Les étudiantes et étudiants sont choqué-e-s par l’intensité des efforts de l’administration pour empêcher toute action politique à l’intérieur de l’université : « Entre les expulsions à saveur politique, les injonctions brimant nos moyens d’action collectifs et les agences de sécurité privées engagées pour surveiller les étudiantes et étudiants en grève, il devient risqué de simplement s’exprimer politiquement », affirme Maude Authier-Pigeon, étudiante à la Faculté des arts.
Depuis plus d’une semaine, les militantes et militants en grève font face à une administration de plus en plus répressive qui met des bâtons dans les roues des étudiantes et des étudiants. Les associations étudiantes de l’UQAM sont en grève, entre autres, pour exiger la fin du saccage des services sociaux et pour dénoncer les compressions dans leur propre université. « On ne comprend pas pourquoi l’UQAM agit de cette façon. Nous demandons un meilleur financement de l’enseignement supérieur et, paradoxalement, elle engage des gardiens de sécurité pour nous filmer et nous menacer de poursuites », dénonce Louis Machabée-Desautels, étudiant à la Faculté des sciences humaines. « Il faut que l’UQAM cesse de jouer avec complaisance le jeu du gouvernement ! »
Au moment d’écrire ces lignes, l’administration de l’UQAM tente d’obtenir une injonction provisoire visant à briser la grève en mettant fin aux moyens de pression exercés par les membres des associations étudiantes. « Ce qui surprend, ce n’est pas tant l’injonction en elle-même, mais plutôt le fait qu’elle nous est faite par les hautes sphères de l’UQAM. Ici, c’est non seulement les manifestations qui sont affectées, mais aussi la grève votée démocratiquement qui est menacée maintenant que les levées de cours sont interdites », explique Xavier Dandavino, étudiant à la Faculté des sciences de l’éducation.
Mardi soir, le juge n’avait toujours pas rendu d’ordonnance. Sa décision sera rendue au plus tard le 1er avril, au matin.