Édition du 17 juin 2025

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Québec

Budget Girard : les réactions des organisations populaires

Voici la revue de presse des réactions des organisations syndicales, féministes et populaires au dépôt du budget du ministre des finances Eric Girard. Elle sera mise à jour au fur et à mesure de la publication des réactions par communiqués.


Budget provincial : Couper en éducation, une décision inacceptable et scandaleuse

MONTRÉAL, le 28 mars 2025 - Le Conseil national du soutien scolaire du syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau — (CNSS-SEPB-Québec-FTQ) dénonce avec une grande vigueur les coupes budgétaires en éducation annoncée par la CAQ lors du dépôt de son budget cette semaine.

La présidente du CNSS, Manon Cholette ne décolère pas, « un gouvernement un tant soit peu responsable ne devrait jamais au grand jamais couper en éducation. Le secteur scolaire c’est la fondation de notre société, nos membres façonnent l’avenir des jeunes au quotidien et la CAQ leur enlève les moyens de bien faire leur travail, comment peut-on en arriver là ?", demande-t-elle.

Ne vous laissez pas berner. La CAQ annonce une augmentation de 2,2% des dépenses en éducation, mais dans les faits cette augmentation anémique représente une diminution face aux défis auxquels font face nos membres.

« Les infrastructures sont en décrépitude depuis des années, la violence dans les écoles est un problème criant. De plus en plus d’élèves demandent une attention particulière, nous aurions souhaité des annonces qui nous auraient permis de garder la tête hors de l’eau. Au lieu de ça, on nous annonce une enveloppe budgétaire qui au mieux favorisera le statu quo et au pire fera sombrer le milieu scolaire dans un marasme plus important », ajoute Mme Cholette.

Renforcement de la Loi 21, un autre coup dur

Comme si ce n’était pas suffisant, la CAQ a également annoncé qu’elle comptait renforcer la Loi 21 afin de favoriser davantage la laïcité dans le réseau scolaire. Le CNSS estime que cette initiative n’aura pour effet que d’empirer la pénurie d’employé.es qui sévit actuellement dans le réseau.

« Ne nous cachons pas la tête dans le sable, le renforcement de la Loi 21 vise principalement un groupe formé surtout de femmes. Ces dernières sont nombreuses à occuper un poste dans nos centres de services et commissions scolaires et si on les oblige à choisir entre leur foi et leur travail, nous allons les perdre », dénonce Mme Cholette.

Le manque de personnel dans les centres de services et commissions scolaires du Québec est criant. Le recrutement et la rétention du personnel sont difficiles parce que les conditions de travail ne sont pas alléchantes.

« Le gouvernement a gelé les embauches pendant plusieurs mois et voilà qu’il se propose de lancer un ultimatum à nos collègues au risque d’en perdre plusieurs. C’est un enjeu de dignité pour nos membres et au niveau des ressources humaines c’est une grave erreur stratégique », conclut Mme Cholette.


Budget du Québec 2025-2026 : L’AGRTQ préoccupée par la faible place occupée par le développement du logement communautaire et social dans les priorités des programmes publics du Gouvernement du Québec

QUÉBEC, le 27 mars 2025 - L’Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ) préoccupée par la faible place occupée par le développement du logement communautaire et social, réitère que ce dernier doit être au cœur des priorités des programmes publics du Gouvernement québécois.

Pas de nouveaux investissements à la mise en chantier pour de nouveaux projets

Pendant que les listes d’attente pour un logement communautaire et social augmentent, le budget annoncé par le ministre des Finances ne prévoit pas de nouveaux investissements qui permettront de mettre en chantier de nouveaux projets afin de répondre aux nécessités des personnes à besoins spécifiques et des populations vulnérables.

Lors d’une consultation récente de ses membres ancrés sur l’ensemble du territoire québécois, les groupes des ressources techniques témoignent que les organismes à but non lucratif, qui offrent des services aux communautés sont prêts à mettre en œuvre des projets en habitation communautaire et sociale dans une proportion de 10 000 unités dès maintenant. Malheureusement, en regard des orientations budgétaires actuelles, rien ne laisse pressentir la mise en œuvre rapide de ces projets.

Au précédent budget, le Gouvernement entendait réaliser son objectif de livrer plus de 23 000 logements entre 2023 et 2029. Cela représente un investissement de 2,6 milliards de dollars sur six ans.

Nous observons que cet investissement demeure identique dans le présent budget et que la cible n’a pas été bonifiée. Conséquemment, il n’y a pas de nouveaux subsides disponibles pour la réalisation de projets supplémentaires en habitation communautaire et sociale.

De plus, nous constatons que la mise en chantier sera en décroissance significative à partir de l’année 2027-2028. On passera de 8 373 unités en 2026-2027, puis 2 914 unités en 2027-2028 et à 65 unités en 2028-2029.

Nous sommes d’avis que la réalisation de projets devrait être en continu dans un programme autonome dédié à l’habitation communautaire et sociale, avec des périodes de dépôt et des cibles d’unités clairement définies, favorisant une atteinte de cibles cohérentes répondant aux besoins des populations vulnérables.

« Investir dans le logement communautaire et social, c’est investir dans nos communautés sur l’ensemble du territoire et offrir un milieu de vie abordable, accessible, durable et de qualité. Les groupes de ressources techniques du Québec sont ancrés partout au Québec et ils accompagnent tous les jours les organismes à buts non lucratifs et les coopératives d’habitation désireux d’offrir un toit pour tous. L’état doit contribuer en investissant massivement dès maintenant dans le logement communautaire et social », mentionne Ambroise Henry, président de l’AGRTQ

Quelques mesures accueillies positivement

L’AGRTQ tient à souligner un investissement de 302,6 millions de dollars sur 5 ans afin de soutenir l’accès au logement. Ce budget vise notamment a préserver le parc d’habitations à loyer modique et à répondre aux besoins urgents en matière de logement.

Le Réseau québécois des OBNL d’habitation et l’AGRTQ saluent « la revalorisation du financement pour l’accès au logement de 302,6 millions de dollars étalé sur cinq ans. Toutefois, la répartition du montant alloué au maintien du parc d’habitations à loyer modique de 228 millions de dollars nous pousse à nous interroger sur les possibilités d’action offertes aux OSBL d’habitations afin de maintenir un parc de logement abordable et décent alors que ce budget, prévu sur 3 ans, diminue drastiquement chaque année ».

L’AGRTQ tient également à souligner l’investissement de 38 millions de dollars afin de renflouer le Programme d’adaptation de domicile dédié aux personnes en situation de handicap. Ces fonds étaient épuisés depuis plusieurs mois et cette mesure permettra de relancer les travaux d’aménagement. Un engagement pour les années suivantes aurait été bienvenu considérant l’ampleur des besoins de ces personnes.

Enfin, l’AGRTQ souligne l’engagement pris par le Programme de financement en habitation de la Société d’habitation du Québec (SHQ) d’utiliser de nouveaux outils financiers, notamment des garanties de prêt et des prêts à conditions avantageuses afin de compléter le financement de projets d’unités abordables. L’AGRTQ offre son entière collaboration dans la réflexion, l’élaboration et la mise en place des stratégies.

Le logement communautaire et social doit être considéré comme un chantier d’infrastructure majeur

En l’absence d’investissements massifs dans le budget pour le secteur du logement communautaire et social, nous sommes contraints de nous adapter à la faible part qui est associée dans le Plan Québécois des Infrastructures (PQI) 2025-2035. En effet, l’investissement prévu pour les 10 prochaines années s’élève à 3 986,6 milliards sur un budget total de 164 milliards, soit une part de 2.4%.

L’AGRTQ a la ferme conviction que la population québécoise a le droit d’avoir accès à un milieu de vie abordable, durable et de qualité. Les logements doivent être diversifiés et répondre aux besoins de l’ensemble de la population tout en créant des milieux où il fait bon vivre en communauté.

« Nous demeurons convaincus que ces logements doivent demeurer à l’abri de la spéculation immobilière et être menés par et pour les communautés. Les retombées du logement communautaire et social sont majeures et nombreuses dans l’écosystème québécois et nous avons le devoir d’investir massivement dès maintenant » souligne Tommy Théberge, directeur général de l’AGRTQ.

Ambroise Henry, président de l’AGRTQ, affirme que « Le moment est venu de considérer l’habitation communautaire et sociale comme une infrastructure majeure qui a des retombées économiques et sociales sur tout le territoire québécois ».


En contexte économique incertain, investir en petite enfance est essentiel - Le Collectif petite enfance exprime ses préoccupations concernant le budget 2025-2026 du Québec

MONTRÉAL, le 27 mars 2025 - À la suite du dépôt du budget 2025-2026 du gouvernement du Québec, le Collectif petite enfance est inquiet quant aux orientations budgétaires concernant les services destinés aux tout-petits et à leurs familles. Au-delà des coupures que peuvent représenter les faibles augmentations des dépenses en santé et services sociaux ou en éducation, le Collectif constate l’absence d’investissements majeurs et transversaux pour les tout-petits et leur famille.

Notamment, l’organisation, regroupant 23 membres et alliés experts nationaux en petite enfance et périnatalité, est inquiète quant à l’absence apparente de suite au Grand chantier pour les familles, entre autres pour la complétion du réseau des services de garde éducatifs à l’enfance. Assurer l’accès à une place de qualité pour chaque enfant est essentiel pour favoriser l’égalité des chances, alors que ce soutien aux familles bénéficie aussi au marché de l’emploi.

Le Collectif petite enfance reconnaît que certains investissements positifs ont été faits pour améliorer les conditions de vie des enfants les plus vulnérables et les services leur étant destinés. Cependant, les investissements annoncés pour la mise en œuvre de la stratégie nationale intégrée de prévention en santé - financement pour une année seulement et d’une ampleur diminuée comparativement aux années précédentes - soulèvent des doutes. Le Collectif suivra l’évolution de ce dossier avec attention.

Citation

« Même en période d’incertitudes économiques et de restrictions budgétaires, on ne peut jamais faire l’économie des investissements en petite enfance et en périnatalité. Les rendements de ces investissements sont les plus élevés pour l’État. Ils constituent une approche préventive qui génère des retombées positives dans plusieurs sphères de la société et permettent de réduire les dépenses futures dans les systèmes de santé, d’éducation et de services sociaux. Négliger la petite enfance aujourd’hui engendrera inévitablement des coûts supplémentaires à court, moyen et long termes », affirme Elise Bonneville, directrice du Collectif petite enfance.


Budget du Québec et transport collectif : « Pour la CAQ, c’est le tout-à-l’auto » -SCFP

MONTRÉAL, le 27 mars 2025 - Le Conseil provincial du secteur transport terrestre (CPSTT-SCFP), qui représente près de 9000 travailleurs et travailleuses dans le transport collectif au Québec, abonde dans le sens des organismes de la société civile qui sont amèrement déçus par le budget Girard déposé ce mardi. Pour le CPSTT, le document est marqué par un grave manque d’ambition et de vision, et trahit la préférence pour l’automobile du gouvernement Legault.

« Ce budget rate complètement la cible, que ce soit pour l’entretien des infrastructures existantes, le développement de nouvelles infrastructures indispensables, ou plus généralement pour l’amélioration du service dans les différentes sociétés de transport », de commenter Simon Mathura, président du CPSTT.

« Bien sûr, il y a la participation au projet de tramway à Québec, mais là encore, le gouvernement de la CAQ s’est retrouvé à y participer quasiment contre son gré et pour des raisons apparemment électoralistes. Pour le reste, c’est une sorte d’abandon tranquille et une préférence implicite pour le tout-à-l’auto. C’est une bien triste nouvelle pour les Québécois et Québécoises qui ne peuvent se passer du transport en commun et qui sont déjà les plus touchés par la crise du coût de la vie. Et bien évidemment, c’est un manque d’ambition flagrant par rapport aux objectifs climatiques du Québec, donc un pelletage par en avant du problème aux générations suivantes », de conclure Simon Mathura.


Des décisions budgétaires dangereuses, déplore la FQPPU : malgré la précarité, le gouvernement sabre dans le financement universitaire

MONTRÉAL, le 27 mars 2025 - La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) exprime sa vive inquiétude et son indignation devant la décision du gouvernement du Québec de réduire le financement des universités pour l’année budgétaire 2025-2026. À l’heure où notre réseau peine déjà à faire face aux conséquences majeures de récentes décisions gouvernementales malavisées, et dans un contexte économique singulièrement difficile, cette décision constitue une menace directe à l’intégrité de toutes les universités québécoises, grandes comme petites, dans les centres urbains comme dans les régions. Les coupes imposées les placent en effet dans une position impossible, les contraignant à faire des choix qui pourraient notamment avoir pour conséquence d’alourdir davantage la charge de professeur•es déjà en surcharge de travail, mettant à risque l’excellence de la recherche et de l’enseignement pour les années à venir.

Un sous-financement chronique, une précarisation durable
Cette réduction du financement arrive d’ailleurs au pire moment, alors que les pertes anticipées liées à la diminution forcée du nombre d’étudiantes et étudiants internationaux (estimées à environ 200 millions de dollars pour les deux prochaines années) aggravent considérablement la crise budgétaire actuelle. Cette situation prescrit déjà aux administrations universitaires des choix aux conséquences délétères, exacerbant le déséquilibre entre ressources disponibles et besoins croissants. Le gouvernement semble également ignorer que cette réduction de financement, conjuguée à une surcharge de travail accrue des professeurs, menace directement la capacité de nos universités à maintenir leur excellence en recherche et à offrir une formation de qualité. La FQPPU demande donc au gouvernement de revoir immédiatement sa stratégie budgétaire pour assurer la pérennité et la compétitivité du réseau universitaire québécois.

« Année après année, la diminution des ressources impose aux professeur•es universitaires un effort démesuré pour maintenir la qualité de leur enseignement et de leur recherche », souligne Madeleine Pastinelli, présidente de la FQPPU. « À force de devoir constamment prendre le relais pour combler des lacunes croissantes, nos collègues nous disent à quel point elles et ils sont au bord de l’épuisement. La situation devient intenable. Et, tout autant que le bien-être et la santé des professeur•es, c’est l’université et sa mission d’intérêt public qui se trouvent fragilisées. Couper ainsi les ailes de la recherche et de l’enseignement, c’est faire preuve d’une vue courte qui aura, bien malheureusement, des conséquences graves pour de nombreuses années. »

Dans ce contexte particulièrement préoccupant, la FQPPU rappelle aux administrations universitaires qu’elles doivent jouer leur rôle pour préserver l’intégrité de la contribution des professeur•es à la mission fondamentale des universités. Ainsi, elles doivent à tout prix éviter de céder à la tentation d’accroître davantage la charge administrative des professeur•es en réponse aux contraintes budgétaires actuelles, ce qui ne ferait qu’aggraver une situation déjà critique, affaiblissant davantage la capacité des professeur•es à s’acquitter adéquatement de leurs tâches essentielles d’enseignement et de recherche. La FQPPU invite plutôt les administrations à collaborer avec les représentant•es des professeur•es et autres parties prenantes pour identifier et élaborer des solutions qui évitent d’amplifier les nombreuses difficultés que vit déjà la communauté universitaire, notamment la surcharge administrative du corps professoral. Face à des décisions budgétaires qui menacent nos lieux de savoir, il est nécessaire d’agir avec vision, en plaçant le bien commun avant des mesures de contrôle administratif contreproductives et dommageables.

En bref

 Un coup porté à l’université : devant déjà faire face à un marasme financier, les universités voient de nouveau leur financement réduit par le gouvernement du Québec, ce qui compromet leur capacité à remplir leur mission d’enseignement et de recherche.

 Des professeur•es au bord de l’épuisement : alors que les ressources diminuent, la surcharge de travail des professeur•es atteint un seuil critique, menaçant leur santé, la qualité de l’encadrement étudiant et la vitalité de la recherche.

