Édition du 16 avril 2024

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Asie/Proche-Orient

Le blocus de Gaza atteint les cotes de la Grèce

Le Devoir du Jeudi 30 mai publiait une lettre du consul d’Israël qui accusait la mission flottille pour Gaza de provocation contre Israël. Nous publions une réplique de Ghislaine Raymond, enseignante retraitée et militante.

Monsieur le Consul,

La population palestinienne vit dans un enfermement sous l’emprise du gouvernement israélien. À Gaza, la liberté de mouvement est restreinte au territoire qu’ils occupent, soit environ la superficie de l’île de Montréal. Il ne peut y avoir d’entrée et de sortie de Gaza sans que l’armée israélienne le l’autorise. Cette contention a connu quelques assouplissements dernièrement avec l’ouverture de la frontière entre Gaza et l’Égypte à l’encontre des volontés d’Israël.

Malgré le fait que vous affirmiez le contraire, il y a effectivement harcèlement envers la population de Gaza tout comme envers les différentes communautés palestiniennes de Cisjordanie aujourd’hui isolées les unes des autres dans des enclaves sous contrôle de l’armée israélienne. Nous pouvons constater, entre autre, qu’à Gaza, que les matériaux de construction peinent à y pénétrer, que les produits maraîchers produits ne peuvent être vendus à l’extérieur de Gaza et que l’approvisionnement en pétrole, gaz et eau dépend du bon vouloir des militaires qui acceptent ou non de laisser passer ces camions citernes.

La mission humanitaire qui s’apprêtait à prendre la mer n’en est pas une à caractère militaire. La preuve en est que les bateaux de la flottille, dont le bateau canadien, ont offert aux autorités de leur pays respectif de vérifier ce qui serait transporté à bord. Leur cargaison est destinée à la fois au transport de matériaux que votre gouvernement empêche de transiter vers leurs destinataires et à rappeler à la population mondiale qu’en Palestine et plus spécifiquement à Gaza, la liberté d’y entrer et d’en sortir, tout comme le droit au travail, à la santé et à l’éducation sont brimés.

Monsieur le Consul d’Israël, vous utilisez curieusement l’art de la diversion en référant aux conflits en cours en Lybie et en Syrie pour discréditer les militants de la flottille. La répression à l’égard des populations civiles de ces pays est inacceptable, j’en conviens. Peut-être ces gouvernements prennent-ils exemple sur Israël qui en toute impunité ne respecte pas le droit international, ne reconnaît pas au peuple palestinien son droit à la terre, à ses institutions et qui maintient quelques 4 millions de Palestiniens dans des camps de réfugiés où certains vivent depuis plus de 60 ans.

Monsieur le Consul, le blocus que vous exercez à Gaza et que vous tentez d’étendre aux cotes grecques où vos supporters ont convaincu les autorité grecques d’arraisonner le Tahrir, le bateau canadien de la Flottille pour la Liberté II alors qu’ils n’ont enfreint aucune loi, ne peut freiner la solidarité qui se développe envers la population palestinienne de Gaza. Nous avons en mémoire la mort de plus de mile d’entre eux sous les feux de votre armée en décembre 2008. Nous connaissons votre capacité militaire que vous avez exercée contre la Flottille pour la liberté l’an dernier causant le mort de 9 militants turcs.

Monsieur le Consul, personne ne démonétise Israël. Nous ne faisons que constater des faits troublants, inacceptables humainement et en contravention du droit international. Sachez, Monsieur le Consul, que l’impunité à l’endroit de votre pays ne saura perdurer indéfiniment.

Recevez, Monsieur le Consul, mes salutations.

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