Édition du 16 décembre 2025

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Environnement

Pas de chèque en blanc pour QSL

Plusieurs signes nous laissent croire que le projet de terminal de QSL à la Baie de Beauport pourrait être inclus dans la Loi C-5 dès novembre, c’est-à-dire qu’il ne serait soumis à aucune évaluation environnementale ni consultation citoyenne.

En tant que citoyen·ne·s, regroupements et élu·e·s, nous demandons au Maire de Québec et à ses conseillers·ères de Limoilou et de Beauport de s’opposer à cette dérive autoritaire du gouvernement canadien.

À l’été 2024, la Table citoyenne Littoral Est apprenait dans les médias que l’entreprise QSL développait un autre projet de terminal de conteneurs au Port de Québec : 250 000 conteneurs y seraient transbordés par année. Cette annonce survient trois ans à peine après le refus du projet Laurentia à cause de ses impacts environnementaux importants et la pollution de l’air qu’il aurait occasionné. Les acteurs locaux sont consternés par la résurrection d’un nouveau projet de conteneurs au Port de Québec. Une mobilisation citoyenne s’organise et on interpelle les élu·es. Cependant, autant du côté de l’administration portuaire que de la Ville de Québec, les réponses sont évasives : « il n’y a aucun projet concret sur la table, donc aucune matière pour se prononcer ».

Un an plus tard, il n’y a toujours pas de projet « officiellement » déposé au Port de Québec par QSL, ni aucune information accessible au public quant à son contenu et à ses impacts. Pis encore, les quelques informations existantes ne sont pas transmises, alors que plusieurs demandes ont été faites.

Or, en coulisses, ça semble être tout autre chose : QSL, à grand coup de lobbyisme, fait pression sur le gouvernement Carney pour obtenir les autorisations dont elle a besoin pour avancer. À tel point qu’on est passé en quelques semaines d’un projet inexistant à un projet « d’intérêt national » !

QSL et C-5 : des signes avant-coureurs

En juin dernier, le gouvernement Carney adoptait, sous bâillon, la Loi C-5 qui vise à accélérer le lancement de grands projets d’infrastructures considérés « d’intérêt national », dans un contexte de guerre commerciale avec les États-Unis, en outrepassant les mécanismes d’évaluations environnementales en place.

Pour nous, la menace de voir le projet de QSL bénéficier des échappatoires de la loi C-5 est imminente. Les signes avants-coureurs s’accumulent : les élus libéraux de Québec s’enthousiasment, une étude financée par la chambre de commerce maritime décrit le projet comme « névralgique » et finalement, la semaine dernière, le gouvernement Carney dévoile son premier budget, dont la page couverture est un bateau-cargo à Québec ! On peut y lire que le gouvernement confirme l’ajout de ressources frontalières pour le commerce maritime et que le projet de terminal de QSL est en voie d’être désigné comme port de conteneurs international.

Non à QSL dans la Loi C-5 !

À l’heure actuelle, nous, citoyen·ne·s, regroupements et élu·es, sommes particulièrement inquièt·es que le gouvernement du Canada nous impose ce terminal de conteneurs, sans étude environnementale, sans consultation citoyenne, sans débat démocratique.

Le Maire de Québec, Bruno Marchand, a signifié il y a quelques mois que son appui au projet n’était pas un chèque en blanc ; pourtant, c’est bel et bien ce qu’il sera si le gouvernement Carney l’inclut dans C-5.

Nous demandons donc au Maire de Québec Bruno Marchand et à ses élu·es des districts concernés - Marylou Boulianne, Raymond Poirier et Éric Courtemanche-Baril - de tenir parole en s’opposant à ce que le terminal de QSL fasse partie de C-5. Nous leur demandons de réclamer que le projet soit soumis aux mécanismes que la démocratie a mis en place pour évaluer si un projet est bon ou néfaste pour l’environnement et la communauté.

Limoilou, Beauport et la Basse-Ville de Québec subissent plus que les autres les effets néfastes d’un cocktail de pollution atmosphérique, en raison notamment de la proximité de ces quartiers avec le Port de Québec, où les activités de transbordement et le transport lourd qui en résulte nous empoisonnent quotidiennement. Dans ce contexte, il est inacceptable d’outrepasser les règles environnementales et d’imposer unilatéralement d’autres activités industrielles préjudiciables pour les citoyen·nes des quartiers centraux de Québec, quartiers qui, on doit le rappeler, sont déjà des milieux saturés en matière de pollution. Nous refusons qu’on nous en ajoute encore plus !

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