 Un appel à la concertation : la FQPPU exhorte le gouvernement à revoir sa stratégie et appelle les administrations à ne pas aggraver la situation par des alourdissements administratifs inutiles. Il est temps de défendre collectivement la mission d’intérêt public de l’université.


Réaction au budget provincial de 2025-2026 - Accueil glacial de ce budget pour les Auberges du cœur du Québec

MONTRÉAL, le 27 mars 2025 - Le Regroupement des Auberges du cœur du Québec (RACQ) constate le mépris pour le travail colossal des Auberges du cœur. Cet exercice annuel est l’occasion pour le gouvernement d’indiquer à la population ses priorités. Ce budget laisse planer un flou total concernant la somme allouée à nos actions. Faut-il en conclure qu’il n’y a tout simplement rien ? Manifestement, ce dernier ne considère pas l’impact essentiel qu’auront les Auberges face à la guerre commerciale et à ses conséquences.

Le RACQ revendique pour ses membres un rehaussement significatif de leur financement à la mission depuis de nombreuses années, s’élevant aujourd’hui à 33 M$. Pourtant, après plusieurs rencontres avec le personnel des ministres des Services Sociaux, des Finances et de l’Action communautaire, plusieurs participations à des comités et des consultations ainsi que la présentation d’un plan de rattrapage financier sur quelques années, rien n’y fait. En termes de financement à la mission, les Auberges du cœur restent à la traîne des ressources d’hébergements dont la mission est similaire.

« Certaines des Auberges peinent à boucler leur budget annuel, plusieurs termineront l’année avec un déficit. Non seulement elles ne reçoivent pas plus, mais tout ce qui touche la transition à la vie adulte des jeunes non plus. Logements abordables, prévention de l’itinérance, soin de santé mentale. Rien pour ces jeunes. Ces jeunes sont dans nos ressources et on doit en refuser plusieurs par manque de place. C’est vraiment choquant. », affirme Paule Dalphond, directrice générale du RACQ.

Le 10M$ alloué à l’ensemble des organismes communautaires autonomes en santé et services sociaux (OCASSS) est une honte, mêlée à un mépris envers les besoins des Auberges du cœur. Ce montant dérisoire ne fait qu’entretenir leur précarité, rendant difficile le maintien de leurs services et d’en développer de nouveaux pour répondre aux besoins de plus en plus importants des jeunes vulnérabilisés.

La CAQ abandonne les jeunes vulnérables

Le ministre Lionel Carmant s’est clairement engagé à accorder un financement supplémentaire aux Auberges du cœur, dans une entrevue accordée à Nathalie Collard, le 15 décembre dernier. Il a pris le temps de rencontre Paule Dalphond, directrice générale du RACQ, pour l’en aviser ce qui rend son désaveu envers notre travail incompréhensible. Faut-il comprendre que les belles paroles de ce gouvernement n’ont aucune valeur lorsque vient le temps de respecter ses engagements ?

Nous déplorons l’absence d’un défenseur de la jeunesse au sein du gouvernement, depuis le départ de Samuel Poulain. Nous appuyons la nécessité d’un adjoint parlementaire dédié à la jeunesse afin d’assurer une réelle prise en compte des enjeux qui la concernent. Pendant ce temps, le gouvernement concrétise une gestion néolibérale de l’État québécois, appliquant une logique marchande à un secteur où les relations humaines, l’éthique et l’équité sociale sont les pierres d’assise. Plus que jamais, les Auberges du cœur seront essentielles, malheureusement plusieurs ne pourront répondre à l’appel faute de financement.

Le Regroupement des Auberges du cœur du Québec

Le Regroupement des Auberges du cœur du Québec est le trait d’union de 32 membres qui opèrent 34 maisons d’hébergement communautaires pour jeunes vivant des difficultés ou en situation d’itinérance dans 10 régions du Québec. Elles doivent refuser plus de 6 000 demandes d’hébergement, généralement faute de place. Les Auberges du cœur hébergent et soutiennent chaque année plus de 4 500 jeunes âgé•e•s entre 12 et 35 ans. Au total, l’ensemble des Auberges du cœur offre plus de 780 places (416 en maison d’hébergement et 364 autres places en appartements supervisés ou logements sociaux). C’est aussi près de 500 travailleur•euse•s et 450 bénévoles qui gravitent autour de ces jeunes. Ces chiffres ne reflètent qu’une partie des besoins des jeunes pour le type d’hébergement et de soutien que nous offrons considérant les territoires où de telles ressources sont inexistantes.


Budget 2025-2026 : la vision austéritaire de la CAQ !

En somme, avec ce budget, les dépenses prévues sont loin d’être suffisantes pour préserver la qualité des services publics et réduire les écarts de richesse !

❗Aucune mesure structurante pour améliorer les conditions de vie des femmes et des personnes en situation de pauvreté ni pour faire face à la crise du logement et au recul de la justice sociale.

❗La CAQ s’obstine à refuser d’aller chercher les sous là où il y en a (faire payer plus d’impôts sur le revenu ou le patrimoine aux plus riches).

❗Au moins, c’est une bonne nouvelle que la CAQ semble prête à trouver que le déficit n’est pas si préoccupant et qu’il est loin d’un niveau record, ce que des organismes comme l’IRIS défendent depuis des années !

❗La CAQ continue de faire des économies sur le dos des travailleuses et des travailleurs et des personnes en situation de pauvreté. Et on n’oublie pas les récentes coupures de la CAQ : la fermeture du bureau d’aide juridique en immigration de l’est du Québec , les 1,5 milliards en santé, les coupes en éducation, et plus !

Les mauvaises nouvelles du budget

❌ Aucun argent neuf pour les maisons d’aide et d’hébergement en violence conjugale.

❌ Aucun nouvel investissement pour la réalisation de logements sociaux.

❌Aucune mesure structurante pour permettre aux personnes en situation de pauvreté d’améliorer leurs conditions de vie.

❌ Des miettes pour le milieu communautaire pour 2025-2026, avec un maigre 22,9 millions contre les 2,6 milliards estimés nécessaires. Rien pour les groupes en défense collective des droits et une diminution aberrante pour les organismes d’accompagnement et de soutien à l’intégration des personnes immigrantes.

❌ Compressions majeures en santé : hausse de 3%, alors que les coûts de fonctionnement nécessitent 5,4% par année - ce à quoi s’ajoutent les coupes récentes de 1,5 milliards.

❌ L’environnement, le grand oublié : le budget diminue les investissements avec un montant prévu pareil à 2024-2025 (baisse par rapport à la hausse de l’inflation) et comprend un ridicule 100 000$ pour les organismes environnementaux !

❌ Coupes majeures à prévoir dans les services à la population si le plan de retour au déficit zéro d’ici 2029-2030 est maintenu (limite de la hausse des dépenses du gouvernement québécois à 1,7 % en moyenne sur 5 ans, alors que l’inflation anticipée est de 2,25% !).

❌ Des investissements insuffisants et insatisfaisants en éducation : investissements en dessous de l’inflation qui mettent en péril le maintien des services en place ; diminution de l’investissement dans les infrastructures par rapport à l’année dernière.

❌ Une baisse de 166 M$ sur dix ans des investissements pour les services de garde éducatifs à l’enfance, selon le Plan québécois des infrastructures.

❌ Recul des investissements en transport en commun (seulement 30% du budget en transport).

❌ Coupe dans des mesures d’aide financière aux travailleuses et travailleurs à faible revenu – exemples : le bouclier fiscal, qui compense les pertes de certains transferts fiscaux dans l’année où survient une hausse de revenus d’emploi ; frais de garde d’enfants maintenant seulement jusqu’à 14 ans.

Les consolations du budget

✔️ Maintien (in extremis) du programme d’accès aux services d’interprétariat pour femmes allophones pour deux ans. Heureusement que les groupes ont lutté pour défendre ce programme !

✔️ 1000 nouvelles unités pour le Programme de supplément au loyer (dont peuvent bénéficier les femmes victimes de violence conjugale).

✔️ 1,4 M$ pour poursuivre le travail de l’équipe de la Sûreté du Québec dédiée à la violence entre partenaires intimes.

✔️ Investissements additionnels de 228 millions $ pour la rénovation et l’exploitation des habitations à loyer modique (HLM).

✔️ 42,6 millions $ sur 5 ans pour « permettre au Ministère de la Santé et des Services sociaux d’assurer l’accompagnement des personnes vulnérables » - mais ces investissements iront-ils dans le soutien communautaire en logement social et communautaire ?

✔️ Retour du programme d’adaptation à domicile actuellement suspendu par manque de fonds (programme qui vise à permettre aux propriétaires de rendre leur logement accessible et adapté aux besoins des personnes en situation d’handicap).

✔️ En santé, de bonnes intentions sont annoncées mais sans détails ni moyens de confirmer la concrétisation de ces mesures (à surveiller !) :

 Réduire le temps supplémentaire obligatoire

 Implanter l’autogestion des horaires du personnel

 Limiter le recours aux agences de placement (on aimerait mieux leur abolition !)

 Favoriser le soutien à domicile et améliorer la première ligne.

✔️ Investissement dans la sécurisation culturelle des personnes autochtones dans le réseau de la santé et des services sociaux (10 M$ par année, ce qui reste minime compte tenu de la discrimination systémique). Mais sans la reconnaissance de cette discrimination systémique !

✔️ Culture : 317,9 millions de dollars sur cinq ans. Les mobilisations ont été au moins partiellement répondues !

Sources

Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale

Collectif pour un Québec sans pauvreté

Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS)

Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)

Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)

Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN

Fédération autonome de l’enseignement (FAE)

Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQACA)


Budget du Québec 2025-2026 : De mauvais choix qui fragilisent le filet social québécois -Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires

Le 26 mars 2024, Saint-Lin-Laurentides - La Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires (CTROC) réagit avec beaucoup de déception face au budget Girard-Legault 2025-2026. Des 830 millions supplémentaires demandés par les organismes communautaires autonomes intervenant en santé et services sociaux, seulement 10 millions d’investissements ont été annoncés dans le budget. En d’autres termes, le gouvernement s’attend à ce que plus de 3 000 organismes se partagent 10 millions, ce qui revient à un maigre 3 000 dollars par organisme.

En sommes-nous à un point de rupture du filet social québécois ?

Entretemps, le filet social québécois continue de péricliter par manque de soins. Non seulement le budget 2025-2026 prive le réseau public de la santé et des services sociaux des moyens nécessaires pour continuer à offrir des services à la population, il devra en outre couper dans ses dépenses avec l’imposition d’une limite de croissance de 3%.

Selon Daniel Cayley-Daoust, porte-parole de la CTROC : “Ces décisions, combinées à celle d’accorder une augmentation risible de 10 millions aux organismes communautaires, conduisent inévitablement à un seul constat : c’est la population qui, encore une fois, écopera des choix budgétaires gouvernementaux.” Vers un détournement des responsabilités des organismes communautaires ?

En dépit de la Loi sur la gouvernance en santé et services sociaux et de la politique
gouvernementale sur l’action communautaire qui garantissent aux organismes leur liberté de pratiques, d’orientations et de gestion, le réseau public se tourne de plus en plus vers eux pour combler les services qu’il ne peut plus offrir par manque de ressources. Or, si les organismes désirent pour la plupart collaborer, ils visent d’abord et avant tout à répondre aux besoins des personnes qui les fréquentent. Moins le réseau public dispose de ressources, plus la pression est forte pour utiliser les organismes communautaires à ses propres fins. “Un financement à la mission adéquat constitue le meilleur garde-fou pour protéger l’autonomie face aux tentatives de transférer les responsabilités du réseau public vers les organismes”, constate Daniel Cayley-Daoust.

La CTROC et ses membres craignent grandement que l’insuffisance de rehaussement financier pour l’année 2025-2026 accentue cette volonté gouvernementale de détourner les organismes communautaires de leur mission première pour son propre bénéfice et ceci, au détriment de la population.

La CTROC tient à mettre le gouvernement en garde contre toute tentative de se défi ler de ses responsabilités d’offrir des services publics de santé et de services sociaux adéquats et suffi sants, et de transmettre cette charge aux organismes communautaires autonomes. Pour le bénéfi ce de la population, le gouvernement se doit d’investir tant dans le réseau public que dans le milieu communautaire en respect de leurs missions respectives.


Grande mobilisation pour les arts au Québec : La lutte paie et elle continue

La GMAQ salue la décision du gouvernement d’augmenter le budget du Conseil des arts et des lettres du Québec. La majoration des budgets permanents du CALQ à 165 millions et l’augmentation de ses crédits totaux à 200 millions pour les trois prochaines années constituent une mesure d’urgence essentielle qui apporte un bref répit pour un milieu des arts en péril.

Ce gain est le résultat d’une extraordinaire mobilisation concertée d’une multitude d’acteur.ice.s des arts, qui démontre que la lutte politique paie. Voilà plus d’un an que la Grande mobilisation pour les arts au Québec, alliée au Front commun pour les arts, est dans la rue et dans les médias pour porter les revendications des artistes et des travailleur.euse.s des arts de toutes les disciplines. Aujourd’hui, nous recueillons les premiers fruits de notre travail et de notre ténacité. Bravo et merci à toutes les personnes engagées dans ce mouvement ! Maintenant, la lutte pour les arts doit continuer !

La GMAQ porte deux revendications centrales : la majoration des fonds destinés au CALQ, à laquelle répond en bonne partie le budget du ministre Girard, et la création d’un programme de soutien continu aux artistes (filet social). Cette deuxième revendication est toujours sur la table et reste indispensable pour sortir les artistes de l’état de précarité endémique et permanent qui est le leur depuis trop longtemps. Il revient à l’ensemble de la société de s’assurer que les personnes qui créent la culture puissent le faire dans des conditions décentes et soutenables à long terme.

La GMAQ continuera de se battre pour la reconnaissance du rôle crucial des arts et pour un meilleur soutien aux artistes et aux travailleur.euse.s indépendant.e.s de toutes les disciplines, dans une vision inclusive, ouverte et expérimentale de la culture. Nous serons d’ailleurs attentif.ives.s à l’usage qui sera fait des crédits supplémentaires accordés au CALQ, pour nous assurer qu’ils se rendront jusqu’aux poches des artistes.


Budget 2025-2026 : trop peu, trop tard pour l’enseignement supérieur selon la FECQ

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - Dans un contexte où l’enseignement supérieur a cruellement besoin d’un changement de cap, le budget 2025-2026 arrive avec une rame cassée. Avec une hausse des dépenses d’à peine plus de 2%, bien en deçà des augmentations des dernières années, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) déplore un manque flagrant d’ambition. Et pourtant, les besoins sont urgents : des infrastructures qui tombent presque en ruine, des cégeps de région en difficulté, et une population étudiante de plus en plus précaire.

Infrastructures collégiales

Aujourd’hui marquait le dépôt du premier budget caquiste depuis la publication, en mai dernier, du rapport accablant du VGQ sur l’état du parc immobilier des cégeps. La FECQ s’attendait à une réponse forte, mais déplore un sérieux manque de vision du gouvernement. Le budget alloué au maintien du parc stagne, et les sommes destinées à résorber le déficit de maintien d’actif pour 2025-2026 — soit 70 M$ — restent bien en deçà des besoins. Rappelons que l’an dernier, le déficit de maintien d’actif était estimé à 764 M$, sans qu’aucune mise à jour ne soit proposée cette année pour évaluer l’état réel des bâtiments.

Au-delà de la vétusté, le réseau collégial est aussi confronté à un manque criant d’espace pour accueillir la hausse des effectifs. À la rentrée 2024, par exemple, le Collège Montmorency a dû refuser l’admission de plus de 1 000 personnes étudiantes. La FECQ salue néanmoins l’ajout de près de 100 M$ sur deux ans pour bonifier le parc immobilier, qui est un pas dans la bonne direction, mais encore loin de suffire à répondre à l’ampleur des besoins.

