Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Le mouvement des femmes dans le monde

France : Journée internationale contre les violences faites aux femmes.

Le coup de gueule du collectif !

Un constat glaçant, à la veille du nouveau quinquennat ! 101 féminicides recensés cette année en France. L’appel aux autorités et candidats à la Présidentielle, se fait urgent. Ce samedi, dans le contexte de la revendication et grogne sociales, les places de la République et Nation à Paris, ont accueilli la mobilisation du collectif Nous Toutes, pour dénoncer avec force, les violences faites aux femmes.

De Paris, Omar HADDADOU

Olympe de Gouges reste indubitablement la référence par excellence pour illustrer la vaillance et le sacrifice de la femme française face à l’injustice et l’infériorisation dont elle était victime. Guillotinée en 1793 pour avoir rédigé, sous la tyrannie, une déclaration des Droits de la femme et de la Citoyenne, son combat lui vaut la stature d’une personnalité des Lumières.

Quelle aurait été la réaction de celle qui a décapité l’hydre de la misogynie, en découvrant le sort réservé aujourd’hui à certaines femmes ? Rouées de coups, suppliciées, répudiées, trucidées, elles n’ont pour seule arme que la mobilisation et l’indignation à s’abimer les cordes vocales. S’accommoder d’une telle fatalité, nombre de femmes françaises vulnérables, le refusent en clamant haut et fort leur ras-le-bol. Le féminicide et la passivité ayant atteint le summum, elles décident d’interpeller les autorités à travers cette vague violette de contestation, initiée par le collectif Nous Toutes, ce samedi 20 novembre à Paris. Galvanisé par la célèbre et inoxydable chanson « I will survive » de Gloria Gaynor, le cortège de quelques 50.000 personnes (En majorité femmes) selon les organisateurs, 18.000 d’après la Préfecture de Police, a entrepris, dès 14 heures, une marche entre la place de la République et celle de la Nation. Brandissant des pancartes et des banderoles aux slogans accrocheurs, les militantes et les militants, auxquels se sont ralliés les associations, les artistes et quelques figures de proue de la politique, ont mis l’accent sur l’effrayante statistique et l’insoutenable réalité de la condition de la femme, en proie aux violences.
En effet, les données rendues publiques par le collectif Nous Toutes, relayées par les différents canaux médiatiques, font état de 220.000 femmes victimes de violence chaque année. 101 tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, depuis le début de l’année en cours. 94.000 violées.

Les féminicides enregistrent une hausse exponentielle, à mesure que le temps passe. Alors que seul 1% de ces agissements funestes, a été condamné. Le décalage entre le discours officiel et la réalité du quotidien, constitue une carence patente dans le processus des engagements à haut niveau.

Eu égard à cette inertie, les protagonistes de la mobilisation ont jugé impératif de passer à l’action.

En dépit des progrès enregistrés depuis le Grenelle de 2019, sous le gouvernement d’Edouard Philippe, et la mise en service du numéro d’urgence 3939 pour alerter les services compétents d’un incident ou drame consécutif à la brutalité comportementale, la courbe de la maltraitance et des crimes perpétrés à l’encontre des femmes, va crescendo en Hexagone. Un fléau observable, de plus en plus dans différents contextes : Travail, transport en commun, entourage, cercle amical, etc. L’enveloppe des 360 millions d’euros, allouée par l’Etat pour y remédier, restent en-deçà du montant requis par les organisations féministes, à savoir 1 Milliard d’euros.

Mais pour Marylie Breuil, membre du collectif Nous Toutes, l’alternative réside davantage dans la sensibilisation que le financement : « Nous pensons que c’est grâce à la prévention que les choses vont pouvoir bouger. A l’heure actuelle, le gouvernement met en place des politiques de répression. Nous, nous réclamons des mesures de prévention. C’est seulement comme ça que l’on peut lutter contre les violences faites aux femmes ».

Une des propositions louables susceptible de retenir l’attention de l’Exécutif, est l’instauration d’un « Brevet d’Education à la Non-Violence », au même titre que celui de l’Education sur la Sécurité routière, dont la mise en œuvre a généré une baisse sensible de taux de mortalité sur les routes de France.
O. H

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