Selon l’Association nicaraguayenne pour les droits humains (ANPDH), la police nationale et les paramilitaires, placés sous le commandement de l’exécutif, ont assassiné 448 personnes. « L’opération nettoyage », formule officielle, a marqué une nouvelle étape dans la volonté d’étouffer tout mouvement de protestation. Entre le 23 et le 25 juillet 2018, 137 personnes, en majorité des jeunes, sont jugées, accusées de « terrorisme », « crime organisé », « assassinat »… Quelque 500 opposant·e·s ont été enlevés ; la majorité d’entre eux sont considérés comme « disparu·e·s », une dénomination qui renvoie aux pires heures des dictatures en Amérique centrale et du Sud.
Criminaliser et incriminer les protestataires ainsi que ceux et celles qui les soutiennent participe des méthodes dictatoriales du gouvernement Ortega-Murillo. Selon le site d’information indépendant Confidencial (24 juillet), une enquête indique que 79% des interrogés sont en faveur d’élections libres et anticipée, une forme de rejet du binôme dictatorial Ortega-Murillo.
Oscar René Vargas a souligné : « Le gouvernement cherche à décapiter les mouvements sociaux et à arrêter les leaders locaux et tous ceux et celles qui critiquent la violence utilisée contre le peuple. » Oscar René Vargas – sociologue, économiste, auteur de nombreux ouvrages sur le Nicaragua et l’Amérique centrale – est l’objet d’un mandat d’arrêt émis par le pouvoir nicaraguayen. Il explique cette décision de la sorte : « Je ne suis membre d’aucune organisation, mais j’ai émis de nombreuses déclarations caractérisant le gouvernement comme une dictature et ses méthodes comme similaires à celles qui ont été une des particularités des régimes dictatoriaux. En outre, j’ai participé aux marches populaires de protestation. »
Oscar René Vargas (1946) a été parmi les cofondateurs du FSLN et a protégé Daniel Ortega contre la répression somoziste. Au cours du premier gouvernement Ortega, dans les années 1980, il occupa un poste d’expert et donna des cours à l’Académie militaire de l’armée sandiniste. Il a donné des cours dans diverses universités du Nicaragua. Ses prises de position critiques face au binôme gouvernemental sont publiques depuis quelques années. Dès la diffusion de l’information selon laquelle un mandat d’arrêt était pris contre lui, un appel à la solidarité a été lancé par des milieux universitaires au Nicaragua. Il demande la levée de la décision visant René Oscar Vargas.
Nous nous rallions à cet appel, dans l’esprit du sandinisme originaire qui est à l’opposé de l’ortéguisme. Les signataires de ce texte, en Europe et en Amérique du Sud, appuient de même les revendications avancées par Oscar René Vargas et les mouvements sociaux. Autrement dit la libération sans condition de tous les prisonniers politiques ; l’information par les autorités aux divers organismes de défense des droits de l’homme actifs au Nicaragua de la situation effective des personnes dites disparues ; le désarmement de « l’armée irrégulière » mise sur pied par ce gouvernement familial et clanique ; une enquête internationale indépendante sur les diverses facettes de la répression, avec les sanctions qui doivent en découler ; la constitution d’un gouvernement de transition – dont les membres n’aient qu’un mandat délimité, comme l’a réclamé publiquement Oscar René Vargas – ouvrant sur des élections libres et le départ d’Ortega-Murillo.
Les signataires de cet appel l’inscrivent dans une solidarité d’ensemble avec le mouvement populaire de résistance, toujours actif malgré un terrorisme d’Etat.
Envoyez vos signatures à l’adresse mail suivante : editions@page2.ch
Premières signatures
◾Achcar Gilbert, professeur à l’Université de Londres, Royaume-Uni
◾Aguilar Mora Manuel, militant socialiste, historien, Mexique
◾Allué Blasco Adolfo, Plataforma Social Rastro y Venta Ambulante de Zaragoza, Estado Español.
◾Almeyra Guillermo, universitaire et journaliste Mexique-Argentine
◾Antunes Ricardo, professor titular de sociologia da UNICAMP-BRASIL.
◾Astarita Rolando, docente universitario, Argentina
◾Barbey Charles, physicien, Suisse
◾Basso Pietro, professore dell’Università Ca’Foscari, Venezia, Italia
◾Berterretche Juan Luis, periodista y militante socialista , Brasil/Uruguay.
◾Bidet Jacques, philosophe, Professeur émérite à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense (ex-Paris X).