Vitalité des cégeps de région

Dans un budget qui prétend miser sur l’innovation et anticiper les risques liés aux tensions tarifaires avec les États-Unis, l’absence de mesures pour soutenir les cégeps en région est pour le moins décevante. Ces établissements jouent pourtant un rôle central dans le développement économique et social de plusieurs régions du Québec. Or, sans mesures concrètes pour contrer la baisse des effectifs étudiants, celle-ci ne fera que s’accentuer, fragilisant l’offre de formation et limitant l’impact positif de ces cégeps sur leur milieu.

Plus spécifiquement, la FECQ déplore qu’aucune bonification n’ait été prévue pour le programme de bourses Parcours, qui vise à encourager la mobilité interrégionale, alors que certains établissements peinent à répondre à plus du tiers des demandes, faute de ressources suffisantes. Alors que plusieurs cégeps urbains font face à un contexte de surpopulation, il aurait été judicieux de bonifier ce programme afin d’inciter davantage de personnes étudiantes à réaliser leur parcours collégial en région.

Précarité financière étudiante

Depuis la rentrée 2024, la FECQ et plus de 200 000 personnes étudiantes demandent à la CAQ de renverser le poids de la précarité. Dans ce budget, un seul signal a été entendu : une indexation de l’aide financière aux études d’une valeur de 225 M$ sur cinq ans. Un pas dans la bonne direction, certes, mais insuffisant à lui seul pour répondre à l’ampleur des besoins.

Alors que le gouvernement met fin aux bourses Perspective — une coupe de 250 M$ — la FECQ s’attendait à ce que ces sommes soient réinvesties là où les besoins sont les plus criants, à commencer par la rémunération des stages. Or, aucune mesure n’a été annoncée. Et pendant que 40 % de la population étudiante vit de l’insécurité alimentaire, pas un seul dollar n’a été prévu pour le réseau postsecondaire à ce chapitre, alors que la FECQ réclamait pourtant moins d’un million par année. En refusant d’agir sur les enjeux les plus criants, le gouvernement tourne le dos à une génération qui, pourtant, continue de se mobiliser pour son avenir.

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« Le rapport de la VGQ sonnait l’alarme incendie. La CAQ, elle, arrive avec un verre d’eau tiède. Aucune hausse pour le maintien du parc, aucune mise à jour de l’état des infrastructures : ce n’est pas un plan d’action, c’est un plan de table. Et comme si ça ne suffisait pas, après avoir sabré 250 M$ dans les bourses Perspective, le gouvernement n’a même pas cru bon de rémunérer les stages ni de proposer des mesures contre l’insécurité alimentaire. La FECQ accueille néanmoins favorablement l’indexation de l’aide financière aux études pour une valeur de 225 M$ sur cinq ans. », mentionne Antoine Dervieux, président de la FECQ


Budget Québec 2025-2026 : L’audiovisuel ignoré, l’AQTIS 514 IATSE exprime sa déception

QUÉBEC, le 26 mars 2025 - L’AQTIS 514 IATSE se dit déçue de l’absence de soutien direct à l’industrie des productions visuelles dans le budget 2025-2026, malgré une augmentation du budget culturel global de 717 millions de dollars. Loin de renforcer un secteur pourtant crucial, le budget 2025-2026 semble ignorer les défis urgents auxquels il est confronté.

Au-delà de l’absence de nouvelles mesures, l’AQTIS 514 IATSE s’inquiète de la trajectoire à la baisse annoncée pour la mise en valeur de la culture et de l’identité québécoise, qui verra ses fonds diminuer de 124,2 millions à 96 millions de dollars d’ici 2029-2030.

Si le maintien du soutien à la SODEC est noté, l’association insiste sur la nécessité de traduire rapidement les futures recommandations du Groupe de travail sur l’avenir de l’audiovisuel au Québec (GTAAQ) en actions concrètes et en investissements significatifs pour les années à venir. Rappelons que l’AQTIS 514 IATSE a participé aux travaux de ce groupe en déposant un mémoire proposant des solutions spécifiques aux enjeux actuels.

« Ce budget envoie un mauvais signal : l’importance stratégique de notre secteur pour l’économie et la culture québécoise n’a malheureusement pas été entendue », déplore Bernard Larivière, président de l’AQTIS 514 IATSE. « Alors que nous faisons face à des enjeux cruciaux de protection de notre identité et de nos valeurs dans le contexte international actuel, cette absence de soutien est non seulement décevante, mais potentiellement dommageable pour l’avenir de notre industrie. »

Rappelons que l’industrie des productions visuelles étrangères, véritable moteur économique pour le Québec, génère des milliers d’emplois et des retombées financières considérables tout en assurant le rayonnement de la culture québécoise mondialement.


Budget 2025-2026 du Québec - Les enfants vulnérables toujours aussi vulnérables -Association québécoise des centres de la petite enfance

MONTRÉAL, le 26 mars 2025 /CNW/ - Alors que les associations nationales des centres de la petite enfance (CPE) et des garderies privées subventionnées (GS) ont fait de multiples représentations et une démonstration des besoins grandissants pour accueillir et accompagner les enfants les plus vulnérables dans les services éducatifs à l’enfance, les 82 millions de dollars sur 5 ans annoncés aujourd’hui seront insuffisants pour accompagner les enfants.

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« Le gouvernement reconnaît sur le bout des lèvres les besoins du réseau pour le bien-être et le développement des enfants issus de contexte socio-économique précaire ou ayant des besoins de soutien particulier, mais le montant octroyé est loin d’être à la hauteur des besoins. Nous avions demandé près de 240 millions de dollars pour la seule année 2025-2026, ce qui illustre l’ampleur », déplore Samir Alahmad, président de l’Association des garderies privées du Québec (AGPQ).

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« L’annonce d’aujourd’hui équivaut à 16,4 millions de dollars par année. C’est décevant sachant que le gouvernement s’était donné jusqu’à l’année 2025-2026, avec l’axe 6 du , pour assurer un accès plus équitable aux services de garde éducatifs et une réponse mieux adaptée aux besoins des familles les plus vulnérables » déplore Samir Alahmad, président de l’Association des garderies privées du Québec (AGPQ).Grand chantier pour les Familles, pour assurer un accès plus équitable aux services de garde éducatifs et une réponse mieux adaptée aux besoins des familles les plus vulnérables », observe Marie-Claude Lemieux, directrice générale de l’Association québécoise des CPE (AQCPE).

Des conséquences majeures pour les familles et la société

Les services éducatifs à l’enfance sont déjà sous pression, dû à la grave pénurie de la main-d’œuvre qui sévit, notamment en regard de la qualification du personnel, essentielle pour réussir cette profession. Il n’y a plus de latitude pour alourdir une tâche déjà considérablement augmentée depuis quelques années.

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« En 2023, 91% des gestionnaires de SGEE ont dit avoir des besoins de soutien par des professionnels non comblés dans leur milieu. Résultat : 20% des gestionnaires ont réduit le temps de fréquentation des enfants concernés par manque de ressources humaines. Malgré l’investissement annoncé, nous craignons que ce pourcentage augmente encore », explique Mario Ranallo, président du Rassemblement des garderies privées du Québec (RGPQ).

Beaucoup de parents, devant l’absence de services adéquats pour leur enfant, auront des choix difficiles à faire. Certains devront réduire leur nombre d’heures travaillées, d’autres seront contraints de quitter leur emploi, alors même que l’égalité des chances est au cœur de la triple mission des services éducatifs à l’enfance.

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« Il est prouvé que l’accès précoce à des services de garde éducatifs de qualité contribue à prévenir des difficultés de développement et permet une meilleure préparation pour l’école. L’investissement dans la petite enfance est donc non seulement un acte de justice sociale, mais aussi un investissement à long terme. C’est d’autant plus vrai pour les enfants vulnérables pour lesquels il a été déterminé que les effets positifs d’une fréquentation d’un service éducatif de qualité sont plus importants et agissent comme facteur de protection », expose Francine Lessard, directrice générale du Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance (CQSEPE).

La CAQ fait des choix avec l’argent des Québécois

Le contexte économique impose des choix difficiles pour les prochaines années et le réseau des services éducatifs à l’enfance en est conscient. Mais investir dans le développement des tout-petits n’est pas une dépense vaine. C’est un acte de prévention qui permettrait à l’État d’économiser des millions pour compenser des problématiques qui auraient pu être évitées. On le constate d’ailleurs avec les sommes considérables qui ont été annoncées pour la réussite scolaire.

Il est impératif de poursuivre le travail entamé pour une meilleure inclusion et des services adéquats pour les enfants les plus vulnérables dans les services de garde éducatifs du Québec.

Source

 AQCPE, Enquête sur l’expérience des éducatrices et responsables en milieu familial sur l’accueil et l’accompagnement des enfants vulnérables en services de garde éducatifs à l’enfance, 2021. Voir l’étude complète ici.

 Observatoire des tout-petits, Tout-petits ayant besoin de soutien particulier - Comment favoriser leur plein potentiel ? Faits saillants. Voir l’étude complète ici.


Budget 2025-2026 : L’Union étudiante du Québec s’insurge contre une réduction du financement des universités québécoises de 31 millions $

QUÉBEC, le 26 mars 2025 - L’Union étudiante du Québec (UEQ) se désole de voir le financement des universités réduit de 31 millions lors de l’exercice budgétaire 2025-2026. Principalement causée par une diminution du nombre d’étudiants dans nos universités, cette réduction de 31 millions de dollars met en lumière l’échec des politiques de la CAQ pour les universités québécoises. À un moment où le Québec souffre sévèrement d’une pénurie de main-d’œuvre dans de multiples domaines, le Québec n’a pas le luxe de voir le nombre d’étudiants universitaires diminuer.

De plus, cette réduction du nombre d’étudiants dans nos universités ne fait que mettre en lumière l’improvisation du gouvernement en matière d’étudiants internationaux. Le gouvernement ne fait qu’aggraver la crise de financement des universités en réduisant le nombre d’étudiants internationaux. Rappelons que la ministre Déry a déposé une nouvelle politique de financement des universités en juin 2024 dont la principale source de nouveau financement provenait des étudiants internationaux. L’UEQ avait à l’époque dénoncé l’incohérence de cette politique et les intentions du gouvernement en matière d’immigration. Force est de constater que ce sont les universités québécoises qui devront maintenant payer la note de cette blessure que la CAQ s’est auto-infligée.

De plus, l’UEQ s’attriste de constater qu’aucun investissement supplémentaire en recherche universitaire n’a été effectué. Dans un contexte économique instable, l’UEQ croit qu’il est crucial d’investir dans nos chercheurs et chercheuses, notamment en augmentant les bourses du FRQ qui leur sont dédiées. La CAQ manque ainsi une occasion de faire preuve de leadership et reste en retrait par rapport au gouvernement du Canada en matière de recherche et d’innovation étudiante.

Citation :
« Créer un trou de 31 millions pour nos universités à cause de politique incohérente, c’est inacceptable ! Assoiffer nos universités avec les menaces à notre économie que l’on connaît, pendant que la pénurie de main-d’œuvre sévit, alors que le Québec doit investir en recherche et innovation, ça fait aucun sens. », s’indigne Étienne Paré, président de l’Union étudiante du Québec (UEQ).


Malgré la grave crise du logement, le budget Girard ne prévoit aucun nouvel investissement pour la réalisation de logements sociaux -FRAPRU

QUÉBEC, le 26 mars 2025 - Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) est amèrement déçu que, malgré la crise du logement vécue durement par les locataires, en particulier ceux à faibles et modestes revenus, le 7ème budget Girard ne prévoit aucun nouvel investissement pour la réalisation de logements sociaux. Sa porte-parole déplore avec véhémence les choix politiques et fiscaux du gouvernement Legault, alors que le contexte économique incertain offrait une occasion supplémentaire à saisir pour traiter le nécessaire chantier de logement sociaux et communautaires comme un chantier d’infrastructures publiques. « Le budget table sur la création de richesse alors que l’absence de mesures structurantes pour aider les locataires à faire face aux graves conséquences de l’inabordabilité croissante du logement, appauvrira encore un trop grand nombre de personnes. On y retrouve que quelques mesurettes loin de répondre aux besoins criants » a réagit Véronique Laflamme.

Le FRAPRU avait demandé au ministère des Finances dans ses représentations pré budgétaires d’offrir enfin la prévisibilité indispensable à la planification à long terme du logement social dans l’objectif d’augmenter significativement la maigre part qu’il occupe sur le parc locatif. Selon le regroupement, la construction d’un nombre significatif de logements sociaux sous différentes formes (HLM, OSBL et de coopératives d’habitation) est plus que jamais essentielle pour limiter l’effet inflationniste des logements privés neufs qui se construiront dans les prochaines années. D’autant plus que la récente Stratégie gouvernementale en habitation vise la construction de 560 000 logements locatifs en 10 ans. Selon le FRAPRU, le budget 2025-2026 aurait dû permettre de doter la Stratégie gouvernementale d’objectifs chiffrés de logements sociaux à construire sur plusieurs années et prévoir les investissements nécessaires à cette fin.

Le seul objectif énoncé dans le Plan budgétaire 2025-2026 demeure le même depuis la dernière campagne électorale, note le FRAPRU, soit de réaliser autour de 23 000 logements d’ici 2029. Non seulement ces logements ne sont pas tous sans but lucratif rappelle le FRAPRU, mais près de la moitié avaient déjà été budgétés à l’arrivée de la CAQ au pouvoir. Même les 8000 unités annoncées dans la mise à jour économique de novembre 2023 sont toutes réservées et il n’y a eu aucun appel de projet du Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) depuis plus de 18 mois, alors que l’attribution de fonds publics par décret gouvernemental s’est généralisée. « L’insuffisance et le manque de prévisibilité du financement du logement social ralentit le développement de nouveaux projets et maintient un climat d’incertitude contreproductif » insiste la porte-parole du FRAPRU qui craint que cela ne coupe les ailes des municipalités qui doivent elles aussi se doter d’objectifs chiffrés sur plusieurs années pour planifier le développement sur leur territoire.

Même si le ministre des Finances semble miser sur le fait que « les déséquilibres s’estompent graduellement sur le marché locatif », le FRAPRU rappelle que celui-ci demeure très tendu avec un bas taux d’inoccupation à 1,9% à l’échelle provinciale, mais surtout que la construction de logements neufs sur le marché privé s’est accompagnée d’une hausse exponentielle des loyers. Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement caquiste en 2018, le loyer moyen au Québec a augmenté de près de 50 %. Selon Véronique Laflamme, « l’insuffisance de l’offre de logements sociaux qui ne constituent à peine que 11 % du parc locatif, combinée à une hausse folle des loyers, n’est plus tenable pour trop de locataires qui cherchent désespérément des alternatives aux logements trop chers sur le marché privé. La situation les précarise, les conduits à l’endettement, et pousse certain•es à la rue ».

Quelques mesures bien reçues quoiqu’insuffisantes

Le FRAPRU apprécie les investissements additionnels de 228 millions $ pour la rénovation et l’exploitation des habitations à loyer modique (HLM). « Si on veut augmenter la part occupée par le logement social sur le parc locatif, il faut se donner les moyens de préserver ceux que nous avons déjà », souligne Véronique Laflamme. Cependant, selon elle, les rénovations à venir serait une occasion de densifier certains sites en ajoutant des logements comme le demande aussi la Fédération des locataires de HLM du Québec. Or, le budget n’en donne pas les moyens en ne finançant pas la réalisation de nouveaux logements.

En dehors de ces sommes, le budget finance 1000 suppléments au loyer supplémentaire qui aident les locataires à faibles revenus à payer un loyer correspondant à leur capacité de payer. Même si le budget ne le garantit pas, ces unités pourraient servir dans des projets de logements sociaux actuellement en développement. Dans la configuration actuelle des programmes, ces subventions sont essentielles dans les projets de logements sociaux en développement afin de permettre aux locataires à faibles revenus d’y avoir une place et devraient leur être réservées, rappelle le FRAPRU qui souligne que leur nombre risque d’être largement insuffisant.

