« C’est le bout du bout. On fait un grand détour pour contourner une organisation comme le Syndicat des Métallos, qui représente 60 000 travailleur.euse.s dans 600 milieux de travail. Mais la commission a cru bon d’inviter les Dentistes propriétaires du Québec et le très idéologique Institut économique de Montréal. C’est indécent », fait valoir le directeur québécois des Métallos, Nicolas Lapierre.
Les audiences se tiennent dans un délai très court, seulement trois semaines après le dépôt du projet de loi. Certes, la FTQ, dont fait partie le Syndicat des Métallos, disposera d’une courte période de 15 minutes d’audience. Rappelons toutefois que les Métallos forment un syndicat à part entière dont l’existence légale est distincte de celle de la centrale. Le Syndicat des Métallos avait d’ailleurs fait valoir dans une lettre son souhait d’être entendu pour faire valoir les particularités d’une organisation internationale, dont le siège social est aux États-Unis et qui représente des travailleur.euse.s du secteur privé au sein de petites unités.
« Ce projet de loi change complètement l’équilibre des relations de travail au Québec, bafoue les droits fondamentaux des travailleur.euse.s et met en péril l’existence même des petits syndicats locaux, menacés d’étouffement en raison du coût de vérifications comptables qui représentent souvent entre 10 % et 25 % de leur budget de fonctionnement. Il ouvre la porte à une ingérence gouvernementale et patronale et à un contrôle politique indigne d’une société démocratique », ajoute Nicolas Lapierre.
Le Syndicat des Métallos entend tout de même déposer un mémoire à la commission. « Mais nous sommes outrés que les parlementaires ne puissent pas mesurer lors des audiences l’étendue des dommages que fera ce projet de loi. Le mouvement syndical est très diversifié et les modes de fonctionnement sont très différents d’une organisation à l’autre. Ce projet de loi est vraisemblablement écrit par des gens qui connaissent bien mal la diversité des organisations syndicales et pensent que le modèle des grands ensembles du secteur public reflète la réalité de tout le mouvement. Il est difficilement applicable dans le contexte d’un syndicat international et sera très dommageable pour les travailleur.euse.s du secteur privé, dans le manufacturier comme dans les services, caractérisé par de petites unités d’accréditations, ajoute Nicolas Lapierre. On espère que la commission corrigera le tir et qu’on pourra se faire entendre. »



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