Dans chaque débat de société, localement ou globalement, partout sur terre, les citoyens se voient offrir des options autour desquelles débattre et finalement trancher. En effet, même avec toute une équipe de dirigeants élus, les citoyens actifs restent les seuls représentants de leur propre cause. C’est ce qui fait la différence entre la démocratie représentative et la démocratie participative où les citoyens s’impliquent et font valoir leur volonté aux élus. Cette forme de démocratie commence à s’appliquer à Montréal dans certains quartiers.
Si la volonté populaire, celle du peuple mobilisé, ne l’emporte pas, il reste les élections comme garde-fou. Mais il n’est pas dit que les électeurs doivent rester immobiles entre-temps. On ne saurait laisser les élus à eux-mêmes en vase clos dans le Conseil municipal. Bien que cela heurte les tenants d’une défense inconditionnelle d’une transnationale aux ambitions contradictoires avec celles de la population participante, c’est de cette manière que la volonté des citoyens exprime ce qui fera la différence entre un projet de société progressiste et librement consenti (pas nécessairement immobile) et la soumission aveugle aux impératifs d’une compagnie et de ses actionnaires comme alternative, dût-elle fournir du travail et des taxes jusqu’à la fin des temps.
À la suite du Sommet des Amériques, on a pu constater jusqu’où le système était prêt à aller pour défendre « le droit d’investir n’importe où, n’importe comment et à n’importe quel prix, sans restriction aucune » partout sur la planète. Ce point de vue s’est évanoui avec l’échec de la ZLÉA dont on n’entend plus parler.
En plus, que serait aujourd’hui la sécurité-santé dans les milieux de travail sans cette opposition qu’ont déployée dans le passé les syndicats pour établir des normes et une maîtrise plus grande des ouvriers sur leur destin ? D’un point de vue écologique, ces normes sont encore à raffiner et l’Association pour la protection de l’environnement dans Lévis (APPEL), et les autres partisans d’un milieu de vie sain et sans danger, y auront contribué.
On voit à tort de l’immobilisme dans l’implication des citoyens. On devrait pourtant se réjouir de voir ainsi la démocratie québécoise se mettre au diapason de celle de la planète où, partout, les gens ont de nouveau envie de s’impliquer et façonner le monde à leur image.