Le budget Girard prévoit 42,6 millions $ sur 5 ans pour « permettre au Ministère de la Santé et des Services sociaux d’assurer l’accompagnement des personnes vulnérables », sans préciser que ces investissements iront dans le soutien communautaire en logement social et communautaire. Les principaux regroupements du milieu de l’itinérance et de l’habitation sociale et communautaires y demandent pourtant des investissements annuels de 50 millions $.

Le FRAPRU se réjouit du financement de 38 millions $ en 2025-2026 du programme d’adaptation à domicile (PAD), visant à permettre aux propriétaires de rendre leur logement accessible et adapté aux besoins des personnes en situation d’handicap, actuellement suspendu par manque de fonds.

Quant au financement pour l’aide d’urgence autour du 1er juillet, le FRAPRU note que la somme prévue cette année représente seulement la moitié de celle prévue l’an dernier. Il constate que déjà, malgré le financement par Québec de services d’aide à la recherche de logement à l’année, de très nombreux locataires se font référer directement dans des ressources en itinérance déjà débordées. Plus souvent qu’autrement, ils ne se font déjà pas offrir d’aide concrète comme de l’hébergement temporaire ou de l’aide à l’entreposage. « Tous les jours, nos groupes membres assistent en direct à la création de situations d’itinérance. On perd carrément des gens qu’on ne reverra plus et qui vont s’ajouter à ces personnes nouvellement en situation d’itinérance au prochain dénombrement de l’itinérance visible », dénonce Véronique Laflamme. Ironiquement, le budget ne prévoit pas d’investissements supplémentaires ni dans la lutte à la pauvreté, ni dans la lutte à l’itinérance ni dans les logements sociaux nécessaires pour en sortir.

Québec devra prendre ses responsabilités en matière de droit au logement

Dans les circonstances, le FRAPRU est extrêmement inquiet et prédit que la situation des locataires va continuer à se dégrader rapidement. Il promet de se mobiliser dans les prochaines semaines pour forcer Québec à prendre ses responsabilités à l’égard du droit au logement. Il espère également obtenir des engagements ambitieux des partis en lice pour former le prochain gouvernement fédéral, ce qui pourrait, il l’espère contribuer à changer la donne.


Budget Québec 2025-2026 : 2,6 millions de dollars de plus pour l’action communautaire autonome en éducation

MONTRÉAL, le 26 mars 2025 - Le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ) constate avec satisfaction que le Programme d’action communautaire sur le terrain de l’éducation (PACTE) bénéficiera, pour l’année 2025-2026, de crédits supplémentaires de l’ordre de 2,6 millions de dollars, un rehaussement de 5,56 % de son enveloppe budgétaire. Le PACTE finance actuellement 220 organismes œuvrant dans les domaines de l’alphabétisation populaire, la prévention de l’analphabétisme, la formation continue ou encore la lutte au décrochage et le raccrochage scolaire (écoles de la rue).

« Malgré le contexte économique incertain dans lequel nous nous trouvons collectivement, le gouvernement et son ministre de l’Éducation ont fait le choix judicieux d’investir dans le PACTE. Ces nouveaux fonds permettront à tout le moins de maintenir la capacité d’action des 220 organismes soutenus, dont 131 interviennent en alphabétisation populaire et en prévention de l’analphabétisme », soutient Caroline Meunier, coordonnatrice du RGPAQ.

Un sous-financement qui perdure néanmoins

Les groupes d’action communautaire autonome financés au PACTE ont fait valoir, dans la dernière année, un manque à gagner de près de 42 millions de dollars, dont près de 20 millions pour les groupes d’alphabétisation populaire. On estime même qu’il faudrait plus que tripler l’enveloppe du PACTE pour que l’ensemble de ces organismes réalise pleinement leur mission éducative et sociale.

Rappelons qu’en matière d’alphabétisation, les besoins sont malheureusement criants. Les dernières données issues du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA, 2022) indiquent qu’en une décennie, le pourcentage d’adultes de 16 à 65 ans ayant de grandes difficultés avec l’écrit a augmenté de 19 % à 22 %. Pire encore, le pourcentage d’adultes de ce même groupe d’âge, se situant au niveau le plus faible de l’échelle de la littératie (niveau inférieur à 1) a doublé, passant de 4 % à 8 %. Il s’agit donc de près de 1,3 million d’adultes de 16 à 65 ans qui ont besoin d’être soutenus et accompagnés dans le maintien, l’acquisition et le développement de leurs compétences en littératie, numératie et littératie numérique et dans l’amélioration de leurs conditions de vie.

Le RGPAQ et ses 78 organismes membres constatent que le financement qui leur est octroyé n’est pas à la hauteur de la tâche qui les attend au quotidien. « Nous espérons que la consultation attendue en vue de l’élaboration de la prochaine politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue débouchera sur des actions structurantes et un financement à la hauteur des défis que pose la lutte à l’analphabétisme », conclut madame Meunier.


Budget 2025 : Une claque au visage des groupes communautaires en santé et services sociaux

MONTRÉAL, le 25 mars 2025 - _La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) et ses membres sont sans mot devant la mépris négligence du gouvernement envers les groupes communautaires autonomes et, conséquemment, envers la population qu’ils accompagnent au quotidien. En effet, dans son budget 2025, le ministre des Finances n’accorde que 10M$ de plus pour les organismes communautaires autonomes du domaine de la santé et des services sociaux (OCASSS). C’est le même montant que l’année passée, ce qui n’équivaudrait qu’à 3000$ par groupe. Qui plus est, rien n’indique que ce maigre montant prendra la forme de subventions à la mission globale, ni qu’il sera destiné à tous les OCASSS par le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC).

Les OCASSS agissent déjà au meilleur de leurs capacités, faisant constamment face à des défis de recrutement et de rétention de personnel. Ils n’avaient pas besoin d’une telle claque. « Les groupes ont non seulement besoin de pourvoir des postes vacants, mais aussi d’agrandir leurs équipes. Les OCASSS ont besoin de beaucoup plus que 3000$ pour tenir le rythme face aux demandes constantes de la population. » avance Anne Lagarde, membre du comité de coordination de la campagne _CA$$$H (Communautaire autonome en santé et services sociaux — Haussez le financement.)_

Le PAGAC 2022-2027 ne contenait pratiquement rien pour les OCASSS et le budget de 2025 ne rectifie pas le tir. « À 24$/heure en moyenne, les salaires offerts dans les groupes communautaires accusent un écart de 42 % avec le salaire moyen[1] au Québec. Un rehaussement consistant du financement aurait entrainé l’amélioration significative des conditions de travail dans le communautaire. Faut-il spécifier que ces personnes feront aussi face à l’augmentation des coûts et à l’incertitude économique, de la même manière que la population accompagnée au quotidien et que 80 % des emplois dans le mouvement communautaire sont occupés par des femmes ? Le gouvernement vient de rater une occasion de réduire la pauvreté et de faire avancer l’équité au Québec », souligne Stéphanie Vallée, présidente de la TRPOCB.

« Alors que les OCASSS réclament depuis plusieurs années une augmentation de l’enveloppe du PSOC pour la mission globale de 1,7G$ afin de soutenir 2,25 millions de personnes, le ministre des Finances sort 1G$ de son chapeau pour aider les entreprises à faire face aux tarifs américains. Le gouvernement semble oublier que les groupes communautaires aussi font rouler l’économie et qu’ils font également partie du marché de l’emploi » poursuit Mme Vallée.

Les OCASSS réclament aussi l’équité par l’application de seuils planchers communs et adaptés aux OCASSS de même que l’indexation des subventions selon l’Indice des coûts de fonctionnement du communautaire (ICFC). « Le budget nous apprend que le gouvernement a refusé d’appliquer l’ICFC pour n’indexer les subventions que de 2,2%, en s’appuyant uniquement sur sa prévision de l’Indice des prix à la consommation (IPC). Or, appliquer l’ICFC ne représentait qu’une différence de 7,8M $. Comment le gouvernement a-t-il pu trouver ce montant facilement quand il était question de hockey, mais refuser de soutenir la pérennité des groupes communautaires ? Comment interpréter cela autrement qu’en y voyant un abandon de la population ? » questionne Mercédez Roberge, coordonnatrice de la TRPOCB.


Budget du Québec 2025-2026 - Les personnes en situation de pauvreté encore laissées pour compte -Collectif pour un Québec sans pauvreté

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - Le Collectif pour un Québec sans pauvreté constate avec colère que dans son nouveau budget, le gouvernement du Québec choisit encore d’ignorer les personnes en situation de pauvreté. Aucune mesure ne leur permettra d’améliorer durablement et substantiellement leurs conditions de vie. Une fois de plus, le gouvernement décide de ne pas s’attaquer au fond du problème, c’est-à-dire à l’insuffisance des revenus des personnes en situation de pauvreté.

« Alors que le gouvernement devrait investir dans des mesures structurantes, il opte plutôt pour des reconductions de programmes ou des mesures ciblées qui ne s’appliquent qu’à une poignée de personnes, s’indigne Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif. Les crises de l’itinérance, du logement et de l’insécurité alimentaire touchent de plus en plus de personnes, mais nulle part dans le budget on ne sent qu’il y a urgence d’agir. On a plutôt l’impression que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Tout semble si bien aller, en effet, que le gouvernement se permet même de couper une mesure d’aide financière aux travailleurs et travailleuses à faible revenu. La décision d’abolir le bouclier fiscal aura pour conséquence de réduire de 244 $ par année le revenu de plus de 140 000 personnes. Cette décision permettra au gouvernement du Québec d’économiser 138,8 millions $ au cours des cinq prochaines années. Au bout du compte, on fait des économies sur le dos des travailleurs et des travailleuses pauvres, s’indigne de nouveau M. Petitclerc.

Dans son discours, le ministre des Finances Eric Girard affirme que son gouvernement fait le choix d’un "Québec fort". Comment peut-on croire à cette idée alors qu’un nombre record de personnes souffrent de la pauvreté ? Un véritable Québec fort, ce serait un Québec où tout le monde aurait au minimum un revenu suffisant pour couvrir ses besoins de base ; un Québec où personne n’aurait à faire la file devant les banques alimentaires ni à craindre de se retrouver dans la rue », de conclure M. Petitclerc.


Budget Legault : La population en paiera le prix -Réseau québécois de l’action communautaire autonome

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - D’une voix commune, le RQ-ACA et ses membres dénoncent les mesures quasi inexistantes dans le budget provincial pour répondre aux besoins de la population face aux crises sociales majeures que traverse le Québec, en grande partie épongés par les organismes d’action communautaire autonome (ACA).

Québec n’a injecté que des miettes pour le milieu communautaire pour 2025-2026, avec un maigre 22,9 M$ contre les 2,6 G$ estimés nécessaires pour s’en sortir, une partie de ces sommes ayant déjà été annoncées dans le Plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire 2022-2027 : 2,1 M$ pour les organismes communautaires famille ; 1,5 M$ pour les haltes-garderies communautaires ; 2,6 M$ pour les organismes communautaires en éducation ; 3 M$ pour soutenir la pratique du loisir chez les personnes handicapées ; 10 M$ pour les organismes communautaires en santé et services sociaux ; 3,6 M$ pour les maisons d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale et un ridicule 100 000$ pour les organismes environnementaux. On a même constaté une diminution aberrante de 4,2 M$ aux organismes d’accompagnement et de soutien à l’intégration des personnes immigrantes.

Tous les voyants sont au rouge : la croissance fulgurante du nombre de personnes sans logement, des files d’attente dans les banques alimentaires, des demandes aux maisons d’hébergement sont autant d’exemples de signaux préoccupants que le milieu communautaire relève chaque jour. Nous assistons à un recul grandissant de la justice sociale, notamment sur le plan des inégalités socioéconomiques et de l’accès à des services publics gratuits, universels et de qualité. Si le ministre Girard veut réellement « créer de la richesse », il aurait intérêt à investir dans le filet social qui se désintègre.

Le sous-financement chronique réduit sérieusement la capacité des organismes communautaires à répondre aux besoins croissants de la population et à poursuivre leur travail sur les causes profondes des problèmes sociaux. Encore pire, l’écart salarial avec le salaire moyen au Québec, qui s’élève à plus du tiers (37 à 42%), contribue à maintenir les équipes, principalement composées de femmes, dans des situations souvent ingrates.

Plutôt que de laisser la situation se dégrader davantage dans l’ensemble de la population et des organismes, nous invitons le gouvernement du Québec à s’appuyer sur une meilleure redistribution de la richesse pour réinvestir dans les services publics et les programmes sociaux ainsi que dans la mission des groupes d’action communautaire autonome.

Les principales recommandations pour sauver le communautaire

 Investir 2,6 G$ à la mission sociale des organismes d’ACA, estimés sur la base d’un seuil plancher de financement pour une moyenne de sept employées à temps plein.

 Instaurer une indexation basée sur l’Indice des coûts de fonctionnement du communautaire (ICFC).

 Augmenter significativement le financement des services publics, afin d’en améliorer l’accessibilité et la qualité.

Des regroupements nationaux témoignent des besoins criants du milieu

« Ce budget est une belle illustration de l’écart entre la facilité du gouvernement à s’adapter aux besoins des entreprises et la difficulté à soutenir adéquatement les organismes d’action communautaire autonome, pourtant proactifs, expérimentés et porteurs d’espoir en plein contexte de crise sociale. »
 Claudia Fiore Leduc, responsable des campagnes du Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA)

« Le Québec est KO. Des solutions sont là pour relever le Québec : rehausser les prestations d’aide sociale, offrir davantage de logements sociaux, soutenir la mission des organismes communautaires et contrer la privatisation pour assurer un accès équitable à des services publics universels et de qualité. Le budget 2025 ne permet malheureusement pas de passer de KO à OK. Il est plus qu’urgent d’agir ! Il est temps pour le gouvernement du Québec de faire de la lutte à la pauvreté et l’exclusion sociale une priorité. »
 Marie-Line Audet, directrice générale de la Table nationale des corporations de développement communautaire (TNCDC)

« Sans financement à la mission pour 84% des groupes écologistes d’action communautaire autonome et, pour les « chanceux », un montant ne couvrant pas le tiers de leurs besoins, comment ces groupes peuvent-ils mettre en œuvre la transformation sociale nécessaire pour faire face à la crise écologique sans précédent que nous vivons ? Au lieu de perdre des millions avec des entreprises technos qui font faillite, il serait plus judicieux d’investir dans la participation citoyenne. »
 Chantal Levert, coordonnatrice générale, Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)

« Les organismes de défense collective des droits sont souvent aux premières lignes pour voir les nombreuses attaques au filet social qui caractérise plusieurs des politiques du gouvernement actuel. En plus, le financement de nos membres continue d’être nettement insuffisant afin de pleinement répondre à nos missions et nous attendons toujours la mise en place d’un mécanisme d’indexation afin de pouvoir maintenir nos activités et nos équipes de travail. »
 Sylvain Lafrenière, coordonnateur du Regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD)

« Le budget 2025-2026 n’a pas apporté de réponses à nos demandes répétées pour le rehaussement des programmes de financement à la mission et leur l’indexation. Ces programmes permettent l’accessibilité et l’inclusion au loisir, notamment pour les groupes les plus vulnérables. Face aux augmentations du coût de la vie et des diverses exigences administratives, les organismes, les bénévoles et les populations rejointes se verront limités dans leur capacité d’agir. »
 Sonia Vaillancourt, directrice générale du Conseil québécois du loisir (CQL)

« Alors que le ministre des Finances, Éric Girard, démontre à quel point sa conception de la création de la richesse ne tient compte que des entreprises, c’est plutôt dans nos services publics, notre richesse collective, qu’il devrait investir en premier lieu ! Au contraire, ce budget n’offre aucun virage pour renforcer notre filet social québécois, soutenu majoritairement par des femmes et mis à mal par des coupures incessantes. »
 Royse Henderson, Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTRGFQ)

« La famille est le socle de notre société. À l’heure actuelle, elle se retrouve au cœur de nombreuses crises, tant sur le plan de la santé, des services sociaux, de l’éducation, de l’immigration que de l’environnement. Soutenir le secteur Famille, c’est donner aux organismes les moyens de renforcer le tissu social dans chaque communauté du Québec. Malheureusement, notre première lecture du budget ne nous laisse pas croire que leurs besoins ont été entendus. »
 Marie Simard, directrice générale de la Confédération des organismes familiaux du Québec (COFAQ)

« Alors qu’il aurait fallu ajouter 1,7G$ pour le programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), le gouvernement accorde un ridicule 10M$, et nous ne savons même pas comment ce montant sera versé. C’est d’autant plus insultant que c’est la 2e année où un si maigre montant est annoncé, correspondant à une augmentation moyenne de 3000$ par groupe. Comment se fait-il que le gouvernement trouve l’argent lorsqu’il veut soutenir les entreprises, mais qu’il ne le fait pas pour nous ? Comment se fait-il qu’il refuse d’indexer les subventions de tous les groupes en cohérence avec leurs coûts de fonctionnement, alors que c’est ce qui permet leur pérennité ? »
 Stéphanie Vallée, présidente de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB)

« La FQOCF déplore le désengagement du gouvernement Legault à l’égard des organismes communautaires Famille (OCF) et des familles qui bénéficient de leurs services au quotidien. Malgré les belles promesses qui ont suivi les travaux de la Commission Laurent, force est de constater que les OCF et les familles sont toujours en attente d’un rattrapage financier adéquat et des ressources nécessaires afin de répondre à leurs besoins sans cesse en croissance. »
 Alex Gauthier, directeur général de la Fédération québécoise des organismes communautaires Famille (FQOCF)


Réaction de la CSQ au budget 2025-2026 - Tout pour les routes et les entreprises, les travailleuses et travailleurs laissés à eux-mêmes

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) constate avec désarroi que le budget 2025-2026 du gouvernement du Québec trace la voie vers la réduction des services publics dans les prochaines années, alors que ceux-ci sont de formidables stabilisateurs économiques. Le ministre Girard appuie l’entièreté de son plan d’aide économique sur la construction de routes et le soutien aux entreprises, sans égard pour les travailleuses et travailleurs.

