Édition du 23 avril 2024

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Québec solidaire

Émilise Lessard-Therrien, une combattante dont QS ne peut se passer

J’ai décidé d’appuyer Émilise dès les premières annonces des candidatures au début de l’été. Je ne la connaissais pas beaucoup mais je voyais en elle un vent de fraicheur et de combativité.

Je pensais aussi et je pense toujours que son élection comme co porte-parole élargira notre audience et même la renforcera parce qu’elle ne proviendra pas exclusivement du caucus parlementaire. C’est un pas en avant pour donner plus d’importance au parti comme structure démocratique tout en le liant à l’aile parlementaire. C’est d’ailleurs la façon dont nous fonctionnions auparavant.

J’ai rarement vu une personne mener un combat avec autant de détermination. Comme le relate Pierre Céré dans son livre «  Voyage au bout de la mine  » Émilise est devenue la cible à abattre.

« À Noranda, depuis que la mine est mine, l’establishment cherche à faire taire ses contradicteurs, ceux et celles qui tentent de changer la vie. Dans le cas d’Émilise Lessard-Therrien, les notables ont fait ce qu’ils sont habitués à faire depuis presque un siècle : ils se sont ligués contre elle. » Selon un témoignage recueilli par l’auteur, « François Legault a ajouté une couche à tout cela. Il a fait de cette élection une question référendaire sur la Fonderie Horne : si vous votez pour Émilise, vous votez pour fermer la Fonderie Horne. » Certains ont dépeint la CAQ dans les médias sociaux comme la Coalition Arsenic Québec.

Est-ce qu’Émilise a mené ce combat pour gagner des votes, de toute évidence non, elle l’a fait en premier lieu pour combattre l’injustice. L’establishment patronal ainsi que François Legault ont bien reconnu en elle une militante dangereuse qui mettait en péril leurs intérêts et leurs profits (faramineux d’ailleurs).

La question fondamentale que nous devons nous poser maintenant, dans cette élection au poste de co porte-parole, c’est pouvons-nous nous passer d’une combattante comme Émilise. L’establishment patronal et politique quant à eux ont bien reconnu l’impact qu’elle avait et le danger qu’elle représentait pour leurs intérêts. Ils ont posé les gestes en conséquence.

Il ne faut pas se méprendre, la bataille contre la fonderie Horne et le gouvernement Legault n’était pas qu’une bataille régionale. Émilise l’exprimait ainsi lors d’en rassemblement : « La lutte de Rouyn-Noranda, c’est une lutte de tout le Québec. Fitzgibbon veut prendre l’argent de notre portefeuille collectif pour soutenir Glencore ! ».

Comme elle n’est pas députée, choisir Émilise, cela voudra dire une femme de plus dans le caucus qui souffre actuellement d’un déséquilibre, c’est ajouter une représentation forte des régions dont nous avons besoin de façon criante. Réalisons-nous vraiment l’impact que cela peut avoir non seulement pour nos membres en région mais aussi pour ceux et celles que nous souhaitons gagner à notre cause. C’est le moment d’envoyer un signal fort en élisant Émilise.

Et cela n’enlève rien aux deux autres candidates. Elles sont déjà députées et continueront d’être des porte-voix pour Québec solidaire. Au contraire, en ajoutant une voix forte et une militante aguerrie, nous renforcerons notre parti.

Elle affirme elle-même que « le fait d’avoir une porte-parole qui n’est pas prise dans la bulle parlementaire permettra d’accorder plus de temps à être sur le terrain, parce-que parfois on perd de vue le 2e front. » Elle considère que les commissions thématiques sont sous utilisées ainsi que les réseaux militants. Pour elle il est important de se lier avec le monde sur le terrain et faire avancer la cause, pas juste répondre aux médias. En ce qui concerne l’indépendance, elle affirme « Si on veut se réapproprier notre territoire et faire l’indépendance du Québec, il faut rassembler. Les multinationales s’accaparent de nos territoires, il y a là un potentiel à fédérer la riposte. »

Elle est une femme qui sait s’affirmer mais se veut aussi rassembleuse. Elle explique qu’elle consulte toujours les gens concernés avant de mettre quelque chose sur la table. Les propositions qu’elle apporte, elle veut les faire en équipe et souligne la complémentarité avec laquelle elle entend travailler avec Gabriel Nadeau-Dubois.

La dernière élection a démontré l’absence des régions. Émilise est une candidate toute désignée qui en plus de représenter la ruralité, sera une excellente porte-parole de Québec solidaire pour l’ensemble du Québec. Elle a la fougue et l’énergie de sa jeunesse, on en a besoin !

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André Frappier

Militant impliqué dans la solidarité avec le peuple Chilien contre le coup d’état de 1973, son parcours syndical au STTP et à la FTQ durant 35 ans a été marqué par la nécessaire solidarité internationale. Il est impliqué dans la gauche québécoise et canadienne et milite au sein de Québec solidaire depuis sa création. Co-auteur du Printemps des carrés rouges pubié en 2013, il fait partie du comité de rédaction de Presse-toi à gauche et signe une chronique dans la revue Canadian Dimension.

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