Édition du 10 décembre 2024

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Asie

Pakistan - La solidarité dans la durée

La population est en effet victime d’une double peine : les inondations et les intérêts de la dette qui ne cesse d’augmenter ; les institutions financières internationales prétendant faire œuvre de solidarité en se contentant d’augmenter les prêts ! Une large coalition de forces politiques, syndicales et associatives est engagée sur ce front de lutte.

Le Comité de secours populaire poursuit son aide aux victimes des inondations du mois d’août. Une vaste mobilisation est aussi engagée pour exiger l’annulation de la dette du Pakistan.

Comme le titrait un article du Monde du 30 août, après les inondations « au Pakistan, l’aide [officielle] ne parvient pas aux plus pauvres », « les ouvriers agricoles sont livrés à eux-mêmes ».

Aujourd’hui encore, le calvaire des réfugiés climatiques est loin d’être surmonté. Les enfants sont particulièrement vulnérables – selon l’Unicef, ils étaient plus de 10 millions à avoir été affectés, dont 2,8 millions ayant moins de 5 ans.
Le Comité de secours populaire (Labour Relief Committee, LRC) s’attache à aider les laissés-pour-compte de l’aide officielle dans huit districts de quatre provinces (Nord-Ouest, Baloutchistan, Sind et Penjab). Il a acheminé une aide d’urgence (nourriture, biens divers, médicaments, vêtements…) à 13 000 sinistrés (y compris 80 familles de réfugiés afghans).

Puis, les eaux se retirant, il a engagé un travail dans la durée, recensant les besoins et définissant des objectifs prioritaires de reconstruction. Il a créé deux cuisines communautaires prévues pour fournir chacune des repas à 750 personnes pendant trois mois. Il contribue à la reconstruction d’habitations. Il a, à ce jour, levé plus de 11, 5 millions de roupies – au Pakistan même, ainsi qu’à l’étranger – soit quelque 100 000 euros.
Pour soutenir ces activités, l’association Europe solidaire sans frontières (ESSF) a envoyé 6 100 euros au LRC : 3 000 euros provenant d’Allemagne, 400 des Pays-Bas et 2 700 de France. Transcrite en roupies pakistanaises, la somme est loin d’être négligeable (730 000 pkr) ; surtout, nous participons à un effort international collectif qui permet de rassembler des montants importants.

Mais il est possible de faire mieux, en France (et au Canada NDLR) notamment, et nous en appelons toujours à la solidarité1.
Le LRC est aussi à l’initiative d’une importante mobilisation pour exiger, en ces temps de catastrophe, l’annulation de la dette du Pakistan. La population est en effet victime d’une double peine : les inondations et les intérêts de la dette qui ne cesse d’augmenter ; les institutions financières internationales prétendant faire œuvre de solidarité en se contentant d’augmenter les prêts ! Une large coalition de forces politiques, syndicales et associatives est engagée sur ce front de lutte. Des manifestations se sont déjà déroulées à Karachi, Lahore et Islamabad. En ce domaine notamment, le LRC bénéficie de soutiens actifs, dont ceux du CADTM (Belgique) ou de la campagne Jubilée Sud.


Le LRC combat aussi pour la reconnaissance des droits sur leurs terres des paysans sinistrés dans le Sind et prépare à cette fin une conférence en novembre. Tout en développant des réseaux de volontaires dans la jeunesse, il prévoit la création d’écoles pour les enfants, de centres de formation et de coopératives pour les femmes travaillant à domicile, ainsi que des coopératives pour ouvriers agricoles, ou l’aide à la reconstruction d’infrastructures rurales dans la vallée de Swat où les dommages de guerre s’ajoutent aux désastres naturels.


Le Comité de secours populaires combine ainsi aide d’urgence, reconstruction, défense des droits sociaux et environnementaux des populations

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