Les réseaux sur le fil du rasoir

La CSQ constate, à la lecture du plan budgétaire 2025-2026, que le gouvernement ne parvient pas à adresser sa propre évaluation des coûts de système pour la prochaine année. En 2025-2026, les dépenses de portefeuille consacrées à la santé et aux services sociaux ainsi qu’à l’éducation atteignent respectivement 3 % et 2,2 %, alors que, pour maintenir les services, le gouvernement estime qu’il faudrait plutôt y consacrer 3,3 % et 3 %.

« Après avoir annoncé en catastrophe des gels d’embauche et reporté des investissements, le gouvernement ne semble pas avoir appris de ses erreurs. Aujourd’hui, il nous promet le statu quo sur la base d’une optimisation des dépenses qui nous apparaît ténue. Ce qui pointe à l’horizon est encore plus inquiétant. Dès l’année prochaine, la croissance des dépenses sera même négative pour plusieurs portefeuilles. Ça va forcément se traduire en coupes dans les services à la population ! », estime Éric Gingras, président de la CSQ.

Face à une administration américaine qui se fait menaçante, entraînant au passage d’importantes perturbations de l’économie québécoise, le ministre des Finances choisit de concentrer ses investissements dans les routes et dans le soutien aux entreprises.

« Investir dans le bitume, c’est une mesure simpliste qui a ses limites. Ajoutons à cela qu’on mise encore sur un secteur à prédominance masculine. Par ailleurs, les mesures d’aide à la formation et à la requalification sont aux abonnés absents au même moment où l’opération main-d’œuvre arrive à son terme », explique M. Gingras en ajoutant que « l’histoire récente a d’ailleurs démontré que les pays où les services publics étaient les plus développés affichaient une meilleure résilience en période de crise économique, puisqu’ils agissent comme stabilisateurs ».

Examen des dépenses fiscales

Considérant le besoin important du financement des services publics dans une période de grande incertitude, la CSQ trouve dommage le fait que le gouvernement ait manqué de courage avec le dévoilement des résultats de son examen des dépenses fiscales. Bien qu’il dégagera à terme près de 3 milliards de dollars d’ici 2029-2030 en optimisant la fiscalité québécoise, le gouvernement a lui-même annoncé qu’il y aurait un écart à résorber de 6 milliards de dollars entre 2027 et 2030.

La CSQ avait proposé au gouvernement des mesures courageuses pour éviter l’austérité en allant chercher près de 8 milliards de dollars pour financer les services publics. À la lumière du manque d’audace du gouvernement, la CSQ s’inquiète maintenant d’un retour à des coupes dans les services publics par manque de fonds.

Vétusté des cégeps et des universités

Estimant à mots couverts que les équipes sur le terrain exagéraient le déficit de maintien des actifs collégiaux et universitaires, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a annoncé une révision des méthodes d’évaluation dans les derniers jours. Nous constatons avec stupéfaction que le gouvernement a tout simplement cessé d’en faire l’évaluation cette année. Rappelons qu’au dernier PQI, le gouvernement accusait un important retard des investissements et que la vétusté des cégeps et des universités s’amplifiait.

« Les cégeps et les universités ne se dégraderont pas moins vite parce qu’on ferme les yeux sur la situation. L’impact sur les conditions d’apprentissage des étudiantes et étudiants et sur les conditions de travail du personnel qu’on représente reste entier », estime le président de la CSQ.

Santé et services sociaux

En devenant l’employeur unique de 340 000 travailleuses et travailleurs le 1er décembre dernier, Santé Québec s’est vu confier le mandat ingrat de procéder à des compressions de 1,5 G$ en à peine quelques mois. Un peu partout au Québec, les soins à la population ont été affectés par des coupes de postes en service direct auprès des patients.

À la lecture du budget, force est de constater que la population n’est pas au bout de ses peines, puisqu’on constate que le gouvernement a sous-évalué l’augmentation des coûts de système. La CSQ calcule que l’augmentation des budgets devrait être de 3,4 % plutôt que des 3,3 % prévus.

Petite enfance

La conversion de 1000 places additionnelles dans le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance en places subventionnées est accueillie positivement par la CSQ, qui invite toutefois le gouvernement à ce que celles-ci le soient dans des CPE tout en continuant de soutenir les milieux familiaux subventionnés et régis. La Centrale estime également que le gouvernement doit continuer de mettre les bouchées doubles afin d’offrir rapidement à chaque enfant une place de qualité.

Personnes aînées

La CSQ salue le fait que le gouvernement prenne au sérieux la sécurité des travailleuses et travailleurs retraités en investissant 10 millions de dollars pour installer des gicleurs dans les résidences privées pour aînés, mais elle aurait aimé voir des annonces qui répondent aux besoins en matière d’hébergement.

Le vieillissement de la population est un phénomène bien réel. En ce sens, la question du soutien à domicile en est une qui est fondamentale pour le Québec de demain. Pour la CSQ, parce que la question est passée sous silence dans le budget, ce sera une priorité de regarder de près pour voir si la nouvelle politique du soutien à domicile de cet automne sera à la hauteur.

Crise du logement

Finalement, la CSQ déplore l’absence de nouveaux investissements afin de permettre la construction de logements sociaux. En pleine crise du logement, on constate que seule la réalisation de projets existants est prévue au plan budgétaire.

Tant les locataires que les ménages cherchant à accéder à la propriété font présentement les frais de la crise du logement actuel. L’itinérance est également intimement liée à la situation du logement ainsi qu’à son abordabilité.


Budget 2025-2026 - L’AREQ (CSQ) dénonce l’absence de sommes attribuées au soutien à domicile

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - L’AREQ, le mouvement des personnes retraitées CSQ, se dit inquiète par le budget du Québec, présenté aujourd’hui par le ministre des Finances, Éric Girard.

En effet, aucune somme ne semble réservée aux soutiens et services à domicile (SAD), alors que la ministre des Aînés, Sonia Bélanger, doit présenter sa nouvelle politique sous peu.

« Si les faibles investissements en santé et services sociaux sur cinq ans sont prémonitoires, les sommes qui seront allouées spécifiquement au soutien à domicile ne permettront pas de surmonter les défis associés au vieillissement de la population », s’inquiète Micheline Germain, présidente de l’AREQ.

Rappelons qu’actuellement, 40 000 personnes sont déjà en attente de soins à domicile et qu’avec le vieillissement de la population, cette liste risque forcément d’augmenter.

Le vieillissement de la population, un défi ignoré

Rappelons que d’ici 2030, 25 % de la population aura atteint 65 ans et plus. De toute l’histoire du Québec, un tel vieillissement de la population n’a jamais été vécu et la pression qui s’en suivra sera lourde. Il est urgent d’agir et d’intégrer les soins et les services à domicile dans la solution.

«  Après près de 10 ans au pouvoir, le gouvernement de la CAQ devrait avoir compris les impacts du vieillissement de la population sur nos services publics. L’absence de sommes prévues dans le présent budget nous démontre le contraire », déplore la présidente de l’AREQ.

Soutien à domicile

Il y a deux ans, la vérificatrice générale soulignait qu’un investissement annuel de 2 milliards de dollars dans les SAD représentait le strict minimum pour maintenir le niveau de services.

Depuis, le gouvernement de la CAQ n’a investi que 193 millions annuellement. Aujourd’hui, il nous est impossible de connaître les budgets qui y seront alloués en 2025-2026.

« Il y a de quoi être inquiet que la facture soit refilée aux personnes aînées. La semaine dernière, on apprenait que la ministre Sonia Bélanger envisage de rendre payants certains services de soutien à domicile, alors que l’État travaille à revoir son modèle économique des SAD qu’il offre. Rien ne nous rassure avec le budget d’aujourd’hui. La brèche que cette nouvelle manière de procéder créerait dans notre système de santé publique et les inégalités qui en découleraient sont très inquiétantes  », explique madame Germain.

Hébergement des personnes aînées

Les SAD, en plus d’aider à dégorger le système de santé actuel, répondent à la volonté claire des personnes aînées de vivre le plus longtemps possible dans leur domicile, peu importe la forme que prend celui-ci. Qu’on parle de maison, de condo, de loyer ou de RPA, les personnes vieillissantes ont la volonté claire de rester dans leur milieu de vie.

Les membres de l’AREQ sont régulièrement sondés à propos de leurs intentions et une infime partie souhaite habiter dans une RPA. Or, pour 2025-2026, la seule nouvelle dépense que le gouvernement a annoncée est pour les RPA. On parle de 30 millions de dollars sur cinq ans pour prolonger le programme d’aide financière soutenant l’installation des gicleurs.

Aussi, un montant de 51 millions de dollars a été annoncé pour pérenniser l’harmonisation des services offerts dans les CHSLD, tant publics que privés. Ce sont des sommes négligeables en comparaison aux besoins.

« L’AREQ espère que ces montants vont davantage soutenir les CHSLD publics, alors que 40 % de nos établissements sont jugés vétustes », questionne Micheline Germain.


Le RIIRS réagit au budget provincial 2025-2026 - Un budget qui tourne le dos au maintien de l’autonomie des aînés

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - Le Regroupement interprofessionnel des intervenantes retraitées des services de santé (RIIRS) exprime sa profonde déception face au budget 2025-2026 présenté par le gouvernement du Québec. Bien que certaines mesures aient été annoncées pour la prévention, les RPA et le conventionnement des CHSLD privé, ce budget ne répond pas aux besoins urgents et croissants des personnes aînées en soutien à domicile. Selon le rapport « Bien vieillir chez soi » de la Commissaire à la santé et au bien-être, le système de santé répondait à seulement 10,7 % des besoins en matière de soutien à domicile en 2023.

Malgré une demande croissante de soins à domicile, l’absence de financement additionnel reflète un écart préoccupant entre les besoins réels des aînés et les priorités budgétaires actuelles. Avec le vieillissement rapide de la population québécoise, un nombre croissant d’aînés souhaitent continuer à vivre chez eux, dans leur environnement familier. Ces choix nécessitent toutefois un accès à des services de soutien à domicile adaptés, comme l’aide aux tâches quotidiennes, les soins de santé à domicile ou encore le soutien aux proches aidants.

« Je suis profondément préoccupé par le manque de considération pour les besoins de la majorité des aînés, qui ne résident ni en RPA ni en CHSLD, mais qui vivent à domicile. Ce budget est une occasion manquée de soutenir nos aînés, qui continuent de faire face à des défis économiques et sociaux importants. Nous espérions des mesures concrètes pour améliorer leur qualité de vie, mais nous sommes déçus de constater que leurs besoins ont été largement ignorés. », a déclaré Mme Solange Tremblay, présidente du RIIRS.

Résultat : les familles et les communautés portent souvent le fardeau, ce qui engendre des tensions accrues et des inégalités pour les personnes n’ayant pas les moyens financiers ou les réseaux de soutien nécessaires. Ne pas investir dans ces services aujourd’hui risque d’avoir un impact significatif à long terme. Cela entraînera non seulement une augmentation de la demande pour les places en CHSLD, mais compromet également la qualité de vie des aînés qui aspirent à vieillir avec autonomie et dignité chez eux.

Le RIIRS rappelle également qu’il a déposé un mémoire sur la future Politique nationale de soutien à domicile. (Mémoire_politique_SAD) « Nous avons présenté des recommandations réalistes pour un véritable maintien de l’autonomie des aînés vivant à domicile, afin qu’ils puissent vieillir dignement, dans un environnement familier. Il est impératif que le gouvernement agisse sur ces propositions », ajoute Mme Tremblay.

Dans un contexte où le vieillissement de la population s’intensifie, il est impératif de reconnaître que le maintien de l’autonomie ne constitue pas seulement une responsabilité individuelle ou familiale, mais bien un enjeu collectif, touchant l’ensemble de la société. Investir dans des programmes et des politiques qui soutiennent cette autonomie représente un engagement envers le respect et la dignité des aînés, tout en bâtissant une société inclusive et solidaire, capable de répondre aux besoins de ses citoyens à chaque étape de la vie. Cela implique une vision à long terme, où chaque action pose les bases d’un avenir plus équitable et durable.

« Ce budget est une occasion manquée de construire un avenir inclusif pour nos aînés. Nous devons reconnaître que les aînés ne sont pas définis uniquement par leur lieu de résidence, mais par leurs besoins, qui sont variés et pressants. Il est temps d’élargir notre vision et d’agir », conclut Mme Solange Tremblay.


Budget du Québec 2025-2026 : les associations professionnelles des artistes se disent soulagées par les mesures minimales en culture annoncées par le gouvernement

MONTRÉAL, le 25 mars 2025 - Suivant le dévoilement du budget 2025-2026 du Québec, cinq associations représentant près de 20 000 artistes — l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ), la Guilde canadienne des réalisateurs - Conseil du Québec (GCR Québec), la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ), la Société des auteur.e.trice.s de radio, télévision et cinéma (SARTEC), et l’Union des artistes (UDA) — s’unissent pour réagir aux mesures annoncées.

Nous saluons la mesure phare de ce budget pour le secteur de la culture, soit la bonification prévue au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). Les demandes du Front commun pour les arts ont été entendues, le gouvernement réitère son soutien au CALQ en rehaussant et en bonifiant son financement afin de soutenir les artistes et les organismes qui font rayonner la culture d’ici. Pour ce faire, il prévoit 317,9 M$ sur cinq ans, ce qui permettra d’augmenter le financement des programmes du CALQ à 200 M$ par année de 2025-2026 à 2027-2028. Nous réitérons que le financement du CALQ demeure important notamment dans son rôle de soutien à la création.