◾Bihr Alain, professeur honoraire de sociologie, Université de Franche Comté, France
◾Boillat Jean-Pierre, ex-conseiller communal, Vevey, Suisse
◾Born Helmut, Mitglied im Landesbezirksvorstand, ver.di NRW, Düsseldorf, Deutschland
◾Brais Fernandez, redacción de Viento Sur, militant de Anticapitalistas
◾Camargo Raul, Diputado Podemos Madrid. Militante de Anticapitalistas
◾Casas Aldo, militante socialista, antropólogo, revista Herramienta, Argentine
◾Caviglia Liliana, profesora, Uruguay
◾Chesnais François, économiste, France
◾Ciapponi Nora, militante socialiste, Argentine
◾Cienfuegos González José, jubilado, Estado español
◾Corcuff Philippe, maître de conférences de science politique à l’IEP de Lyon, membre d’Attac et du Conseil Scientifique d’Attac
◾Dandrès Christian, juriste, Suisse
◾Delarue Christian, militant associatif, Conseil scientifique d’Attac, France
◾Delord Christian, membre d’Ensemble !, France
◾Deloustal Gilles, militant ATTAC, retraité, France
◾Dreano Bernard, président du Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale CEDETIM (Paris)
◾Egirun Josu, rédaction de Viento Sur, Etat espagnol
◾Fabrol Emile,Cadre informaticien, Syndicaliste CGT, NPA
◾Féliz Mariano, en Economía, Dr. en Ciencias Sociales. Profesor UNLP. Investigador CONICET.
◾Fernández Gómez Alicia, enseñante, Estado español.
◾Fernández Silvia, profesora, Uruguay
◾Ferrajoli Luigi, professore emerito di Filosofia del diritto, Università di Roma III, docteur honoris causa de diverses universités d’Amérique du Sud, Italie
◾Ferré Cathy, enseignante, France
◾Franchet Pascal, président du CADTM, France
◾Fortin Jacques, militant MR, France
◾García Fernández Pablo sociólogo, Asturias- España
◾García Rodríguez Gerardo, trabajador social, Estado español
◾Gari Ramos Manuel, Consejo Asesor, Viento Sur y Anticapitalisas, Etat Espagnol
◾Garrón Rincón Lorena, estudiante en Cádiz. Miembro del Café Feminista de Cádiz y militante de Anticapitalistas
◾Gaudichaud Frank, universitaire, Université Grenoble Alpes, France
◾George Susan, FRSA / Fellow of the Royal Society of Arts ; President of the Transnational Institute, Conseil scientifique d’Attac (France)
◾Gilly Adolfo, historiador, Profesor Emérito – UNAM, Mexico
◾Gleiss Thies, Mitglied des Parteivorstandes DIE LINKE, Deutschland
◾Gonthier Alain, conseiller communal, Vevey, Suisse
◾Gordaliza Ana, psicoanalista, Estado español
◾Gruner Eduard, profesor Consulto UBA, Argentina
◾Harribey Jean-Marie, économiste, ancien co-président d’Attac, France
◾Hélier Odile, anthropologue, France
◾Hernandez Mario, periodista y escritor. Buenos Aires, Argentina
◾Herrera Ernesto, éditeur de Correspondencia des Prensa Uruguay
◾Husson Michel, économiste, Conseil scientifique Attac, France
◾Herrero Yayo, ecofeminista, Estado español
◾Katz Claudio, economista, profesor UBA, Economistas de Izquierda, Argentina
◾Klein Angela, Verantwortliche Redaktorin der Sozialistischen Zeitung, Deutschland
◾Koifmann Isabel, sindicalista, Uruguay,
◾Kucharz Tom, Ecologistas en Acción, Madrid, Estado español
◾Labeaga Amo Mikel, Técnico Mantenimiento Universidad del País Vasco (UPV-EHU)
◾Lancry Jean-Pierre, conseil fédéral EELV (Europe Ecologie les Verts), CGT, France
◾Lang Joseph, historien, ancien conseil national, Bern, Suisse
◾Levard Laurent, agroéconomiste, Paris, France
◾Libreros Daniel, profesor Universidad Nacional, Colombia
◾Liebel Manfred, professeur émérite de sociologie à l’Université technique de Berlin, conseiller des mouvements d’enfants et de jeunes travailleurs en Amérique latine, Allemagne
◾Lillo Natacha, secrétaire de rédaction de Nicaragua Aujourd’hui, maîtresse de conférences, univ. Paris Diderot, France
◾Llamedo Rodriguez Luis Fernando, pensionista, Estado español
◾Logiudice Edgardo, Colectivo Revista Herramienta, Argentina
◾López Ricardo, Posta Porteña comunicación alternativa e independiente en el Rio de la Plata( Uruguay -Argentina)
◾Lopreno Dario, syndicaliste SSP, enseignant, Suisse
◾Löwy Michael, directeur de recherches émérite au CNRS. France
◾Lucita Eduardo, Economistas de Izquierda, Argentina
◾Marin Gloria, profesora jubilada, feminista, Estado español
◾Marty Christiane, ingénieure-chercheuse, membre de la Fondation Copernic et d’Attac France
◾Martínez Diaz Teresa, doctora en Psicología, Madrid), Estado español
◾Martínez José Luna, profesor jubilado, miembro de los comités de solidaridad con Nicaragua y el FSLN en los tiempos de revolución y el periodo de lucha contra la CONTRArevolución.
