrole par jour.

Poursuivant avec les statistiques Chávez note que le revenu total des 500 individus les plus riches du monde est supérieur au revenu total de 416 millions de personnes pauvres.

40% de la population soit 2 800 millions de personnes vivent dans la pauvreté avec moins de 2 dollars par jour et leur revenu global correspond à 5% du revenu mondial.

Cette année il est mort 9,2 millions d’enfants de moins de 15 ans. 99,9% de ces enfants sont morts dans les pays pauvres. Des millions d’enfants meurent chaque jour de maladies curables.

Il y a 1 100 millions de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable, 2 600 millions sans services sanitaires, 800 millions d’analphabètes et 20 millions de ventres affamés. Voilà le scénario du monde.

Quelles sont les causes ?

Le conservatisme politique et l’égoïsme des grands consommateurs des pays les plus riches démontrent de l’insensibilité et un manque de solidarité flagrant avec les pays pauvres, ceux qui ont faim. Ces pays les plus vulnérables qui sont les premières victimes des changements climatiques.
À Copenhague cherche-t-on une solution à ce réchauffement planétaire ou cherche-t-on à dire « on ne fait rien tant que l’autre ne fera pas de quoi ».

Pourquoi donc « une entente » est-elle un préalable à la volonté de faire quelque chose ?

Les pays riches font preuve d’irresponsabilité en tergiversant sur des ententes bidon et sur des stratégies de polluer "légalement" avec la trouvaille de la bourse du carbone.
Les objectifs ne doivent plus être le profit et la croissance, mais tout simplement la survie.

Pourquoi sauver la Terre ?

La Terre peut très bien vivre sans l’Être Humain, mais l’Être Humain ne peut pas vivre sans La Terre.
Voilà pourquoi nous devons changer nos habitudes de vie et notre système capitaliste qui nous réchauffe à en crever.
Je déplore la couverture médiatique superficielle qui met l’accent sur le cirque des ententes et des chicanes et si peu sur les vraies causes qui malmènent le monde.
On s’attarde aux mots, en évitant les maux.
Serge Charbonneau
Québec

[1] Time : Ben Bernanke, Personnalité de l’année 2009
http://www.juif.org/societe-israel/116248,time-ben-bernanke-personnalite-de-l-annee-2009.php
[2] La crise financière ? Une conspiration juive
http://www.juif.org/blogs/10654,la-crise-financiere-une-conspiration-juive.php
[3] Dans le premier vidéo, Monsieur Chávez est l’orateur suivant le président du Mali, Amadou Toumani Touré. Il débute son discours à 3 minutes 30 sec. du début.
(piste gauche, espagnol, piste droite traduction en anglais)
http://www.legrandsoir.info/Videos-discours-Chavez-a-Copenhague-espagnol.html
[4] http://www.reseauxcitoyens-st-etienne.org/article.php3?id_article=1662
[5] http://www.telesurtv.net/noticias/multimedia/video.php
[6] http://www.evene.fr/livres/livre/herve-kempf-comment-les-riches-detruisent-la-planete-25922.php