Pour ce qui est du financement prévu à la SODEC, nous considérons que le présent budget permet de sauver les meubles. En effet, le gouvernement prévoit 164,2 M$ sur cinq ans sécurisant 30 M$ par année comme budget de base. Nous demeurons toutefois impatients de connaitre les recommandations à venir du Groupe de travail pour l’avenir de l’audiovisuel, qui, espérons-le, proposera des mesures structurantes à mettre en place pour l’avenir de l’audiovisuel le plus rapidement possible.

Nos associations réitèrent, par cette occasion, l’importance de la mise en place de conditions d’admissibilité pour l’octroi de subventions aux producteurs par la SODEC. Il est primordial que les producteurs qui reçoivent de l’argent public aient signé des contrats qui garantissent des conditions de travail aux artistes ainsi qu’une protection légale. Elles assurent également un filet social comme l’accès à un régime d’assurance collective et/ou d’épargnes pour la retraite.

Il est essentiel que l’État donne l’exemple en veillant à ce que les fonds publics soutiennent exclusivement des entreprises respectueuses des normes établies dans le secteur culturel. Cela signifie également que les producteurs doivent honorer les contrats qu’ils concluent sur les productions et qu’ils se conforment à la Loi sur le statut professionnel des artistes des arts visuels, du cinéma, du disque, de la littérature, des métiers d’art et de la scène, notamment en établissant des milieux de travail sains, exempts de violence et de harcèlement.

Citations

« On constate la fin du Plan pour consolider, faire briller et propulser le milieu culturel qui était prévu de 2022 à 2025 et qui n’est pas renouvelé. Il y aura donc une légère baisse des budgets de la SODEC. Mais quand on tient compte du contexte budgétaire du Québec et, plus largement, des bouleversements qui s’annoncent avec la guerre tarifaire, on peut encore respirer. Mais il faudra se questionner rapidement sur le mode de financement de notre culture si on veut être capable d’assurer notre souveraineté culturelle », affirme Gabriel Pelletier, président de l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec.

« Nous soulignons l’appui du gouvernement aux festivals et aux événements touristiques, qui soutient financièrement plus de 300 événements par année. Nous réitérons que les droits des musiciens et musiciennes doivent être protégés en mettant en place des mesures qui obligent les entreprises culturelles à respecter les ententes collectives, à assurer des conditions de travail décentes et à garantir l’accès au filet social pour les artistes. Il est également essentiel de mettre en place des moyens d’assurer la promotion de la musique vivante et d’assurer la découvrabilité de nos artistes », souligne Vincent Seguin, président de la Guilde des musiciens et des musiciennes du Québec.

« Les investissements au CALQ permettront au milieu des arts vivants de se sortir la tête de l’eau et de pouvoir envisager l’avenir. Les grandes mobilisations du secteur culturel ont porté fruit, le ministre a entendu les revendications et nous sommes reconnaissants. Par ailleurs, les défis actuels du secteur culturel nécessitent une approche collective. Il ne s’agit pas seulement de réformer les processus financiers, mais de repenser la façon dont l’industrie fonctionne dans son ensemble, en prenant compte de toutes les réalités actuelles incluant celles des artistes. Les géants de la diffusion en continu ont bouleversé la manière de produire, de diffuser et de consommer la télévision, le cinéma et la musique. La compétitivité de notre production locale est prioritaire, mais elle ne peut se faire au détriment des conditions de travail des artistes », conclut Tania Kontoyanni, présidente de l’Union des artistes.

« Nous souhaiterions que la prochaine révision de la Loi sur le statut de l’artiste introduise un mécanisme forçant la création d’associations de producteurs pour chaque secteur. Cela contribuerait à renforcer la transparence et le suivi de ces pratiques dans l’industrie. Également, nous réitérons que les nouvelles technologies imposent que l’on protège efficacement les droits et le travail des créatrices et créateurs. Aucune nouvelle exception ne devrait voir le jour pour permettre aux opérateurs de l’intelligence artificielle de contourner les droits d’auteur existants et d’éviter une juste rémunération des artistes », précise Chantal Cadieux, présidente de la Société des auteur.e.trice.s de radio, télévision et cinéma.

« Nous tenons à souligner le soutien constant du gouvernement à l’égard du milieu de l’audiovisuel. Cet engagement est essentiel au maintien des emplois et des conditions socio-économiques des créateur.trices, des artistes, artisan.es et technicien.nes. Les futures recommandations du Groupe de travail pour l’avenir de l’audiovisuel seront au cœur de nos préoccupations dans les prochains mois pour la pérennité des emplois de nos membres. Il nous fera plaisir de continuer de participer aux discussions avec les autres organisations et partenaires de l’industrie », ajoute Michèle Laliberté, présidente de la Guilde canadienne des réalisateurs - Conseil du Québec.


Budget du Québec : le réseau de la santé et des services sociaux frappé de plein fouet par l’austérité -Fédération de la santé et des services sociaux -FSSS-CSN

MONTRÉAL, le 25 mars 2025 - La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) se désole du budget de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui va de l’avant avec un sous-financement important du réseau public. Ce manque de vision coûtera très cher à la population.

En santé et services sociaux, la croissance des investissements est limitée à 3 % cette année (alors que les coûts du système sont de 5,4 %), ce qui représente un manque à gagner de près de 1,5 G$. Le réseau ne pourra répondre à la croissance et au vieillissement de la population, ni composer avec l’inflation et améliorer les services. L’an prochain, la croissance prévue de moins de 2 % creusera le manque à gagner de 4 G$ pour les deux dernières années.

« L’austérité en santé se confirme et amplifiera les problèmes d’accès aux soins et aux services pour la population, se désole le président de la FSSS-CSN, Réjean Leclerc. Cette austérité menace l’équilibre social avec les nombreuses crises qui secouent la province, que l’on pense seulement à l’insécurité alimentaire, au manque de logement social, à l’itinérance et à la santé mentale. Dans l’actuel contexte d’incertitude, le gouvernement devrait investir pour solidifier notre filet social en santé et en services sociaux. »

La FSSS-CSN rappelle que le sous-financement annoncé aujourd’hui par le ministre des Finances s’ajoute aux compressions de 1,5 G$ qui n’ont pas encore toutes été appliquées dans le réseau. La multiplication de ces attaques fragilisera dangereusement le réseau public. La FSSS-CSN ne peut passer sous silence les impacts sur les travailleuses et les travailleurs du réseau, qui doivent conjuguer avec une surcharge de travail, de l’insécurité et du stress causés par le désengagement de ce gouvernement envers leur mission essentielle et celle de tout le réseau public.

Occasion manquée

Le gouvernement de la CAQ manque aussi une occasion en or de mieux contrôler les coûts de santé en amorçant un grand virage vers le soutien à domicile (SAD) public. « Ce virage bénéficierait au système tout entier en limitant les visites à l’urgence et les besoins en hébergement longue durée », illustre Réjean Leclerc.

La FSSS-CSN juge très inquiétante la faiblesse des investissements dans les services de garde éducatifs à l’enfance, ce qui ne présage rien de bon pour ce réseau si important pour les enfants, l’accès des femmes au marché du travail et l’avenir de notre société. De plus, la FSSS-CSN dénonce l’oubli complet du gouvernement envers les besoins importants du milieu communautaire.

Le gouffre Santé Québec

Comme prévu, l’arrivée de Santé Québec coûte cher. Les coûts administratifs sont déjà en explosion (+20 % entre 2024-25 et +28 % prévus en 2025-26), soit une hausse de près de 1 G$ en deux ans seulement. Quant au budget total, il passe de 1,6 G$ à 2,5 G$ en deux ans, en grande partie en raison de projets informatiques coûteux. « Comme nous le répétons depuis longtemps : plus c’est gros, plus c’est ingérable », fait remarquer Réjean Leclerc.

Se priver de moyens

La FSSS-CSN dénonce la complaisance fiscale du gouvernement qui se prive volontairement de sommes considérables qui peuvent être récupérées auprès des grandes fortunes, des multinationales ou en luttant contre l’évasion fiscale. « C’est comme si la colonne des revenus n’existait plus ! Ce gouvernement manque de courage, et c’est la population qui en souffre », conclut Réjean Leclerc. 


[FADOQ←]
FADOQ : des investissements en santé pour le long terme

MONTRÉAL, le 25 mars 2025 - Dans un budget marqué par l’incertitude économique entourant les tarifs douaniers américains, le gouvernement du Québec a malgré tout fait le choix de continuer d’investir dans les soins de santé et les services sociaux pour les personnes aînées avec l’objectif de les améliorer, souligne la FADOQ.

Le gouvernement a prévu près de 2,6 milliards $ pour le soutien à domicile pour la prochaine année, soit une légère hausse de 81,6 millions $ par rapport à l’exercice financier précédent. Près de 4 milliards $ sur cinq ans seront investis pour améliorer l’accès aux soins et aux services sociaux, dont 629,2 millions $ pour le déploiement de nouvelles installations de soins de santé et de services sociaux comme les hôpitaux et les Maisons des aînés.

Bien que des investissements étaient souhaitables pour mettre à niveau les CHSLD vétustes, et assurer la construction et l’ouverture des Maisons des aînés, la FADOQ rappelle que le soutien à domicile est une solution indispensable pour améliorer rapidement les soins de santé destinés aux personnes aînées. Les investissements doivent suivre les courbes démographiques puisque la proportion des personnes âgées de 65 ans ou plus passera de 21,7 % actuellement à près de 24,4 % en 2050.

« La population québécoise souhaite vieillir à la maison. En cette période économique difficile, le maintien des investissements en soutien à domicile est une bonne chose. Cependant, le gouvernement devra s’assurer que sa politique nationale de soutien à domicile, qui sera déposée d’ici la fin de 2025, sera financée adéquatement afin d’augmenter les heures de services », souligne la présidente de la FADOQ, Gisèle Tassé-Goodman.

Élargissement du vaccin contre le VRS

La FADOQ salue l’élargissement de l’offre de vaccins contre le virus respiratoire syncytial (VRS) à de nouveaux groupes d’âge. En effet, les personnes de 60 ans et plus vivant en CHSLD et celles de 75 ans et plus résidant en RPA pourront recevoir gratuitement ce vaccin. 

De plus, une bonne nouvelle attendait les personnes victimes d’une lésion professionnelle. À partir du 1er janvier 2026, elles bénéficieront d’une rente de retraite du Régime de rentes du Québec (RRQ) plus élevée. Le RRQ retranchera les mois d’invalidité du calcul de la rente de retraite de ces personnes victimes d’une lésion professionnelle en mesure de retourner au travail. La modification aidera jusqu’à 2 000 nouvelles personnes retraitées par année.

La FADOQ espère que le gouvernement étudiera sa demande de revoir à la hausse la prestation de décès lors du prochain exercice financier. Fixée à 2 500 $ depuis 1998, cette prestation ne répond plus aux réalités actuelles.


Budget 2025 - Consternation face à un budget qui ferme les yeux sur les besoins criants des femmes et enfants victimes de violence conjugale -Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale est consterné de constater que le budget dévoilé aujourd’hui ne contient aucune annonce de rehaussement de budget pour permettre aux maisons d’aide et d’hébergement de répondre aux besoins criants des femmes et des enfants qui tentent de fuir une situation de violence conjugale.

Alors qu’il estimait les besoins des maisons à quelque 57,7 millions de dollars, celles-ci ne pourront bénéficier que des 2,3M$ déjà annoncés dans les budgets 2021 et 2022, soit à peine 4% de la somme nécessaire. Les services de consultations externes et d’accompagnement des femmes offerts par les maisons ont augmenté de 92% dans les 4 dernières années. Ceux offerts aux enfants et aux jeunes de 103%. Phénomène jamais connu par le passé, quelque 40% des maisons ont maintenant des listes d’attente pour ces services, et un pourcentage semblable dit ne pouvoir répondre aux demandes des organismes et établissements de leur communauté pour des activités de sensibilisation, par exemple la promotion des rapports égalitaires auprès des jeunes dans les écoles.

Que pourront répondre les intervenantes des maisons aux femmes qui sollicitent leur aide pour préparer un départ en toute sécurité ou pour être accompagnées à la cour ou dans d’autres démarches ? Comment faire face au désarroi exprimé par l’une d’elle ?

« Quitter un conjoint violent est comme un saut de trapèze. (…) On se dit qu’il y a des ressources qui nous attendent en bas. (…) Mais non, finalement on s’écrase dans une liste d’attente : le filet n’était pas disponible au moment où nous avons lâché le trapèze, il faut attendre » - Témoignage d’une survivante

Du côté de la création de nouvelles places en hébergement : là non plus aucune somme additionnelle. Pourtant SOS violence conjugale indique ne pas pouvoir trouver une place en maison pour 50% des victimes qui font appel à leur service.

Visiblement, le ministre responsable des services sociaux, M. Lionel Carmant, qui pour la troisième année consécutive n’a demandé aucune somme supplémentaire pour les services directs aux femmes et enfants victimes de violence conjugale, ne semble avoir aucune idée de ce que veut dire vivre chaque jour dans la terreur. Terreur d’être humiliée, insultée, menacée, frappée ; et pour les enfants, terreur de se voir violentés tout comme leur mère, ou même tués.

« Avec un maigre ajout de 2,3M$ pour la centaine de maisons, les ressources devront évaluer si elles doivent couper dans les conditions de travail de leurs employées ou couper des postes, ce qui équivaudrait à couper des services » déclare Louise Riendeau, coresponsable des dossiers politiques. Si Monsieur Carmant a le sentiment d’en avoir fait assez ces dernières années pour ce secteur, son refus de répondre aux besoins équivaut à commencer à déconstruire le rattrapage amorcé.

Des prix de consolation

Par ailleurs, le budget dévoilé aujourd’hui alloue 300 000$ par an au programme permettant aux maisons de payer les frais d’interprètes pour soutenir les femmes allophones. Cette nouvelle vient confirmer que le programme pourra se poursuivre pour les deux prochaines années, sans toutefois pouvoir le bonifier. On évitera ainsi de devoir couper d’autres services pour répondre à ces besoins.

Le budget ajoute aussi 1 000 nouvelles unités pour le Programme de supplément au loyer, programme dont peuvent bénéficier les femmes victimes de violence conjugale lorsqu’elle se relocalisent dans un logement privé.

Enfin, le budget alloue 1,4M$ pour poursuivre le travail de l’équipe dédiée à la violence entre partenaires intimes au sein de la Sûreté du Québec.

Bien que des plus utiles, ces allocations ne permettront pas de répondre aux besoins d’urgence des femmes et des enfants de violence conjugale. Faudra-t-il les diriger directement vers le bureau du ministre pour qu’il en soit conscient ?


Budget 2025-2026 : réaction de Banques alimentaires du Québec

LONGUEUIL, QC, le 25 mars 2025 - Le réseau de Banques alimentaires du Québec (BAQ) est reconnaissant de l’aide annoncée dans le budget 2025-2026. Cet appui, qui vient compléter les dons de producteurs et d’entreprises ainsi que les initiatives déployées par le réseau, permettra de combler le manque à gagner pour répondre aux besoins importants en matière de demande d’aide alimentaire dans toute la province. Il assurera plus de prévisibilité dans un contexte où BAQ fait face à une pression constante, qui ne fera qu’augmenter.

