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Éducation

Décrochage scolaire - Un enjeu qui mérite plus que des solutions miracles (CSQ)

MONTRÉAL, le 2 mai 2018 - « Le décrochage scolaire est un important problème, nous le reconnaissons et nous sommes tous d’accord pour dire qu’il faut agir en amont pour le prévenir, comme nous le demandons depuis longtemps. Mais l’étude présentée aujourd’hui ignore d’importants éléments et avance des solutions somme toute limitées. »

La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, réagit ainsi à l’étude publiée par l’Institut du Québec concernant le décrochage scolaire.

Selon la leader syndicale, les problèmes auxquels font face les élèves en difficulté sont de plus en plus complexes : « Dans l’étude, on ne semble pas reconnaître que les compressions des dernières années ont fait mal dans le réseau de l’éducation. Elles ont réduit de façon importante la disponibilité des services et elles ont eu un impact significatif sur la lourdeur de la tâche du personnel par leurs divers effets. Le personnel le constate chaque jour auprès des élèves. On ne peut pas complètement rejeter cette situation du revers de la main ! », dénonce Louise Chabot, en rappelant que la vérificatrice générale faisait le même constat.

Comme autre solution, il faut également des mesures sociales pour agir sur les déterminants de la réussite, notamment les facteurs sociaux et économiques : « Nous savons que tant et aussi longtemps qu’on ne les prendra pas en compte sérieusement, nous n’atteindrons pas les taux de réussite espérés, car malgré tous les efforts faits, la pauvreté continue de peser dans la balance », ajoute la présidente de la CSQ.

Elle met d’ailleurs le gouvernement en garde de ne pas faire reposer la réussite sur les seules épaules du personnel, alors que de multiples autres facteurs entrent en ligne de compte. Elle ajoute aussi que la concurrence a des effets néfastes sur l’égalité des chances en éducation.

De plus, Louise Chabot rappelle que c’est une tendance lourde en éducation de considérer le changement de pratiques du personnel comme étant la seule voie possible pour améliorer la réussite, mais qu’il existe plusieurs autres solutions possibles.

Pensons notamment à la nécessité de revoir la composition des classes pour en assurer un meilleur équilibre, à l’importance de la lecture, à la protection du temps d’enseignement des matières obligatoires. « Depuis des dizaines d’années, nous revendiquons que l’accent soit mis sur le rôle de la lecture dans la réussite scolaire. C’est d’ailleurs la solution à préconiser pour la réussite des garçons, car la littératie est déterminante pour la suite du parcours scolaire. Cela permet de dépister plus tôt les difficultés. Il faut par contre que les services nécessaires soient rendus disponibles au bon moment », indique-t-elle.

Enfin, la présidente de la CSQ rappelle que si l’on ne tient pas compte des besoins du milieu, les solutions avancées ne répondront pas aux véritables besoins des élèves et adultes en formation.

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