Dans le but de protéger l’environnement, on nous rappelle souvent l’importance de réduire la surconsommation. Automatiquement, nous pensons à réduire le shopping et l’achat de biens de consommation courants. Or la résidence est le principal achat de bien des gens et sa taille joue un rôle majeur dans la surconsommation des ménages.
Selon l’American Enterprise Institut, depuis le début des années 1980 au milieu des années 2000, la taille de nos maisons a constamment augmenté. De 1075 p.c. la taille moyenne des maisons canadiennes a grimpé à 2300 p.c. Puis à partir de 2007 notre espace de vie s’est mis à rétrécir. Aujourd’hui la taille moyenne d’une maison canadienne est de 1900 p.c. et est occupé par 2.5 personnes. Même s’il y a eu diminution de la surface des maisons au Canada celle-ci est bien supérieur à celle des Britanniques (800 p.c.) et des Chinois (600p.c.). La mode des mini-maisons en fixe, pour sa part, la superficie maximale à 1000 p.c. Plusieurs architectes reconnaissent que les plus petites maisons sont plus conviviales et agréables à vivre.
Nous vivons souvent dans des habitations plus grandes que nos véritables besoins. Ceci est particulièrement vrai lorsqu’on considère le phénomène du « nid vide », c’est-à-dire la situation ou une personne seule ou un couple se retrouve dans une maison alors que leurs enfants sont partis. Il y a alors plusieurs espaces inoccupés dans la résidence.
Diverses solutions sont alors possibles pour ramener l’habitation à une dimension correspondant aux besoins de la ou des personnes. Il y a évidemment la vente de la maison et la relocalisation dans un logis plus petit comme un condo par exemple. Il y a aussi la possibilité d’aménager le sous-sol ou le second étage pour recevoir un parent âgé ou un étudiant. Ces solutions demandent un effort de lâcher prise car souvent les personnes sont attachées à leur maison et à leur terrain ou/et ne veulent pas être « dérangées » par des locataires.
Il y a des côtés positifs cependant à se relocaliser dans plus petit tels que la réduction des coûts, le choix d’un secteur où les services de proximité sont mieux adaptés à nos besoins, la diminution des travaux d’entretien (ménage, tonte de la pelouse, installation et désinstallation d’un garage temporaire, etc.),. Par ailleurs, il peut y avoir des gains significatifs à accueillir quelqu’un dans sa maison comme l’affermissement des liens avec ses parents âgées ou ses enfants ou encore le soutien à un jeune couple et ce, sans nuire pour autant à son intimité. Il est à noter aussi que tout ces arguments peuvent être adaptés pour ceux qui vivent en logements.
La réduction de la taille des habitations est un élément majeur de la problématique environnementale même si ce facteur n’est que rarement mentionné. Il peut contribuer au bonheur de ne pas posséder trop mais juste assez.
Pascal Grenier, coordonnateur
Groupe de simplicité volontaire de Québec
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