« Nous tenons à remercier le gouvernement pour son engagement et son écoute. Aux 10 M$ déjà prévus, s’ajoute une aide de 24 M$ pour de l’achat de denrées, offrant ainsi une meilleure prévisibilité. À cela s’ajoute un appui de 3 M$ sur 3 ans qui permettra la mise en place d’initiatives d’approvisionnement autonomes, essentielles pour répondre à l’augmentation anticipée des demandes d’aide alimentaire. », partage Martin Munger, directeur général de Banques alimentaires du Québec. « Les effets du contexte politique et de la conjoncture économique sur la demande alimentaire sont fréquemment sous-estimés. L’alimentation représente l’un des premiers postes de dépenses que les Québécois et Québécoises réduisent en période d’incertitude économique et de récession, exerçant ainsi une pression accrue sur les banques alimentaires. Nous sommes ravis de pouvoir compter sur un partenaire conscient de ces enjeux. »

Les demandes d’aide alimentaire continueront d’augmenter

Une étude économique réalisée avec la firme Aviseo Conseil publiée en janvier 2025 confirme ce qu’anticipaient BAQ et ses membres : le nombre de demandes d’aide alimentaire auquel le réseau répond augmentera. En effet, en 2024, ce sont 2,9 millions de demandes par mois qui ont été répondues par notre réseau. Ce chiffre atteindra 3,22 millions par mois en 2027, soit une augmentation de plus de 320 000 demandes d’ici trois ans. Cette augmentation s’explique par la pauvreté, un marché de l’emploi défavorable aux emplois à temps plein, la hausse rapide des loyers et le statut précaire des nouveaux arrivants. À cela s’ajoute l’incertitude économique en raison des mesures mises en place par nos voisins du sud qui risquent d’entrainer une hausse de la demande ainsi qu’une augmentation des coûts alimentaires.

Le réseau de BAQ constitue le canal idéal pour optimiser les fonds gouvernementaux en aide alimentaire. Il est en mesure de réaliser des économies d’échelle substantielles et d’implanter des stratégies d’approvisionnement sur le long terme et ainsi maximiser l’impact du financement reçu. Rappelons que le réseau de BAQ vient en aide à 556 000 personnes uniques mensuellement. Le nombre de demandes d’aide alimentaire a augmenté de plus de 1 million en seulement 3 ans.


Budget 2025-2026 - Le gouvernement ne protège ni la santé ni les services sociaux -APTS

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) réagit à la présentation du budget du Québec 2025-2026 en dénonçant l’insuffisance des investissements pour assurer un financement adéquat du réseau de la santé et des services sociaux. Le gouvernement prévoit une hausse de seulement 3 % alors que les besoins de la population nécessitent une augmentation d’au moins 5 %, un écart préoccupant qui risque de fragiliser encore davantage le réseau public, déjà sous tension.

« Il manque pas moins de 1,25 G$ pour répondre aux besoins croissants de la population. Santé Québec devra poursuivre son lancement avec un genou à terre, obligée de faire des compressions. On verra les services poursuivre leur dégradation, les listes d’attente s’allonger et le privé prendre de plus en plus de place pendant qu’on continuera de refuser de procurer des soins et services accessibles et de qualité à la population », déplore Robert Comeau, président de l’APTS.

L’organisation syndicale, principale représentante des intervenant•e•s dans les services sociaux, souligne néanmoins certains investissements annoncés pour renforcer ces services trop longtemps négligés. Mentionnons 145 M$ pour les besoins croissants en protection de la jeunesse, ainsi que 35 M$ pour rehausser le soutien en hébergement des personnes à besoins particuliers, que ce soit avec une déficience intellectuelle ou physique ou des troubles de santé mentale ou du spectre de l’autisme.

« Ces sommes représentent une bonne nouvelle pour les jeunes en difficulté et les personnes vulnérables. Mais, pour obtenir les résultats espérés, il faudra donner à Santé Québec les moyens de remplir sa mission. On ne peut développer des nouveaux services avec un gel d’embauche et des abolitions de postes partout dans le réseau public », ajoute Robert Comeau.

L’APTS réitère l’importance d’adopter un bouclier budgétaire pour protéger le réseau public des fluctuations économiques et des aléas politiques. Elle propose également des solutions concrètes pour le financer, dont l’adoption d’une taxe sur le patrimoine du 1 % le plus riche et la fin de l’incorporation ainsi qu’une révision du mode de rémunération des médecins. Combinées, ces mesures permettraient d’injecter 5 G$ en santé et services sociaux annuellement.

Les services publics, un levier économique négligé

Face à un contexte économique et politique difficile, le gouvernement du Québec reporte le retour à l’équilibre budgétaire, misant principalement sur le soutien aux entreprises (5,4 G$) et les dépenses en infrastructures (11 G$). L’APTS rappelle que l’investissement dans les services publics est aussi un levier économique puissant, que la CAQ néglige dans sa réponse à la crise actuelle avec seulement 772 M$ en mesures additionnelles en santé et services sociaux.

« Protéger l’économie, ce n’est pas seulement investir dans les infrastructures, un secteur largement masculin. C’est aussi investir dans les services publics, où les emplois sont majoritairement occupés par des femmes, qui contribuent de manière essentielle à la vitalité économique et sociale du Québec. L’un ne peut aller sans l’autre », souligne le président de l’APTS, qui représente 85 % de femmes.

Enfin, l’APTS souligne que la meilleure façon de contrôler à long terme les dépenses en santé et services sociaux est de renforcer le réseau public. La privatisation croissante des soins et services entraîne des coûts supplémentaires et compromet l’accessibilité. Une stratégie de déprivatisation énergique, mais graduelle, du réseau doit être mise en place sans plus tarder. Il est urgent de sortir le privé du réseau public et d’investir massivement en prévention, notamment en misant sur les services de diagnostics (laboratoires et imagerie médicale, par exemple), de réadaptation physique et dans le soutien à domicile afin de réduire la pression sur le système et d’assurer des soins de qualité à long terme.


Un budget austère qui laisse entrevoir des jours sombres, SFPQ

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - C’est avec un mélange de colère et d’inquiétudes que le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) accueille le budget 2025-2026 du gouvernement Legault. En comprimant la croissance des dépenses sous l’inflation, le gouvernement est bel et bien dans une politique d’austérité qui vise une réduction de l’État. Ainsi, les vagues de compressions se poursuivront au cours des prochains mois et ne laisseront aucune marge de manœuvre pour répondre adéquatement aux besoins de la population. La limitation de la croissance des portefeuilles dans la fonction publique à 1,3 % se fera au prix de diminutions de personnel, lesquelles auront un impact direct sur les services à la population.

« La croissance des dépenses est nettement insuffisante pour maintenir les services dans toutes les régions du Québec. Par ailleurs, le gouvernement qui a diminué les impôts dans les dernières années se privera de près de 7 milliards de dollars durant son mandat, soit environ 1,7 G$ par année ; de l’argent en moins pour financer les services publics déjà affaiblit. Des bordels informatiques, des files d’attente, il y en aura d’autres », déclare le président général du SFPQ, Christian Daigle.

De plus, le gouvernement poursuivra en 2025 le gel des embauches commencé l’an dernier, déplore le syndicat. Alors que les services aux citoyennes et aux citoyens sont au point de rupture dans la plupart des ministères, il est irresponsable de stopper le recrutement des effectifs. C’est la population qui sortira encore perdante, martèle le SFPQ. Rappelons que le Protecteur du citoyen est intervenu auprès de 57 ministères et organismes l’an dernier pour dénoncer, entre autres, des problèmes : d’accès aux services publics ; de dépersonnalisation des services publics et de délais d’attente déraisonnables. Par ailleurs, malgré le discours gouvernemental se défendant de miner l’accessibilité à des services de qualité, l’engagement du gouvernement de remplacer des travailleurs par l’intelligence artificielle dans les centres d’appels gouvernementaux contribuera à la dégradation et à la déshumanisation croissante des services publics.

Il est important de noter que l’augmentation des budgets de dépenses en rémunération pour la fonction publique sera inférieure aux augmentations prévues par la convention collective. Ces prévisions démontrent que le gouvernement mène aujourd’hui des politiques d’austérité paramétriques envers le personnel de la fonction publique, et déroge à son engagement à limiter la sous-traitance. Par exemple, en matière de ressources informationnelles, moins de 65 % des postes sont actuellement pourvus à l’interne, soit tout autant qu’en 2021.

« Pourquoi le gouvernement de la CAQ s’entête-t-il à poursuivre dans cette voie ? L’année qui vient de s’écouler a fait la démonstration que l’on ne peut réduire davantage les dépenses sans compromettre sévèrement les services. On ne peut étirer encore plus l’élastique. Les gouvernements qui se sont succédé ont toujours laissé croire que l’on pouvait couper dans les budgets et réduire le personnel sans qu’aucun service à la population ne soit touché. Il n’y a rien de plus faux. La volonté du gouvernement caquiste d’amener les finances publiques à bon port risque de faire couler les services à la population », dénonce monsieur Daigle.


Budget 2025-2026 : une avancée majeure pour le milieu artistique -Réseau Culture 360°

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - Le Réseau Culture 360°, qui regroupe les 15 conseils régionaux de la culture du Québec, se réjouit de constater que le budget du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) est porté à 200 M$, tel que demandé par l’ensemble du milieu. Il demeure toutefois préoccupé par le financement des musées et celui des conseils régionaux de la culture pour assurer une culture accessible et vivante dans toutes les régions du Québec.
Une mobilisation historique qui porte fruit

La bonification du budget du Conseil des arts et des lettres à 200 M$, tel que revendiqué par le Front commun pour les arts dont fait partie le Réseau, témoigne d’une reconnaissance des enjeux vécus par le milieu artistique. De ce montant, la base budgétaire du CALQ est consolidée à 165 M$.

« Nous sommes heureux et fiers de constater que les revendications du milieu artistique ont réussi à se tailler une place dans le budget du Québec 2025-2026, malgré un contexte sociopolitique difficile. Nous célébrons cette victoire collective qui bénéficiera aux artistes et aux organismes artistiques de toutes les régions du Québec », soutient Julie Martineau, co-présidente du Réseau Culture 360°.

Le Réseau constate également que le budget de la SODEC lui permettra de maintenir son offre de services pour la prochaine année.

Déception et inquiétudes pour la survie des musées

La principale ombre au tableau demeure la stagnation du financement des musées qui était déjà grandement préoccupante. Plusieurs sont dans une situation critique qui pourrait entrainer des fermetures.

Financement privé : beaucoup reste à faire

Le gouvernement du Québec investit 1M$ supplémentaire dans le Fonds Avenir Mécénat Culture, mais le Réseau constate que sa stratégie de financement privé du milieu. L’enjeu de la diversification des revenus autonomes doit être davantage étudié et le gouvernement doit poser des gestes forts en ce sens, en concertation avec le milieu. 

Un financement qui stagne pour les CRC

Malgré le maintien des sommes consacrées aux organismes de regroupement, le Réseau constate que le financement des conseils régionaux de la culture stagne depuis 2017. Un ajustement est essentiel afin d’éviter un effritement de l’accompagnement du milieu et de la vitalité culturelle sur l’ensemble du territoire.


Budget du Québec : un « Québec fort » se donnerait les moyens d’éviter l’austérité (IRIS)

MONTRÉAL, le 25 mars 2025 - Dans le budget déposé aujourd’hui, le gouvernement du Québec propose des mesures timides pour augmenter ses revenus et ne parvient pas à atteindre le niveau de dépenses nécessaires pour éviter l’austérité dans les services publics.

« Beaucoup de choses ont changé dans la dernière année. Pourtant, le gouvernement utilise la même recette qu’il y a trente ans en matière de finances publiques. Plutôt que de miser sur l’augmentation de ses revenus, il préfère agir sur les dépenses, ce qui limite sa capacité de soutenir adéquatement le secteur public et à transformer l’économie pour la rendre plus autonome et plus écologique », déplore Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS.

« Le gouvernement n’a pas perdu le contrôle sur ses dépenses. Il gagnerait toutefois à prendre le contrôle de ses revenus et à se donner de nouveaux leviers pour mieux intervenir en période de crise », soutient Guillaume Hébert.

Un budget austère en dépit du déficit

La hausse des dépenses en santé (3,04 %), en éducation (2,2 %) et dans les autres portefeuilles des services publics (1,3 %) ne suit pas les hausses minimales pour éponger la hausse des coûts. Selon les calculs de l’IRIS, il faudrait une hausse minimale des dépenses de 3,76 % en santé, de 4,69 % en éducation et de 2,33 % pour les autres portefeuilles des ministères pour ne pas détériorer les services. Autrement dit, pour simplement maintenir les services, il y a un manque à gagner annuel de 460 M$ en santé, de 580 M$ en éducation et de 1,7 G$ pour tous les autres portefeuilles.

« Les dépenses pour tous les services à la population ne suivent pas la hausse des coûts attribuables à l’inflation, aux hausses de salaire et à l’augmentation du nombre d’usagers par exemple, ce qui contribuera à détériorer les services publics déjà mis à mal depuis longtemps », explique Guillaume Hébert.

Examen des dépenses : des économies de bout de chandelle

En 2025-2026, la révision du régime fiscal rapportera 32 M$ au gouvernement. Dans les années subséquentes, le gouvernement engrangera davantage de revenus, notamment en taxant les voitures électriques et en haussant la taxation des assurances des particuliers, ce qui permettra de générer de nouveaux revenus de l’ordre de 1G$ par an. De même, pour les dépenses budgétaires, le gouvernement prévoit faire des économies de 600 M$ en 2025-2026 en « améliorant » l’efficacité de l’intervention gouvernementale.

« Le gouvernement pourrait également réaliser des économies en limitant le recours à la main-d’œuvre indépendante dans le secteur de la santé, or les autres mesures qui consistent à optimiser l’administration et « transformer l’État relève davantage de la pensée magique », soulève Guillaume Hébert.

Un impôt sur le patrimoine permettrait d’aller chercher 6 G$ en revenus supplémentaires chaque année, ce qui est deux fois plus que ce que prévoit économiser le gouvernement sur 5 ans grâce à sa révision du régime fiscal.

« Pour briser le cycle de l’austérité, il faudra aller chercher de l’argent là où il y en a, c’est-à-dire dans les poches des ménages les mieux nantis. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui ont le plus bénéficié des baisses d’impôt dans les dernières années ».

En raison des baisses d’impôt accordées aux contribuables depuis 2000, les Québécois•es paient aujourd’hui 14 G$ de moins que si l’on prélevait toujours le même taux d’imposition qu’il y a 25 ans. Seulement pour le gouvernement du Québec, cela représente une perte fiscale annuelle de 6,9 G$.

Stimuler l’économie sans la transformer

Le gouvernement Legault consacre 1,6 G$ sur cinq ans au programme Frontière, qui accorde des prêts substantiels aux grandes entreprises touchées de manière significative par les nouveaux tarifs douaniers. Pour être admissible à ce programme, une entreprise doit avoir un chiffre d’affaires d’au moins 3 M$ et être directement assujettie aux nouveaux tarifs douaniers.

« Le gouvernement souhaite ainsi améliorer la position concurrentielle des entreprises sur le marché mondial et à développer de nouveaux marchés, mais il n’en fait pas assez pour diversifier le tissu industriel du Québec, favoriser les circuits courts et l’autonomie », explique Guillaume Hébert.

« Ce programme a des conditions d’admissibilité qui reflètent l’étroitesse de la vision économique du gouvernement. Il ne faut pas uniquement soutenir l’économie, il faut aussi la transformer. Le gouvernement pourrait par exemple stimuler l’activité économique tout en favorisant la transition écologique en ciblant certains secteurs, plutôt que d’offrir de l’aide principalement aux entreprises exportatrices », soutient Guillaume Hébert.

Par exemple, des investissements dans les sociétés de transport en commun permettraient d’accroître l’offre de transport en commun tout en soutenant des emplois de qualité dans l’industrie du transport terrestre qui compte 620 entreprises et emploie 32 000 personnes au Québec.


Dépôt du budget provincial 2025-2026 - Trop peu pour les professionnelles en soins et le RSSS, estime la FIQ

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ réagit au dépôt du budget provincial 2025-2026 en soulignant les manques importants dans les annonces faites par le ministre des Finances Éric Girard, particulièrement en matière de financement du réseau de santé et des services sociaux (RSSS) et de soutien aux professionnelles en soins. Bien que certains engagements aient été pris, il est évident que ce budget ne peut pas répondre aux besoins urgents des patient-e-s ni à ceux des professionnelles en soins qui leur prodiguent des soins. Une croissance des dépenses de 3 % ne fera qu’aggraver la situation déjà alarmante.

