Édition du 20 mai 2025

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Economie canadienne

Unifor demande au gouvernement fédéral de sanctionner les entreprises qui délocalisent des emplois canadiens

TORONTO, le 20 mai 2025 - Unifor, le plus important syndicat du secteur privé au Canada, demande au gouvernement fédéral de prendre des mesures immédiates et énergiques contre les entreprises qui délocalisent des emplois hors du Canada en réponse aux restrictions commerciales américaines. Le syndicat a présenté une proposition détaillée, comprenant des modifications législatives, qui explique comment la Loi sur les mesures étrangères extraterritoriales pourrait servir à sanctionner les entreprises qui délocalisent ou externalisent des emplois au détriment de l’intérêt national du Canada.

« Les travailleuses et travailleurs canadiens ne devraient pas payer le prix de l’agression commerciale américaine, a déclaré Lana Payne, présidente du syndicat national Unifor. Il est temps que le gouvernement fédéral trace une ligne claire : si vous faites des affaires ici, vous ne pouvez pas plier bagage et partir pour éviter les tarifs douaniers sans qu’il n’y ait de conséquences. »

Bien que le Canada ait répondu aux tarifs douaniers injustes des États-Unis par des mesures de représailles, celles-ci sont insuffisantes pour empêcher les entreprises de délocaliser leur production canadienne aux États-Unis, ce qui entraîne des pertes d’emplois dévastatrices. Unifor demande au gouvernement fédéral d’appliquer immédiatement la Loi sur les mesures étrangères extraterritoriales afin de pénaliser les entreprises canadiennes qui délocalisent leurs activités au sud de la frontière pour se conformer aux pressions ou aux incitations des États-Unis.

Le cas présenté par Unifor peut être interprété à différents niveaux d’agressivité. La Loi sur les mesures étrangères extraterritoriales, dans sa forme actuelle, pourrait servir immédiatement comme un outil, bien que les sanctions et les recours soient actuellement limités. Toutefois, les modifications législatives à la Loi sur les mesures étrangères extraterritoriales (lorsque le Parlement reprendra ses travaux), qui recoupent les pouvoirs existants en vertu des tarifs douaniers, présentent une série de mesures punitives très agressives, voire illimitées, pouvant aller jusqu’à bloquer ou restreindre l’importation de marchandises provenant d’entreprises qui ont délocalisé des emplois canadiens.

Pour lire la lettre d’Unifor au premier ministre et aux ministres, cliquez ici.

En vertu de la Loi sur les mesures étrangères extraterritoriales, le procureur général, appuyé par le ministre des Affaires étrangères, a le pouvoir de rendre des ordonnances qui empêchent la conformité à des mesures étrangères qui nuisent aux intérêts canadiens. Ces ordonnances de blocage feraient de la délocalisation de la production hors du Canada en réponse aux tarifs ou aux directives des États-Unis une infraction fédérale, passible de sanctions pouvant actuellement atteindre 1,5 million de dollars pour les entreprises et jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour les particuliers.

« C’est une loi qui existe déjà et qui peut être activée dès aujourd’hui. Aucune nouvelle loi n’est nécessaire, seulement la volonté politique de protéger les travailleuses et les travailleurs canadiens et d’empêcher de nouvelles pertes d’emplois dans des secteurs manufacturiers vitaux, a ajouté Mme Payne. En utilisant la Loi sur les mesures étrangères extraterritoriales et en la renforçant par des modifications législatives, le gouvernement peut envoyer un message clair que la délocalisation des emplois canadiens ne sera pas tolérée. »

Unifor réclame également des sanctions plus sévères, notamment la saisie des actifs des entreprises qui enfreignent les ordonnances de blocage, et que le respect de la Loi sur les mesures étrangères extraterritoriales soit une condition préalable à toute demande d’exemption des tarifs douaniers de représailles imposés par le Canada.

« Nous devons cesser de récompenser les entreprises qui détruisent nos communautés et sapent notre économie, a ajouté Lana Payne. L’enjeu ici est de protéger les bons emplois canadiens et de défendre notre souveraineté. »

Unifor

À propos du projet Unifor


Depuis deux ans, le SCEP et les TCA ont entrepris le processus de création du nouveau syndicat Unifor. Plusieurs comités composés des membres des deux syndicats ont ainsi travaillé à élaborer les structures, les statuts, le nom et le logo, les politiques, l’intégration, etc. du syndicat Unifor. L’an dernier, les congrès nationaux des deux organisations ont approuvé le processus alors que cette fin de semaine (30 août-1er septembre 2013), se déroule le congrès de fondation à Toronto.

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