◾Molo Romolo, juriste, Suisse
◾Montoliu Miguel Martín, ingeniero EPF de Lausanne, Suiza, activista de la solidaridad con Nicaragua sandinista 1976 – 1985, Madrid, Estado español
◾Montoya Robero, periodista y escritor , Madrid, Estado español
◾Mosquera Martin, Democracia Socialista, Argentina.
◾Navarro Ruben, enseignant, Uruguay/France
◾Palpacuer Florence, Professeur de l’Université de Montpellier, membre du Conseil Scientifique d’Attac France
◾Parriaux Olivier, Professeur émérite, Université de Lyon à Saint-Etienne, France
◾Pastor Jaime, éditeur de Viento Sur, Etat espagnol
◾Pfefferkorn Roland, sociologue, professeur Université de Strasbourg, France
◾Pieri Mario, Colectivo Militante, Uruguay
◾Pronzini Matteo, député au Grand-Conseil du Tessin, direction du secteur industriel du syndicat UNIA, Suisse.
◾Prütz Michael, Aktivist seit 1968, Deutschland
◾Puyade Jean, enseignant, France
◾Rais Martine, médecin, Suisse
◾Redler Lucy, Mitglied des Parteivorstandes der Partei DIE LINKE, Deutschland
◾Riela Rebeca, economista, Uruguay
◾Robinson William I., Professor of Sociology and Global and International Studies, University of California-Santa Barbara, United States
◾Rodríguez Teresa, Diputada y Coordinadora General de Podemos Andalucía.
◾Romero Graciela, abogada, Uruguay
◾Romero Sánchez Jesús, diputado andaluz y presidente del grupo parlamentario de Podemos Andalucía, Estado español
◾Roux Hélène, universitaire, Paris, France
◾Samary Catherine, économiste, membre du Conseil scientifique d’Attac (France)
◾San José Pérez Carmen, Médica de Familia, Diputada de Podemos en la Asamblea de Madrid
◾Sanchez Mariana, journaliste, syndicaliste, ancienne représentante du comité de solidarité français au Nicaragua, France
◾Sanz Cintora Angel, profesor jubilado de la Universidad de Zaragoza y Profesor honorario de la UNAN-león de Nicaragua.
◾Sarda Georges, enseignant, France
◾Schindler Matthias, Nicaragua Aktivist seit 1979, Allemagne/Portugal.
◾Schmid Bernard, avocat au barreau de Paris, militant associatif, France
◾Schmid Philipp, sozialistischer Aktivist, Schweiz
◾Serfaty Claude, économiste, France
◾Sergi Pino, éditeur du site et de la publication Solidariéta
◾Sintomer Yves, professeur de science politique, Université de Paris 8 ; chercheur au Centre de Recherches sociologiques et politiques de Paris (CNRS/Université de Paris 8-Nanterre)
◾Svampa Maristella, socióloga y escritora, Argentina
◾Tarcus Horacio, historiador, Centro de Documentación e Investigación de la Cultura de Izquierdas, Argentina
◾Trat Josette, universitaire féministe, France
◾Trouvé Aurélie Membre du Conseil scientifique d’Attac enseignante chercheuse en économie, France
◾Tutin Christian, économiste, Professeur à l’Université de Paris Est Créteil (UPEC), ancien directeur de Nicaragua aujourd’hui, revue du CSN, de 1984 à 1991, France
◾Udry Charles-André, éditeur du site A l’Encontre, présent dès juillet 1979 au Nicaragua, Suisse.
◾Wiñazky Alberto, economista, Consejo de redaccion de la Revista Herramienta, Argentina
◾Wolf Winfried (Deutschland), Politikwissenschaftler und Ökonom, Chefredakteur der Zeitschrift Lunapark 21 https://www.lunapark21.net
◾Zagato Lauso, professore Università Ca’ Foscari, Venezia, già Direttore del centro studi sui diritti umani (Cestudir), Italia
◾Zallo Ramon, Catedratico. Universidad Pais Vasco.
◾Zeller Christian, professeur université Salzburg, Autriche
◾Zeta Sergio, militante socialista, Contrahegemoniaweb, Argentina
◾Zubizarreta Juan Hernández, Euskal Herria, profesor de universidad
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