Or depuis quelques mois, leur cheval de bataille est de revoir les régimes de retraite qui, disent-ils augmentent le fardeau fiscal des contribuables. Ils affirment que ces régimes sont trop généreux. Les villes en donnent trop à leurs travailleurs. Naturellement, l’image véhiculée par les décideurs est que les travailleurs qui en passant sont aussi des contribuables en demandent beaucoup trop. Ce sont eux qui sont en grande partie responsables des déficits actuariels des régimes de retraite, selon les maires, et ils sont les « gras dur » de la société.
Si vous allez parler à votre patron pour lui demander des avantages sociaux, des augmentations et/ou des contributions plus généreuses à votre fonds de pension, est-il obligé de tout vous accorder ? Non, rien ne l’oblige à vous donner tout ce que vous voulez. Dans le passé, les maires ont accordé tout cela aux travailleurs municipaux. Aujourd’hui, ils se réveillent tout à coup et se rendent compte que leurs prédécesseurs, probablement pour acheter la paix ont donné ce qu’ils disent être de trop généreux avantages. Comme dans notre système soi-disant démocratique, les élus prenant de bonnes ou de mauvaises décisions n’en sont pas responsables, ce sont les travailleurs actuels et futurs qui devront en faire les frais. Les médias véhiculent aussi la même idéologie que les maires. Nous n’entendons pas de soi-disant analyste qui appuie les ouvriers.
En négociant avec les organisations syndicales, pourquoi les maires n’ont-ils simplement pas refusé les demandes à l’époque ? Si tel avait été le cas, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Nous n’aurions pas ce climat de confrontation qui se dessine et qui durera des mois sinon des années.
Alors, de grâce cessons de blâmer les travailleurs pour les décisions prises par certains élus qui aujourd’hui jouissent d’un régime de retraite digne d’un pacha et de primes de séparation qu’ils se sont eux-mêmes votées.
Cela dit, je supporte à 100% les personnes qui manifestent contre les coupures prévues et souhaitées par les élus municipaux - Denis Coderre et Régis Labeaume en tête - et qui sont appuyées par Philippe Couillard et son caucus.