Peut-être était-ce à cause de la revendication du salaire minimum à 15$ l’heure qui était le principal thème de cette manifestation bien que les seuls bannières le concernant semblaient portées par des organisations non syndicales en fin de cortège. On notait des bannières CSN de la Côte-Nord, du Bas- St-Laurent et de l’Outaouais. Toutefois, les organisations populaires, femmes et étudiantes brillaient par leur absence à part une présence symbolique. Par contre, NPD, Parti québécois et surtout Québec solidaire, de même que des groupes anticapitalistes, étaient notoirement visibles.
« C’est autour de 5 revendications que s’articule la manifestation nationale de cette année : salaire minimum à 15$ l’heure ; le réinvestissement dans les services publics et les programmes sociaux et mise en place de mesures concrètes pour mettre fin aux surcharges de travail ; la conciliation travail-famille- études ; la lutte contre les paradis fiscaux ; et la transition juste. » (FTQ) Mais elles étaient peu manifestes sur les bannières et les affiches, peu nombreuses d’ailleurs, sauf celle sur le 15$ comme on l’a mentionné mais beaucoup plus modestement que l’an dernier. Somme toute, l’ampleur de cette manifestation reste modeste étant donné l’effort de mobilisation hors Montréal. La riposte sociale ne vit pas ses meilleurs jours depuis la dégelée du dernier Front commun et le reflux de mobilisation pour le 15$ l’heure.
Reste que le rassemblement de quelques milliers de prolétaires déambulant du Parc Olympique au pont Jacques-Cartier à travers les quartiers Hochelage et Centre-sud, fait rare depuis le début 2016, réchauffent un printemps qui tarde à se manifester. Quand on pense que la chaleur estivale apportera vraisemblablement au Québec son lot de personnes réfugiées fuyant les misères du monde causées par un néolibéralisme guerrier envenimant la crise climatique, et plus particulièrement la xénophobie trumpienne, il faudrait bien un réveil de la gauche politique et sociale pour contrer la clôture péquiste, la passoire caquiste et le jeu macabre de la patate chaude des Libéraux québécois, ontariens et fédéraux.
Les remontrances moralistes de Québec solidaire tout en invoquant la « misère, la détresse et la guerre »… et en se ralliant à la fausse solution péquiste de la levée de l’entente des tiers pays sûrs qui ne ferait que déplacer partiellement le problème hors Québec n’apporte aucune solution concrète à l’accueil et à l’intégration. Cet enjeu risque d’accaparer les débats électoraux et requiert, pour éviter un inévitable dérapage, une solution de portes ouvertes dans un Québec intégrateur de plein emploi écologique en commençant par d’immédiats programmes de création d’emplois. On en est loin.
Marc Bonhomme, 28 avril 2018,
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