Selon Christian Simard de Nature Québec, " si rien n’est fait, des forages avec fracturation pourraient débuter dès l’été 2016 sans examen ni débat public. Des forages qui risquent d’avoir des impacts importants sur la qualité de l’eau et le régime hydrique des rivières à saumon.
"De plus, la coalition reproche au gouvernement Couillard de semer la confusion en annonçant des réductions ambitieuses des gaz à effet de serre tout en maintenant des projets comme celui d’Anticosti. Rappelons que le Québec n’a toujours pas voté de moratoire sur la fracturation. " Permettre la fracturation sur Anticosti revient à ouvrir la porte à l’utilisation de cette technique et à l’exploration et à l’exploitation des gaz de schiste sur tout le territoire du Québec, malgré l’avis défavorable du BAPE*** ", dénonce Jacques Tétreault, coordonnateur du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec.
Pour sa part, Eau Secours ! rappelle aux dirigeants du Québec que la fracturation consomme des milliards de litres d’eau prélevés à même nos réserves, qui ne sont pas éternelles. De plus, les produits chimiques utilisés lors des forages contaminent l’eau prélevée. " Il faut savoir que plus de 50 % de cette eau polluée ne remonte pas à la surface et que les eaux et les boues de fracturation contaminées ne pourront être traitées à Anticosti, ni ailleurs au Québec**** ", indique Joceline Sanschagrin, porte-parole de l’organisme.
" Tout scénario de fracturation doit être exclu, affirme Martin Poirier, de NON à une marée noire dans le Saint-Laurent. En ne rendant pas publics les résultats des sondages stratigraphiques, c’est comme si le gouvernement voulait cacher qu’ils ne sont tout simplement pas concluants. En réalité, rien ne justifie l’injection de fonds publics pour cautionner les forages sur cette île, qui en plus de polluer nos sols et notre eau, risquent de provoquer des secousses sismiques. "
Selon Patrick Bonin, de Greenpeace, " le Québec et le Canada doivent viser zéro émissions de gaz à effet de serre en 2050. Or, l’exploitation d’Anticosti atteindrait un pic autour de cette année-là selon le scénario envisagé par le gouvernement. Ce projet est totalement incompatible avec les cibles présentées par le premier ministre Couillard qui dit vouloir réduire les GES de 80 à 95% d’ici 2050. "
" Le gouvernement ferait mieux d’investir dans les mesures nous permettant de délaisser le pétrole plutôt que de recourir à une ressource qui au lieu d’être tournée vers l’avenir, appartient au passé et est dommageable pour le Québec et pour la planète ", conseille Alain Brunel, de l’AQLPA.
* Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, Greenpeace, Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, NON à une marée noire dans le Saint-Laurent, Eau Secours ! et Nature Québec
** http://sigpeg.mrn.gouv.qc.ca/gpg/classes/igpg
*** http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/rapports/publications/bape307.pdf
**** http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/rapports/publications/bape307.pdf (p. 147)