«  Nous demandions des investissements substantiels pour renforcer le réseau public et limiter le recours au privé, notamment par l’instauration de ratios sécuritaires professionnelles en soins/patient-e-s. Nous appelions également à une répartition équitable des dépenses en santé, avec une part significative allouée à la prévention en santé publique, en santé mentale et aux soins de première ligne (incluant le soutien à domicile), des secteurs trop souvent négligés. D’ailleurs, le gouvernement diminue l’enveloppe budgétaire dédiée au soutien des proches aidantes alors que celles pour la santé mentale et les soins à domicile stagnent. Le budget ne répond donc pas à ces besoins urgents et ne prévoit pas de fonds suffisants pour corriger la situation  », se désole la présidente de la FIQ, Mme Julie Bouchard. 

La FIQ souligne que le financement du RSSS devait être une priorité, exigeant une augmentation d’au moins 6 % pour répondre aux besoins croissants. Or, le budget ne prévoit qu’une hausse de 3 %, et, combiné aux récentes coupes de 1,5 milliard de dollars, il confirme les intentions du gouvernement de poursuivre dans la voie de l’austérité. La FIQ insiste sur le fait que l’investissement en santé doit aller au-delà de la gestion des coûts à court terme pour assurer des soins de qualité, offert dans des milieux sécuritaires

Bien que le gouvernement ait annoncé vouloir accélérer la construction d’infrastructures, notamment des hôpitaux, il n’a pris aucune mesure pour attirer et retenir les professionnelles en soins dans le réseau public. « Sans véritable investissement dans la reconnaissance du personnel et l’amélioration de leurs conditions de travail, les promesses d’infrastructures risquent de ne rien donner. Investir dans le béton sans investir dans l’attraction et la rétention des professionnelles en soins, c’est un coup d’épée dans l’eau. La FIQ insiste sur l’urgence d’agir pour stabiliser la main-d’œuvre dans le RSSS », ajoute Julie Bouchard. 

Malgré leur importance cruciale pour le RSSS, plusieurs recommandations de la FIQ demeurent ignorées, dont la nécessité d’agir sur les déterminants sociaux de la santé et d’instaurer une fiscalité plus progressive, visant les plus riches et les grandes entreprises, ainsi que la lutte contre les paradis fiscaux. La FIQ demande aussi la création d’une enveloppe budgétaire pour réduire la dépendance à la main-d’œuvre indépendante, notamment dans les régions éloignées. De plus, l’instauration d’un régime public et universel d’assurance médicaments reste une priorité pour alléger les coûts et améliorer l’accès. Cependant, aucune de ces mesures n’a été intégrée dans le dernier budget, laissant ces enjeux sans réponse.

« La FIQ continuera de faire pression sur le gouvernement pour qu’il investisse à la hauteur des enjeux actuels afin de garantir un avenir équitable et efficace pour le RSSS. Alors que plus de la moitié de la population renonce à consulter un médecin en raison de l’accès difficile aux soins et que le ministère de la Santé compte aujourd’hui plus de hauts dirigeants qu’avant la réforme, ce budget démontre encore une fois que le patient n’est pas au cœur des priorités. Le gouvernement semble davantage préoccupé par la gestion administrative que par l’amélioration de l’accès aux soins et le soutien aux professionnels de la santé, qui sont essentiels au bon fonctionnement du système », conclut la présidente.


Budget 2025-2026 - Pour un Québec fort : moins de sous-traitance pour retourner à l’équilibre budgétaire - SPGQ

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) encourage le gouvernement du Québec dans son effort pour renforcer son expertise interne en technologies de l’information : « Je félicite le gouvernement pour son intention d’internaliser certaines fonctions occupées par des ressources externes. Il faut maintenant que cette volonté se concrétise », souligne Guillaume Bouvrette, président du SPGQ.

Le SPGQ se questionne à savoir comment l’État opérationnalisera son intention tout en maintenant un gel de recrutement. « Il devra assurément avoir plus de ressources internes pour effectuer les tâches qui sont actuellement réalisées à l’externe et ainsi, inverser la progression de la sous-traitance », mentionne M. Bouvrette.

Dans cet ordre d’idées, le SPGQ est d’avis que le gouvernement doit s’attaquer à la sous-traitance devenue endémique dans l’appareil public afin d’atteindre son objectif de retourner à l’équilibre budgétaire. « Le recours aux ressources externes coûte beaucoup plus cher aux contribuables et amène une perte d’expertise interne. Il crée une dépendance aux firmes privées. Pour les dossiers stratégiques et névralgiques, il met à risque le gouvernement de s’empêtrer dans d’autres scandales comme SAAQclic », souligne le président du Syndicat.

De plus, le gouvernement doit impérativement pourvoir les postes vacants dans la fonction publique. « Maintenir le gel d’embauche peut sembler un moyen facile pour diminuer les dépenses de l’État, mais c’est se tirer dans le pied. Comment faire face aux sautes d’humeur de Donald Trump et réaliser des investissements structurants pour soutenir l’économie québécoise, sans l’expertise et les solutions innovantes de ses professionnelles et professionnels », prévient Guillaume Bouvrette.

Lors du budget 2024-2025, le gouvernement mentionnait qu’il reverrait la classification de certains emplois professionnels afin de devenir un employeur de choix dans un marché de plus en plus concurrentiel : « Où en est-il dans son exercice annoncé l’année dernière ? Le SPGQ lui offre son entière collaboration pour ce processus qui permettrait à la fonction publique d’être plus attrayante », souligne le président du SPGQ.

Dans son objectif d’améliorer les services directs à la population à moindre coût, le gouvernement devrait cesser d’ajouter des structures en créant des agences. « On l’a vu avec Santé Québec. Sa création a fait grimper le nombre de postes de cadres de 12%. C’est connu, toute organisation soucieuse de contrôler ses dépenses va tenter de diminuer ses frais de gestion », déplore M. Bouvrette.

Le Syndicat croit que le gouvernement pourrait augmenter ses recettes de façon significative en poursuivant l’initiative du budget 2022-2023 concernant la lutte contre l’évasion fiscale et les fraudes envers l’État. Celle-ci a généré un rendement total de près de 680 millions de dollars. « En haussant les cibles de récupération fiscale, le gouvernement engrangerait des sommes supplémentaires sans pénaliser les citoyens et les entreprises qui paient déjà leur juste part. Revenu Québec doit toutefois avoir les ressources pour y parvenir », insiste M. Bouvrette.

Enfin, le gouvernement du Québec investira pour mettre en valeur la culture et l’identité québécoises : « Les sommes annoncées permettront de bonifier le financement du Conseil des arts et des lettres du Québec. C’est une bonne nouvelle, car le milieu culturel en a grandement besoin », conclut le président du SPGQ.


La FTQ réagit au budget du gouvernement du Québec - La CAQ nous enfonce dans l’austérité et les compressions

MONTRÉAL, le 25 mars 2025 - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) note clairement dans le budget déposé par le ministre des Finances du Québec un sous-financement dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’ensemble des services sociaux. Une évaluation conservatrice nous indique que juste pour maintenir le taux de croissance des dépenses des coûts de système avec les besoins actuels, il manque 1,7 milliard de dollars dans le budget. C’est clair, le gouvernement nous dirige droit sur le mur de l’austérité et des compressions budgétaires.

Aussi, on ne voit rien dans ce budget pour soutenir les PME, ainsi que les travailleurs et travailleuses à atténuer les effets collatéraux de la guerre commerciale que nous livre l’administration Trump. Les mesures annoncées sont plutôt concentrées vers les grandes entreprises exportatrices, ce qui nous apparaît comme étant un minimum.

« Par ailleurs, on ne peut que déplorer le manque d’ambition du gouvernement pour lutter contre la vie chère, la crise du logement et de l’itinérance. Dans les faits, le déficit prévu de 13,6 milliards de dollars est la somme des échecs de ce gouvernement. Ce n’est pas ça un projet de société », déclare la présidente de la FTQ, Magali Picard.

« Ce que propose le gouvernement ce sont encore des coupes dans les services publics en prétendant que cela ne va pas affecter les services à la population. On a déjà joué dans ce mauvais film et ça s’appelle l’austérité budgétaire qui ne fera qu’entraîner l’accroissement des inégalités sociales et économiques », déclare la présidente de la FTQ.

« Par ailleurs, Québec annonce des investissements de 700 millions dans le transport en commun, c’est un début. Aussi, on note une contradiction avec les investissements prévus de 171 millions sur 5 ans dans les services de garde, alors qu’on prévoit sabrer de 166 millions dans le programme d’infrastructures de ces mêmes services de garde, ça ne tient pas la route », de poursuivre la présidente.

« Enfin, la FTQ aurait souhaité un véritable dialogue social avec le gouvernement afin de bâtir un budget à la hauteur des défis qui nous attendent dans les prochains mois. Vie chère, menace tarifaire, réalité des régions, services publics pour ne nommer que ceux-là », conclut la présidente de la FTQ.


Budget 2025-2026 : Un budget prudent en contexte d’incertitude… peut-être trop, selon la CSD

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - Alors que le gouvernement du Québec présente son budget 2025-2026 dans un contexte économique teinté d’incertitudes, pour la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) il s’agit un budget qui mise sur les entreprises pour la dynamique économique du Québec, mais qui oubli de prendre en considération les travailleuses et travailleurs qui risquent d’être impactés par les différentes transformations apportées.

Pour véritablement appuyer les économies régionales face au contexte économique incertain

Avec son budget, le ministre Girard souhaite dynamiser et soutenir les économies régionales avec des investissements spécifiques de 759 M$ sur 5 ans. Cependant, le budget semble réduire les économies à quelques secteurs : bioalimentaire, tourisme, minier (minéraux critiques) et foresterie.

« Ça fait plusieurs années que nous défendons publiquement que le dynamisme des économies des régions ne doit pas se restreindre à des investissements dans trois ou quatre secteurs. En ne cherchant pas suffisamment à maintenir le secteur de la fabrication, à diversifier les économies régionales, à hausser la place des deuxième et troisième transformations, on garde une vision à court terme de ces économies et éventuellement, on maintien leur vulnérabilité, voire même on les fragilise », critique Luc Vachon le président de la CSD.

Le budget semble cependant vouloir prendre une avenue différente avec l’industrie forestière.

« Nous saluons la direction que le gouvernement semble vouloir prendre avec le secteur forestier. Tout le monde le sait que ce secteur de l’économie traverse depuis longtemps des périodes d’incertitude et que la meilleure avenue à court moyen et long terme c’est de créer de la valeur ajoutée en région. C’est le principal moyen pour protéger durablement cette industrie des aléas économiques et des tarifs compensatoires », renchérit Luc Vachon.

Les travailleurs et travailleuses devraient être en mesure de s’adapter aux transformations économiques

Une part importante du plan de dynamisme économique proposé dans le budget passe par la recherche de l’investissement en innovation dans le secteur privé. La mise en place du crédit d’impôt pour la recherche, l’innovation et la commercialisation (CRIC) risque fort probablement d’attirer l’investissement en innovation, mais, selon la CSD, il risque malheureusement d’être concentré dans quelques secteurs comme les sciences de la vie, l’aéronautique, l’intelligence artificielle et les matériaux avancés (batterie et nanomatériaux).

« C’est évident que l’investissement en innovation est important pour l’économie québécoise. En revanche, ces secteurs spécifiques ne sont souvent pas en région », explique Luc Vachon, président de la CSD.

D’autres investissements pourraient également permettre aux entreprises des régions d’affronter les tarifs et d’avoir des incitatifs à l’innovation.

« Dans le budget, il est dégagé 900 M$ qui pourraient accompagner des entreprises pour favoriser l’automatisation, la robotisation, la transformation numérique et l’intégration de l’intelligence artificielle. On oublie totalement les travailleurs et travailleuses dans cette transition. On ne prévoit rien, aucune bonification de formation pour qu’ils et elles puissent être partie prenante de la transition numérique », ajoute Luc Vachon.

L’Offensive formation en construction ne doit pas reproduire les erreurs de sa première mouture

Le budget prévoit de poursuivre son l’Offensive formation en construction de 122 M$ sur 5 ans. Les besoins sont importants et en ce sens, c’est une bonne nouvelle. Toutefois, la CSD considère qu’il est essentiel que les offres de formations en construction visent les DEP et la formation en alternance travail-études (ATE).

« Évidemment, il est primordial que les travailleuses et travailleurs de la construction soient adéquatement formés. Cette fois-ci, il est nécessaire que l’Offensive de formation en construction vise les DEP et ne répète pas les erreurs du passé avec les AEP. » souligne Luc Vachon.

Le gouvernement pourrait mieux aider les autres ressources qui s’occupent des personnes vulnérables

Le poste budgétaire le plus important demeure celui de la santé et des services sociaux. Dans un contexte de vieillissement de la population, mais également dans un contexte où, peu importe l’âge, c’est d’avoir de meilleures conditions pour un soutien à domicile ou dans un milieu qui se rapproche du milieu familial, qui est souhaitable. Pour la CSD, il est décevant que le budget actuel investisse encore principalement dans les CHSLD et les RPA.

 « C’est important d’investir pour le bien-être des personnes vulnérables et ce, peu importe leur âge. La CSD défend depuis plusieurs années une avenue qui offre un environnement adapté, dans un milieu et un environnement le plus près du milieu familial et au surplus, moins dispendieux que les RPA, soit le réseau des ressources de type familial à l’adulte, mais également à l’enfance. Ces ressources sont souvent, à tort, les grandes oubliées du soutien aux personnes vulnérables », conclut Luc Vachon.


Budget 2025-2026 : « La CAQ ajoute l’austérité à l’incertitude » - Alejandra Zaga Mendez, Aile parlementaire de Québec solidaire

QUÉBEC, le 25 mars 2025 - Face à l’incertitude économique des tarifs de Trump, la responsable solidaire en matière de Finances, Alejandra Zaga Mendez, et le responsable solidaire en matière de Trésor, Vincent Marissal, dénoncent que la CAQ empire la situation avec un budget de compressions austéritaires.

« La réponse de la CAQ à l’incertitude, c’est de continuer de couper et d’affaiblir nos services publics avec un budget d’austérité. Tout le Québec a compris qu’on s’en va en récession et que les tarifs de Trump vont faire extrêmement mal. Et que fait la CAQ ? Elle en rajoute une couche ! En effet ce budget est un triple coup dur pour les Québécois : comme consommateurs qui paient les tarifs, comme travailleurs qui risquent de perdre leur job, et comme utilisateurs des services publics qui sont coupés par l’austérité caquiste » a réagi Alejandra Zaga Mendez.

« On assiste déjà à des compressions de 1,5 milliard $ du côté de Santé Québec alors que le budget de la santé croissait de 4 %, et là on nous annonce seulement 3 % cette année, et 2 % l’année suivante. Avec des compressions comme ça, le rouleau compresseur de Santé Québec est pas près de rentrer au garage ! » a pour sa part réagi Vincent Marissal.

Notons également que la CAQ n’a aucun plan pour accélérer la réalisation des projets d’infrastructures, ce qui nous permettrait de relancer l’économie d’ici. « On nous fait encore le coup de la poche du Père Noël en rajoutant des milliards de cadeaux dans le PQI, mais encore faudrait-il les livrer ! » a renchéri Vincent Marissal.

Rien en environnement, rien en logement

Québec solidaire dénonce que ce budget n’est pas à la hauteur des crises qui continuent de sévir présentement, soit la crise du logement et la crise écologique.

« 0% d’augmentation en environnement en pleine crise climatique, et 0$ pour construire des logements en pleine crise du logement, c’est le comble de l’ironie. Les crises qui frappent le Québec n’ont pas disparu avec l’arrivée de Trump. Si la CAQ pense qu’elle peut se défiler, elle va continuer de trouver Québec solidaire sur son chemin », a conclu Mme Zaga Mendez.

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